Un rachat in extremis à la dernière minute ? Un abandon de cette opération record à 68,7 milliards de dollars ? Un report de quelques semaines ?
Ce 18 juillet 2023, l’avenir d’Activision-Blizzard est en jeu. Le studio américain, qui a accepté d’être racheté par Microsoft le 18 janvier 2022, dispose d’une clause qui laisse 1 en et demi à Microsoft pour terminer l’opération, sous peine de lui devoir 3 milliards de dollars de pénalités. Les deux entreprises ont longtemps indiqué qu’elles ne comptaient pas aller au-delà du 18 juillet, au risque de tout abandonner si elles n’avançaient pas assez vite.
Nous sommes le 18 juillet 2023 et Microsoft n’est toujours pas le propriétaire d’Activision. Doit-on en déduire que l’acquisition est abandonnée ? Entre-temps, la donne a changé. L’Union européenne et les États-Unis se sont placés du côté de Microsoft, alors que le Royaume-Uni réexamine actuellement le dossier. Bloomberg avance que les entreprises vont s’autoriser à décaler l’échéance de quelques jours.
Microsoft et Activision, le mariage le plus long du monde
Après avoir signé un accord avec Sony, le principal opposant à cette acquisition (les jeux Call of Duty resteront sur PlayStation pendant 10 ans), Microsoft espérait que convaincre l’autorité britannique de la concurrence (CMA — Competition and Markets Authority) serait une formalité.
Si les négociations avancent dans le bon sens, avec une CMA ouverte à la négociation, l’instance de régulation a décidé de se laisser jusqu’au 29 août pour étudier la nouvelle proposition de Microsoft. Le Royaume-Uni se dit inquiet des conséquences que pourrait avoir le rachat d’Activision-Blizzard sur la concurrence, d’où sa volonté de ne pas se laisser avoir par la pression du monde entier.
Au vu de la trajectoire prise, après avoir longtemps pensé que son acquisition d’Activision était vouée à l’échec, Microsoft n’a plus aucune raison d’abandonner. Le rachat est sur la bonne voie, alors il vaut mieux attendre. Deux scénarios sont donc possibles le 18 juillet :
- Microsoft boucle le rachat d’Activision-Blizzard sans l’accord des Britanniques, mais risquerait une amende importante et fâcherait les autorités de régulation.
- Microsoft décide de ne pas honorer sa promesse du 18 juillet et se met d’accord avec Activision-Blizzard pour décaler le rachat.
Sauf immense surprise, c’est le second scénario qui devrait être choisi. Microsoft a le choix entre ne rien faire, en espérant qu’Activision-Blizzard ne se retourne pas contre lui pour faire annuler le rachat et lui réclamer les 3 milliards de pénalités (ce qui le desservirait finalement, après un an et demi de tractation), ou peut ajouter un amendement au contrat actuel, avec une nouvelle date officielle. Bloomberg précise que cette deuxième option pourrait être coûteuse, puisque Activision-Blizzard pourrait exiger de nouvelles clauses financières en échange.
Si vous espériez voir tous les jeux Activision-Blizzard débarquer dans le Game Pass dans le 18 juillet, avec la promesse de ne plus jamais entendre de ce feuilleton beaucoup trop long, c’est probablement raté. Microsoft et Activision-Blizzard ont appris une chose ces 18 derniers mois : un rachat à 70 milliards de dollars, ce n’est pas qu’une histoire de chéquier.
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