C’est quoi le jeu de société Demain tu m’as tué ?
Vous êtes deux à réclamer la paternité de la machine à voyager dans le temps. Lequel en est le créateur, lequel est l’usurpateur ? Ce n’est pas vraiment clair. Mais vous allez le découvrir au fil des parties, au fil de l’histoire. Dans tous les cas, le but est d’éliminer l’autre joueur en voyageant dans trois époques distinctes : le passé, le présent et le futur.
Accessible à partir de 14 ans, pour deux joueurs uniquement, c’est un jeu abstrait, dans la même veine que les échecs, mais évolutif et avec une thématique forte, pour des parties d’une trentaine de minutes.
Édité par Iello, Demain tu m’as tué est un jeu de Peter C. Hayward, illustré par Jor Ros, et commercialisé au prix de 44,90 € chez Philibert.
Comment jouer à Demain tu m’as tué ?
Mise en place
La mise en place est très rapide. On dispose les trois plateaux temporels (passé, présent et futur) entre les deux joueurs. Puis chacun y place un pion à sa couleur, sur un emplacement prédéfini.
Le jeu étant évolutif, il contient quatre petites boîtes numérotées, à ouvrir dans l’ordre, après un certain nombre de parties. Chacune ajoute du matériel et des règles supplémentaires, et fait avancer l’histoire.
Pour ne pas vous gâcher le plaisir de la découverte, nous ne détaillerons pas leur contenu. C’est également pour cette raison que cet article est un peu avare en photos. Quoiqu’il en soit, dans le pire des cas, quelques pions supplémentaires sont placés sur les différents plateaux.
Les règles
À son tour de jeu, on choisit un de ses pions, et on effectue deux actions.
L’une des actions possibles est de se déplacer d’une case. Ce faisant, on peut pousser un pion adverse dans la case suivante. Mieux encore, si on le pousse contre un mur, on l’écrase, et on l’élimine.
C’est le but du jeu : éliminer tous les pions adverses d’au moins deux époques. Le premier qui y parvient gagne la partie.
Vous vous en doutez, il est également possible de voyager dans le temps. C’est la deuxième action possible.
On peut déplacer son pion vers l’époque suivante (du passé vers le présent par exemple), si la case est libre. On peut également voyager vers une époque précédente. Mais dans ce cas, on ne déplace pas le pion, on en crée une copie sur la même case du plateau précédent. Mais vous n’avez que quatre pions en réserve, vous ne pouvez pas vous dupliquer à l’infini.
Il est donc possible d’avoir plusieurs pions à sa couleur dans une même époque, sur un même plateau. C’est pratique, mais également dangereux : si on pousse un pion sur un autre de la même couleur, on crée un paradoxe temporel, et les deux sont éliminés.
Enfin, dernière subtilité, on ne joue pas sur n’importe quel plateau. Chaque joueur dispose en effet d’un petit marqueur indiquant à quelle époque sera joué son prochain tour. À la fin de chaque tour, on doit déplacer ce marqueur vers un plateau différent, on ne peut donc pas jouer deux fois de suite à la même époque.
Comme expliqué précédemment, chaque boîte vient ajouter du matériel et des règles supplémentaires aux parties.
Pourquoi jouer à Demain tu m’as tué ?
Demain tu m’as tué est un jeu vraiment original et intriguant. Si vous êtes à la fois fan des échecs et de Retour vers le futur (ou Day of the tentacle), ce jeu est clairement fait pour vous. Et pour les autres ? Ils auraient tout autant tort de passer à côté.
Comme la plupart des jeux abstraits, les règles sont vraiment simples à comprendre et à assimiler, et les tours sont fluides et rapides. Que ce soit celles de base ou celles supplémentaires apportées par les petites boîtes. Mais la profondeur stratégique du jeu est bien présente. Sans atteindre la complexité des échecs, la dimension temporelle demande une réflexion intense et surtout énormément d’anticipation. Ne serait-ce que le fait de devoir décider, un tour à l’avance, sur quel plateau jouer le tour suivant.
Une difficulté supplémentaire s’ajoute d’ailleurs pour l’un des joueurs, induite selon le côté de la table où il se trouve. Si vous êtes du « bon » côté, le plateau du passé est à gauche, le présent au centre et le futur à droite. Si vous êtes du « mauvais » côté, c’est l’inverse, et cela demande une petite gymnastique cérébrale supplémentaire. Rien de rédhibitoire néanmoins, c’est surtout une question d’habitude.
Le seul vrai point noir vient d’une partie du matériel. Là encore, sans rien dévoiler, l’une des boîtes propose un élément à insérer dans un autre. Sauf que l’assemblage ne tient pas en place, et se défait à chaque manipulation. C’est pénible, ça casse un peu le rythme, mais pas suffisamment, loin de là, pour bouder le jeu.
En plus de ses aspects mécaniques et stratégiques, l’histoire et la narration du jeu apportent un vrai plus. Mais attention, ce n’est pas un jeu narratif pour autant. On ne découvre pas l’histoire en jouant. Cela reste un pur jeu abstrait, dont la thématique est totalement absente en cours de partie (à l’exception des voyages temporels). Mais entre les parties, en ouvrant les petites boîtes. Le tout est plutôt bien écrit, teinté d’humour, et on a envie de connaître la suite.
Les mécaniques supplémentaires permettent quant à elles de renouveler le jeu au fil des parties. Là encore, on a hâte de les découvrir, d’autant qu’elles sont toutes assez différentes, mais toutes réussies. D’ailleurs, comme tous les jeux évolutifs, il vaut mieux jouer tout le temps avec le même partenaire, pour progresser en même temps et pouvoir avancer dans le jeu.
Demain tu m’as tué est donc un jeu plutôt unique en son genre. À la fois abstrait et avec une thématique cohérente, il se renouvelle au fur et à mesure des parties grâce à son aspect évolutif. En proposant un gameplay simple et profond, il reste accessible à tout le monde (malgré la pastille « Expert » sur la boîte). Et on est tout autant impatient de découvrir les règles et le matériel supplémentaire que le dénouement de l’histoire. Bref, c’est un titre assez incontournable pour les amateurs de jeux à deux, qui auraient tort de passer à côté.
En bref
Demain tu m’as tué
Voir la ficheOn a aimé
- L’aspect évolutif et le renouvellement des parties
- Des mécaniques simples, mais très stratégiques
- La narration, l’univers
On a moins aimé
- Un petit problème matériel
- La temporalité des plateaux selon le côté de la table où l’on est assis
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