Comme nous l’avons indiqué dans notre test complet, passer de Diablo III à Diablo IV reviendrait à quitter le cirque Pinder pour un musée des horreurs. En termes de ton, il y a une vraie rupture entre les deux opus. Et si on se réfère à tous les épisodes de la saga, c’est bien Diablo III qui dénote avec sa direction artistique plus cartoon, quand les autres misent sur une orientation gothique. Pourquoi ce changement ? Tout simplement parce que Diablo III est un projet qui a connu un reboot au cours de son développement, en raison de la disparition du studio qui travaillait dessus à l’origine. Blizzard North a fermé en 2005 à cause des difficultés financières de Vivendi, ex-maison mère.
C’est une anecdote révélée par David Brevik, ex-président de Blizzard North, dans des propos rapportés par PC Gamer le 6 juin. Et quand on lit ce qu’il dit sur ce qu’aurait dû être Diablo III, on découvre qu’il avait tout pour être le Diablo IV qu’on connaît aujourd’hui. Ainsi, Blizzard North envisageait d’en faire une expérience beaucoup plus connectée, inspirée des MMORPG, tout en gardant le ton sombre des deux premiers opus. Blizzard Entertainment n’a rien retenu de tout cela et le Diablo III officialisée en 2008 et lancé en 2012 sur PC n’avait plus rien à voir avec ce que voulait faire Blizzard North.
C’était le Diablo III envisagé à l’origine
Grands fans du jeu vidéo EverQuest, un MMORPG datant de 1999, David Brevik et son équipe voulaient s’en inspirer pour faire franchir un cap à la saga Diablo. Il indique : « Il aurait été la rencontre entre un RPG et un MMO, donc il aurait toujours été un jeu d’action, mais avec un contexte massivement multijoueur. Nous voulions créer un vrai monde plutôt qu’un simple endroit à visiter. Vous auriez vu d’autres aventuriers avec qui collaborer, ou vous auriez pu jouer en solo. La promesse était d’avoir des milliers de gens partager le même monde que le vôtre. »
Cette description correspond parfaitement à Diablo IV, qui se déroule dans un monde ouvert connecté. On y croise d’autres joueuses et joueurs avec qui on peut effectuer rapidement une mission. Il y a même des événements aléatoires qui se déclenchent, voire des boss mondiaux à affronter à plusieurs sans jamais avoir besoin de forcer l’interaction. Toute cette surcouche MMO est absente de Diablo III, qui s’est enfermé dans un classicisme au point de ne pas remporter les suffrages (au-delà de l’aspect graphique discutable).
Il est intéressant de constater que Diablo III aurait pu être Diablo IV bien des années avant, en gardant en mémoire que ces ambitions élevées auraient pu être difficiles à matérialiser à l’époque. David Brevik le regrette-t-il ? « Je suis en paix avec mes décisions (…). On était très excités de le faire comme ça et je pense qu’il aurait été excellent. Mais tout ne s’est pas passé comme prévu. » David Brevik et d’autres vétérans de la saga Diablo avaient préféré quitter Blizzard North avant la grande débâcle, soit deux ans avant sa fermeture.
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