Microsoft le sait mieux que qui que ce soit : mieux vaut ne pas faire la fête trop tôt quand on tente de racheter une entreprise pour plusieurs milliards de dollars. Cependant, l’annonce de la justice américaine du 11 juillet, qui voit la juge Jacqueline Scott Corley prendre le parti de Microsoft dans l’affaire qui l’opposait à la FTC (Federal Trade Commission), marque une avancée majeure dans le rachat d’Activision-Blizzard, qui doit se terminer avant le 18 juillet. À cette date, l’accord signé en janvier 2022 sera annulé, et Microsoft devra payer des pénalités. Mais tout laisse désormais penser que Microsoft va pouvoir boucler l’opération.
« L’acquisition d’Activision par Microsoft a été décrite comme la plus grande de l’histoire de la technologie. Elle mérite un examen attentif. Cet examen a porté ses fruits : Microsoft s’est engagé par écrit, publiquement et en justice à maintenir Call of Duty sur PlayStation pendant 10 ans, à parité avec Xbox. Il a conclu un accord avec Nintendo pour amener Call of Duty sur Switch. Et il a conclu plusieurs accords pour, pour la première fois, apporter le contenu d’Activision à plusieurs services de jeux dans le cloud. » se félicite la juge dans un communiqué.
Microsoft sera bientôt le propriétaire d’Activision-Blizzard (si tout va bien)
S’il devient le propriétaire d’Activision-Blizzard dans les prochains jours, Microsoft mettra la main sur les licences Call of Duty, Overwatch, Diablo, Guitar Hero, Warcraft, Crash Bandicoot, StarCraft, Spyro ou encore Tony Hawk’s. C’est évidemment la raison pour laquelle ce rachat a autant traîné : Sony a fait tout ce qu’il pouvait pour faire passer Microsoft pour un monstre, en essayant de convaincre les autorités du monde entier que cette fusion était un danger pour l’industrie. Microsoft s’est de son côté engagé à ne pas réserver ses nouvelles licences à ses consoles, en proposant aux autres acteurs de signer un accord long terme. Microsoft explique ne pas racheter Activision pour booster sa Xbox, mais pour renforcer son écosystème de jeux vidéo, sur tous les supports.
Pour Phil Spencer, le patron de la division Xbox, la décision de la juge américaine est évidemment une grande victoire : « Nous remercions le tribunal d’avoir rapidement tranché en notre faveur. Les preuves ont montré que l’accord conclu avec Activision Blizzard est bon pour le secteur et que les affirmations de la FTC concernant le changement de console, les services d’abonnement multi-jeux et le cloud ne reflètent pas les réalités du marché des jeux ». Depuis des mois, Phil Spencer se battait pour défendre cet accord.
Dernière étape pour Microsoft : le Royaume-Uni. Après avoir reçu le feu vert de l’Union européenne, qui lui a demandé beaucoup de concessions, Microsoft n’a besoin que de l’approbation de l’autorité de la concurrence anglaise pour boucler l’opération. Il y a néanmoins un problème de taille : les Anglais ne comptent pas entendre Microsoft avant le 28 juillet, soit 10 jours trop tard. La bonne nouvelle est que le régulateur anglais a accepté de négocier avec Microsoft sans passer par le tribunal, ce qui laisse supposer que la situation devrait se débloquer assez vite.
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