Le Japon, sa culture, ses cerisiers en fleurs : pour s’évader au pays du Soleil levant, la littérature est un véhicule à ne pas négliger. Certes, elle va parfois effriter des clichés, en faisant face à des réalités brutales. Mais elle montre aussi de la poésie et s’aventure aussi, souvent, sur des terres poétiques. Voici justement quatre romans à mettre dans votre valise cet été.
Et pour charger encore un peu plus la valise de vos vacances, vous pouvez aussi emporter, lors votre périple, des romans de science-fiction et de fantasy.
En même temps, toute la terre et tout le ciel
Un sac en plastique échoué sur une baie appelée Désolation, sur une côte canadienne. À l’intérieur, le journal intime d’une lycéenne japonaise, mais aussi une montre ancienne. Quand elle fait cette découverte, Ruth, écrivaine en panne d’inspiration, se prend d’une fascination sans bornes pour le récit narré dans ce journal. Ce qui est d’autant plus troublant, c’est que la lycéenne, Nao, s’adresse directement à son lecteur ou sa lectrice.
C’est dans un bar, à Tokyo, que Nao a écrit ses mots. Elle y raconte son quotidien de lycéenne harcelée et martyrisée, de fille d’un père qui cherche sur Internet des tutoriels pour se suicider. Mais elle narre aussi la vie de sa grand-mère, une nonne zen déjà centenaire.
Ruth se persuade peu à peu qu’il y a un lien entre sa lecture du journal et le déroulé des événements. Comme si passé, présent, futur se mélangeaient.
En alternant entre le journal intime de Nao et la lecture qu’en fait Ruth, En même temps, toute la terre et tout le ciel est un roman aussi trépidant qu’intime. Aux scènes parfois d’une extrême cruauté dans le quotidien de Nao, on y trouve aussi une forme de tendresse, car un espoir qui se construit au fil des pages. Lecture saisissante, le roman de Ruth Ozeki est d’une intensité constante sans jamais quitter une forme de douceur. On en ressort étourdis par ce tumulte, et marqué par humanité.
En même temps, toute la terre et tout le ciel, Ruth Ozeki, trad. Sarah Tardy, 600 p., Éditions 10-18
Ikiro
« Tout autour, les branches sont alourdies. Dans la pénombre, elles lui paraissent presque immobiles, elles se laissent à peine bercer par le vent. Il se dégage une infinie douceur. »
Oui, il se dégage une infinie douceur d’Ikiro, le roman passionné de Benoît-Marie Lecoin. Car au beau milieu des cerisiers en fleurs — comme le représente si bien la couverture –, Ikiro est une histoire d’amour qui défie le temps et l’espace. C’est un roman aux effluves fleuries, teinté d’une poésie éthérée, à l’atmosphère sereine, porté par une vraie affection pour le Japon. Et il a cela de romantique que l’existence même semble plus que jamais reliée à l’amour.
Ikiro, Benoît-Marie Lecoin, 176 p., Aux Forges de Vulcain
Le voyage sur les mers du prince Takaoka
Le prince japonais Takaoka Shinnon a réellement existé. Né au 8e siècle, il est le troisième fils de l’empereur Heizei. Alors qu’il est fait prince héritier en 809, il est destitué l’année suivante. Quelques décennies plus tard, il entreprend un voyage vers la Chine, puis vers l’Inde.
C’est de cet épisode que s’inspire Tatsuhiko Shibusawa pour Le voyage sur les mers du prince Takaoka. Et dans ce périple, l’auteur ajoute cependant nombre de touches fantastiques, voire mythologiques, faites de créatures et de phénomènes mystérieux. Un livre court, qui mélange histoire et imaginaire.
« Si le monde n’est qu’illusion, alors il y a plus de sagesse à conduire sa vie sur les fictions de ses rêves qu’à les refuser comme vanités », écrit Patrick Honnoré, le traducteur, dans son avant-propos.
Le voyage sur les mers du prince Takaoka, Tatsuhiko Shibusawa, trad. Patrick Honnoré, 240 p., Actes Sud
Vent blanc, noir cavalier
Matari est en cavale. Son mari, qui n’est autre que le Seigneur Arishi, a lancé ses hommes à sa poursuite. Marchant dans la neige hivernale, défiant les débuts d’une tempête glaciale, les chemins des montagnes la mènent finalement à un ancien temple. Elle y est recueillie par Oboko, moine bouddhiste, poète, et Izzi, aussi poète de cour. Il s’ensuit un huit-clos où amour, humour et philosophie se côtoient, à l’époque japonaise des samouraïs.
Luke Rhinehart est un écrivain fulgurant. On lui doit notamment L’homme-dé, roman culte où un psychiatre joue tous ses choix aux dés. Vent blanc, noir cavalier est un ouvrage peu commun, mais maîtrisé : Luke Rhinehart projette habilement des scènes aux allures cinématographiques.
Vent blanc, noir cavalier, Luke Rhinehart, trad. Francis Guèvremont, 272 p., Aux Forges de Vulcain
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