La série la plus mignonne de la Terre est enfin de retour ! Dans cette saison 2, nos deux tourtereaux, Nick et Charlie, sont plus amoureux que jamais et visitent même la ville la plus romantique du monde : Paris. Mais tandis que leurs sentiments n’en finissent plus de grandir, ils devront également affronter des épreuves plus complexes à deux, entre coming-out et dynamiques familiales difficiles. Des problématiques déjà largement présentes dans les quatre romans graphiques qui ont inspiré Heartstopper.
Si la saison 1 s’attardait sur les intrigues des deux premiers tomes, la saison 2, désormais disponible sur Netflix, suit davantage la narration des opus 3 et 4. Et pour ces nouveaux épisodes comme dans ceux que nous avions déjà eus la chance de découvrir, l’autrice originale, Alice Oseman, prend largement part à la création artistique de Heartstopper. Une présence indispensable, qui permet à cette adaptation de retranscrire parfaitement la douce atmosphère des livres.
Heartstopper est l’une des meilleures adaptations de romans graphiques
Des feuilles d’automne volent sur l’écran, des couleurs pastel envahissent les décors, des mini feux d’artifice se déclenchent chaque fois que les mains de Nick et Charlie s’approchent l’une de l’autre… En reprenant les détails clés de l’œuvre originale, la série Heartstopper s’impose tout simplement comme l’une des meilleures adaptations de romans graphiques jamais réalisées. Tout, jusque dans les moindres détails, met en mouvement le travail d’Alice Oseman avec une grâce vraiment touchante. Certaines répliques sont même reprises avec une exactitude bluffante (comme cette punchline de Darcy à propos de Nick et Charlie). Quant à la bande originale qui accompagne les épisodes, composée de musiques folk toutes douces comme celles de Taylor Swift, elle s’intègre à la perfection aux histoires imaginées par l’autrice.
Du côté de la narration justement, cette saison 2 de Heartstopper suit la trame principale des tomes 3 et 4 : Nick, Charlie, Tara, Darcy, Elle, Tao, Isaac et tous les autres partent ainsi en voyage scolaire à Paris. Cette escapade tant attendue au Louvre, au Sacré Cœur ou à la Tour Eiffel va resserrer les liens entre notre couple gay préféré et permettre à Tara et Darcy d’éclaircir leurs sentiments, tandis que Tao et Elle font un pas en avant, puis trois pas en arrière.
Ces 8 nouveaux épisodes mettent également en scène les familles dysfonctionnelles de notre bande d’amis (comme un frère homophobe particulièrement gênant), mais aussi des thématiques plus rares comme les troubles du comportement alimentaire. D’un point de vue global, Heartstopper est ainsi d’une fidélité à toute épreuve aux romans graphiques, développant avec le même naturel désarmant des récits adolescents aussi bouleversants qu’adorables.
Bye bye Aled, welcome Isaac
Pour autant, la série n’oublie pas de nous surprendre et cette saison 2 est enfin l’occasion de faire briller un personnage qui n’existait pas dans le comics original : Isaac. Constamment plongé dans ses lectures passionnantes, ce lycéen introverti est ainsi l’une des nouveautés de la série, remplaçant plus ou moins le rôle secondaire d’Aled dans les livres. Alice Oseman, l’autrice originale, avait expliqué que ce protagoniste, héros d’un autre de ses romans, Silence radio, méritait un développement plus poussé, qu’elle espère pouvoir lui donner dans une adaptation dédiée. En prenant la place d’Aled et en devenant un personnage plus central, Isaac s’était déjà imposé comme l’une des belles surprises de la saison 1.
Mais dans ces 8 nouveaux épisodes, il reçoit enfin toute l’attention qu’il mérite, grâce à une intrigue tournant autour de son attirance, romantique et sexuelle, pour un autre lycéen, James. Ses questionnements autour de l’asexualité, abordés avec une pudeur et une délicatesse rarement vues sur le petit écran, constituent l’un des tournants majeurs de la saison 2. En mettant ce type de sujets sur le devant de la scène, pourtant absents de la bande dessinée, Heartstopper prouve sa capacité à s’adapter au format sériel, tout en conservant un aspect fondamental de l’œuvre d’Alice Oseman : sa surprenante facilité à développer des thématiques graves, avec une légèreté inattendue.
Imogen in Paris
Si le traitement du personnage d’Isaac est tout simplement parfait en cette saison 2, on peut difficilement en dire autant d’un autre protagoniste créé spécialement pour la série : Imogen. « Alliée » de la communauté LGBTQIA+, comme elle se définit elle-même, cette joyeuse adolescente aux faux airs de Cassie dans Skins est malheureusement plombée par une intrigue amoureuse un brin facile et trop rapidement expédiée. Si la fin de la saison 2 laisse entrevoir de nouvelles possibilités pour cette jeune femme extravertie, Heartstopper déçoit tout de même et nous donne presque l’impression d’avoir ajouté un personnage hétérosexuel sympathique, juste histoire de contenter les spectateurs et spectatrices qui pourraient se retrouver en elle.
Malgré tout, fidèle à sa volonté de proposer une écriture toujours plus inclusive, Heartstopper ne cesse d’ajouter des personnages secondaires mais fondamentaux dans cette saison 2 comme Naomi, une jeune femme trans et Felix, en fauteuil roulant. Les 8 épisodes sont également l’occasion de développer des intrigues mineures dans les comics, comme les secrets familiaux de Darcy, ou un bal de promo pour conclure la saison (évidemment). Sous son format graphique (que l’on vous encourage fortement à découvrir) ou sériel, Heartstopper est en tout cas l’une des œuvres les plus importantes de son époque : elle ouvre avec fierté toutes les portes de la représentation des minorités, en ayant bien l’intention de ne plus jamais les fermer. Et rien que pour ça, on ne pourra jamais assez remercier Alice Oseman.
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