Peut-être Ahsoka est-elle la série de la maturité pour Star Wars. Il faut dire que les séries de cette galaxie fort lointaine ont eu droit à des hauts et des bas ces dernières années. Avec deux œuvres décevantes (Obi-Wan Kenobi, Boba Fett), et un The Mandalorian inégal, Andor nous avait finalement scotché tant elle était réussie. Mais cette dernière série semblait presque déconnectée de l’univers Star Wars, en constituant une œuvre de science-fiction très singulière.
S’il est difficile de juger de la qualité de l’œuvre dans son ensemble sur les deux épisodes que nous avons pu voir en avant-première, la série est globalement à la hauteur des attentes, aussi modestes soient-elles. Pour une raison en particulier : Ahsoka renoue avec le sens du merveilleux de Star Wars.
Ahsoka fait du bien à Star Wars
Pour l’heure, Ahsoka ne brille pas vraiment dans sa narration. En plus d’antagonistes très méchants, car ils sont… très méchants, sans caractérisation plus subtile dans l’immédiat, les enjeux narratifs restent assez mous. Par manque de structure et une trop grande volonté de pontifier le scénario, on a l’impression de prendre le vaisseau en route. Plusieurs séquences insipides, et en particulier des dialogues futiles à l’emphase d’autant plus excessive, viennent appauvrir le rythme. Après un Andor si raffiné dans sa façon de raconter et de montrer, on le regrette. Ce problème de construction narrative, et d’écriture faiblarde, pourrait peut-être s’amoindrir dans la suite de la série (le second épisode étant déjà meilleur).
Mais Ahsoka peut compter sur d’autres ressorts pour se distinguer et plaire aux amateurs et amatrices de l’univers Star Wars. Elle a deux atouts principaux : sa galaxie intéressante de personnages — avec un casting impliqué –, et sa mise en scène solidement travaillée.
La série, qui porte le nom d’une protagoniste déjà connue des fans de l’univers, se doit de lui faire honneur. Et c’est le cas. Pourtant, Ahsoka Tano se fait finalement assez discrète. L’œuvre ne se focalise pas tant sur son point de vue. C’est un choix intéressant : ses apparitions ont beaucoup de force. Rosario Dawson incarne une héroïne intrigante — qui nous apparaît légitime dans son rôle d’héroïne ne serait-ce que par la sagesse qu’elle dégage.
Et si elle brille ainsi, c’est aussi parce qu’elle fait figure de mentor : Sabine Wren (Natasha Liu Bordizzo) est sa protégée. Cette dernière est au cœur de la série. Le moteur, même, des événements. Car si le récit lui-même semble être une histoire Star Wars parmi d’autres, c’est la tension respectueuse dans la relation Ahsoka-Sabine qui accroche, qui donne envie de poursuivre l’aventure avec elles.
La série peut aussi compter sur une mise en images de qualité. Si on n’atteint pas la cinématographie d’Andor, Ahsoka est maîtrisée, avec une patte singulière qui mélange du sense of wonder (sens de l’émerveillement) et de la science-fiction gritty (à des lustres du Livre du Boba Fett ou d’Obi-Wan, oubliables). Ce qui apparaît, en particulier, c’est la clarté des combats de sabres laser — bien chorégraphiés, bien filmés. Certains de ces affrontements parviennent même à nous surprendre dans leur issue. On attendait une série « de jedi » de cette qualité depuis bien longtemps. On a même droit à des combats spatiaux. De quoi faire rêver un peu et nous rappeler qu’on aime aussi cette saga pour le dépaysement aventureux qu’elle procure.
En deux épisodes, on se dit qu’Ahsoka est certes une série imparfaite, qui ne déloge pas Andor de sa place de choix, mais il est clair qu’elle est de qualité. Elle fait un bien fou à Star Wars. Des sabres laser, des combats spatiaux, des personnages dont on veut suivre l’aventure dans la galaxie, voilà un début très prometteur.
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