À l’avenir, Spotify exploitera le cloud de Google pour gérer son énorme infrastructure musicale. Le service de streaming suédois vient en effet de faire savoir cette semaine que ses installations s’appuieront désormais sur les serveurs de la firme de Mountain View, au lieu des siens, pour gérer les coulisses de la plateforme, notamment les auditeurs et le répertoire musical.
C’est un sacré revirement pour Spotify.
Spotify bascule dans le cloud de Google
« Historiquement, nous avons suivi une approche classique : l’achat ou la location d’espace dans des centres de données, du matériel serveur et de l’équipement de mise en réseau pour être aussi près de nos clients que possible », relève l’entreprise, qui explique avoir le souci de la musique se lançant immédiatement et se jouant sans le moindre accroc.
Mais pour Spotify, cette approche traditionnelle est devenue de plus en plus envahissante, exigeante et coûteuse, à tel point que le jeu n’en vaut plus vraiment la chandelle, surtout dans un secteur aussi mouvant et dynamique que celui de la musique en ligne, où des acteurs de premier plan, comme Apple, Google et Amazon, déplacent leurs pions. Alors, pourquoi ne pas externaliser tout ça ?
Spotify, qui explique avoir un historique avec Google sur cette problématique, s’est donc naturellement tourné vers le géant du web et ses solutions, estimant que celles-ci sont maintenant largement au niveau, tant en termes de performance, de coût et de qualité, des approches habituelles. Avec les soucis en moins, en somme, puisque c’est désormais au fournisseur de cloud de gérer la partie technique.
Quels liens futurs entre Google et Spotify ?
Reste une interrogation, que d’aucuns pourraient se poser : le déplacement des activités de Spotify sur le cloud de Google préfigure-t-il un quelconque rapprochement, alliance voire même absorption entre les deux sociétés (ou d’une société par l’autre, en l’occurrence Google achetant Spotify) ?
La question n’est pas tout à fait absurde, dans la mesure où des rumeurs d’acquisition sont apparues il y a quelques années. Toutefois, il faut bien admettre que celles-ci ne se sont jamais concrétisées. De plus, l’histoire a montré que Google a préféré jouer sa propre partition, quitte à acquérir quelques entreprises de second rang, plutôt que de mettre la main sur un des principaux acteurs du milieu.
En outre, le basculement vers un service de cloud ne veut pas forcément dire grand chose si ce n’est le désir de l’entreprise d’optimiser son fonctionnement à moindre coût. Netflix a par exemple opté pour le Cloud Amazon et cela n’est pas en soi un indice d’un quelconque achat. Il s’agit simplement d’une décision technique, afin de laisser la gestion du réseau de serveurs à des spécialistes qui ne font que ça.
Reste que Google a les moyens de prendre le contrôle de Spotify et, au vu de la montée en puissance d’Apple dans le secteur du streaming musical, le groupe serait fondé à se lancer dans une telle opération. Mais pour en avoir le cœur net, il faudra un peu plus de certitude qu’un basculement d’infrastructures. Seul le temps nous le dira.
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