CD Projekt Red a visiblement la mémoire courte. Dans un entretien accordé à Games Industry et publié le 27 juin 2023, Michał Platkow-Gilewski, à la tête de la communication du studio, est revenu sur le lancement chaotique de Cyberpunk 2077. En décembre 2020, alors que tout le monde l’attendait comme le Messie, le RPG a enchaîné les problèmes et loupé son départ. Néanmoins, à en croire le studio polonais, la situation aurait été exagérée.
« Je pense que lancement de Cyberpunk 2077 a été bien meilleur que ce qui a été perçu, et même les premiers tests ont été positifs. Ensuite, c’est devenu cool de ne pas l’aimer. Nous sommes passés de héros à zéro en un temps record. C’était le plus dur. On ne comprenait pas ce qui nous arrivait. On savait que le jeu était incroyable, qu’il y avait des choses à améliorer, qu’il fallait du temps et que l’on devait refaire certaines choses », prétend Michał Platkow-Gilewski.
On a détesté Cyberpunk 2077 parce qu’il était mauvais
Il est un tantinet audacieux de la part de CD Projekt Red de clamer que le désamour entourant Cyberpunk 2077 est lié à un effet de mode. Cela revient à nier totalement la réalité : à sa sortie en décembre 2020, le RPG ultra-ambitieux était tout simplement injouable sur les consoles les plus anciennes. La dette technique était telle qu’une campagne de remboursement exceptionnelle a été mise en place. Sony a retiré Cyberpunk 2077 de son PlayStation Store — un signe fort — et Microsoft indiquait sur le sien que les performances pouvaient être désastreuses sur Xbox One. La page Metacritic du jeu porte encore les stigmates de cette période horrible, en témoigne sa note moyenne de 3,8 sur 10 attribuée par les joueuses et les joueurs (version PS4).
En bref, les gens ne se sont pas mis à subitement détester Cyberpunk 2077 pour accompagner le bad buzz — légitime. Il y avait des raisons concrètes, qui n’ont pas été inventées pour nourrir une tendance et révèlent plutôt une déception immense. Et, au-delà de l’aspect technique, reconnu comme un mensonge, certaines promesses sont loin d’avoir été remplies en termes de gameplay (sans oublier certains choix artistiques douteux). La situation a été copieusement améliorée depuis, puisque les développeurs de CD Projekt Red se sont retroussé les manches pour rectifier le tir et faire oublier ce qui sonne comme une catastrophe industrielle pour beaucoup.
Michał Platkow-Gilewski cherche simplement à dédramatiser maintenant que le pire est derrière Cyberpunk 2077 et qu’une extension, baptisée Phantom Liberty, pourrait permettre à CD Projekt Red de faire la paix une bonne fois pour toutes avec les fans. Il ne manque d’ailleurs pas de rappeler que la sortie manquée de Cyberpunk 2077 a permis à l’entreprise de tirer des enseignements sur sa manière de gérer ses différents projets — y compris d’un point de vue humain. On est vraiment dans l’exercice de la communication positive et dans la diplomatie la plus totale.
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