La musique compressée est-elle plus agréable à l’oreille ? Nul doute que certains mélomanes en herbe ont déjà tressauté sur leur chaise. Pourtant, c’est ce qui ressort d’une enquête menée par Rue89. Accompagné de plusieurs spécialistes de la musique (comprenant des blogueurs, des musiciens ou des professionnels de l’industrie), le journaliste s’est prêté à une expérience organisée par MusiClassics, dans un studio parisien. L’objectif est de voir si le cerveau humain parvenait à percevoir les subtiles différences dans les différents formats de compression utilisés sur les plates-formes musicales.
Au final, ce n’est semble-t-il pas si évident que ça ! Quatre extraits de musique classique furent ainsi sélectionnés pour ce test grandeur nature : la 3e étude symphonique op. 13 de Robert Schumann, l’opéra Didon et Enée de Henry Purcell, la symphonie n°8 de Gustav Mahler et le concerto pour violon et codes n°1 de Felix Mendelssohn Bartholdy. Chacun de ces extraits était ensuite proposé dans six versions différentes diffusées aléatoirement. Cinq d’entre elles reposaient sur une technologie de compression audio (AAC 192, AAC 320, MP3 320, WMA 192 et WMA 320) tandis que la dernière était le fichier son originel.
L’AAC (Advanced Audio Codec) est le format de prédilection d’Apple, l’utilisant notamment pour sa plate-forme de téléchargement iTunes. Le WMA (Windows Media Audio) a été développé par Microsoft, tandis que le MP3 est le format le plus populaire à l’heure actuelle. Il a été développé par l’institut Fraunhofer-Gesellschaft. Notons au passage qu’aucun de ces formats n’est libre de droits.
Aussi étonnant que cela puisse paraitre, en moyenne, le master originel se classe avant-dernier des six versions proposées lors de cette expérience. Si le MP3 320 se classe bon dernier, les formats compressés réalisent finalement une bonne performance puisqu’ils ont été mieux noté que le fichier son originel. Sans grande surprise (encore faut-il avoir l’oreille !), les pistes encodées en 320 kbps sont mieux notées que les versions 192 kbps.
Alors, qu’en conclure ? Si généralement les puristes ne jurent que par les formats audio sans aucune compression (et donc sans perte dans le signal audio), Samer Roumieh avance une explication pas inintéressante : « chaque technique de compression donne une tonalité, une couleur propre à la musique« . Ainsi, comme le souligne le journaliste, les individus appréciant un certain type de son seront inévitablement attirés par une compression particulière, délaissant même la source qui est dès lors trop neutre ou trop douce à leurs oreilles.
Quoiqu’il en soit, si ces légères variations entre ces différentes techniques de compression sont évidemment difficilement perceptibles pour le commun des mortels, une chose est sûre : les trolls, eux, on va les entendre, s’est amusé l’un des blogueurs participant à l’expérience.
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