Il y a dans Star Wars des principes que l’on croit inamovibles. On peut voyager plus vite que la lumière. La Force est une énergie omniprésente, que de rares élus sont capables de manipuler. Les aliens existent. Et Han Solo a tiré le premier. Du moins est-ce le cas dans la toute première version de La Guerre des étoiles. Ensuite, George Lucas a eu d’autres plans.
Mais parfois, les choses changent. Il s’avère que la série Ahsoka vient de bousculer l’une des théories les plus vieilles de Star Wars, qui est pour ainsi dire aussi ancienne que l’œuvre elle-même. On devine cette petite révolution dès l’épisode 1, sorti le 23 août 2023 sur Disney+. Mais c’est surtout l’épisode 2, diffusé le même jour, qui vient enfoncer le clou.
Naturellement, la suite de l’article contient des spoilers importants sur la série et sur Star Wars. On ne saurait trop vous conseiller de revenir ici une fois que vous serez bien à jour. Pour les autres, la suite se passe sous cette image anti-spoiler qui a été astucieusement ajoutée pour éviter que vous ne tombiez par inadvertance sur des informations que vous ne voudriez pas lire.
On peut aller au-delà de la galaxie
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Historiquement, on a toujours supposé qu’il n’y avait qu’une seule galaxie dans Star Wars. Du moins, qu’il n’y en avait qu’une dans laquelle il était possible de voyager. Après tout, il n’était pas indispensable d’aller voir ailleurs : il y a déjà des milliards d’étoiles et bien plus de planètes à explorer. En outre, des zones restent inexplorées, comme les régions inconnues.
L’épisode deux d’Ahsoka vient bousculer cette règle implicitement admise par la communauté : la galaxie n’est pas seule dans l’univers et il est possible d’aller voir ailleurs. Un échange entre Morgan Elsbeth (une dignitaire impériale et alliée de Thrawn, interprétée par Diana Lee Inosanto) et Baylan Skoll (un Jedi Noir joué par Ray Stevenson) illustre cette nouvelle réalité cosmologique.
« Cet endroit n’a pas été bâti par les Jedis », observe Baylan Skoll alors qu’il se trouve dans des ruines étranges. « C’est l’œuvre de qui ? », lance-t-il à Morgan Elsbeth. Celle-ci répond par une phrase énigmatique : « D’un ancien peuple qui habitait une lointaine galaxie ». Elle déclenche alors l’artefact qu’elle a en sa possession, pour afficher une carte stellaire.
Au centre, la galaxie de Star Wars que l’on connaît. « Ça, c’est notre galaxie », confirme-t-elle. Puis l’artéfact se développe davantage, sous le regard plutôt inquiet de Shin Hati, la disciple de Baylan. L’appareil projette alors bien plus d’informations : des étoiles éparpillées, mais aussi une galaxie spirale bien précise. « Et ça, c’est notre destination », ajoute Morgan Elsbeth.
C’est dans cette autre galaxie, probablement très lointaine (on peut difficilement estimer les échelles en jeu, mais elles se mesurent sans doute en centaines de milliers d’années-lumière), qu’a été banni le grand amiral Thrawn, à la fin de la série d’animation Rebels. C’est là que se trouve Ezra Bridger, qui était recherché par Ahsoka Tano ces dernières décennies.
Selon les déclarations de Baylan, cette autre galaxie pourrait s’appeler Peridea. Il parle en effet du « passage pour Peridea ». D’après Baylan, « les enfants du temple Jedi l’appelaient comme ça à cause de vieilles histoires. Des contes de fées ». Le Jedi Noir affiche aussi sa circonspection : « Je ressens de grands troubles sur cette voie ». Leur nature reste à découvrir.
« Dans une galaxie lointaine »….
Cet échange entre Morgan Elsbeth et Baylan Skoll rebat quelque peu les cartes du canon, car l’impression qui prédominait dans Star Wars, c’était que tout se passe dans une seule et même galaxie. S’il en existe d’autres (des pistes dans Star Wars vont dans ce sens, mais elles n’ont jamais été vraiment développées), elles ne sont pas visitées ou visitables.
D’aucuns feront remarquer que la théorie voulant qu’il n’y ait qu’une seule galaxie dans Star Wars ne tient tout à fait. Après tout, le générique de Star Wars s’ouvre avec la mention « Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine ». L’emploi de l’article indéfini « une » et non de l’article défini « la » suggère que c’est une galaxie parmi d’autres.
Bien sûr, cette formulation, combinée à d’autres indices ou allusions, n’a jamais totalement fermé la porte à l’hypothèse d’autres amas ailleurs dans l’univers. Il convient toutefois de noter que ces indices et allusions ne dépassaient justement pas le stade de l’indice ou de l’allusion. Cela n’avait jamais été aussi clair jusqu’à présent dans l’histoire officielle de Star Wars.
Une théorie bousculée par des allusions et des indices
Ainsi, au détour d’une scène de l’épisode II, L’Attaque des Clones, on peut voir sur l’écran que consulte Obi-Wan Kenobi une carte spatiale montrant visiblement trois galaxies, dont la sienne. Le chevalier Jedi pointe alors la galaxie du haut, qu’il désigne sous le nom de « Dédale de Rishi ». Celle-ci est considérée comme une galaxie compagne, ou galaxie naine.
Cette séquence ne durait toutefois que quelques secondes, et servait surtout à faire avancer l’intrigue, qui portait sur autre chose. Certaines de ces galaxies ont gagné des surnoms : compagnon Cresh, compagnon Grek ou encore compagnon Besh. Pour l’Empire Galactique, ce sont surtout des éléments faisant partie des régions inconnues.
Une autre scène qui a semé le doute est l’épilogue de l’épisode V, L’Empire contre-attaque. On voit la galaxie de très loin, depuis un vaisseau de l’Alliance rebelle. Le Faucon Millenium plonge alors dans la galaxie, qui semble se trouver à des milliers d’années-lumière. Tout autour, sur la voûte céleste, on peut apercevoir des étoiles et, sans doute, des galaxies.
Le fait est que ces galaxies n’ont pratiquement pas été exploitées dans le récit officiel et relèvent plutôt de la curiosité. Quelques autres médias ont certes évoqué l’existence d’autres galaxies, mais ces œuvres n’ont en aucune façon l’impact que peut avoir une série comme Ahsoka. On parle en effet d’un roman pour l’un et d’un jeu vidéo en réalité virtuelle pour l’autre.
D’ailleurs, ces galaxies étaient peut-être considérées comme beaucoup trop loin pour être explorables, ce qui, de fait, revenait au même : à quoi bon savoir qu’il y a d’autres galaxies, si celles-ci sont à jamais hors d’atteinte ? D’une certaine façon, cela avait pour effet de limiter l’horizon de l’aventure à une seule et même galaxie.
Les immenses distances en jeu sont d’ailleurs confirmées par la série Ahsoka, car Morgan Elsbeth supervise la mise en place d’un projet hyperspatial exceptionnel pour rallier la galaxie dans laquelle Thrawn se trouve. Signe que l’univers a beau contenir d’autres nébuleuses, elles ne sont pas tout à fait à côté.
L’exception Yuuzhan Vong
Qu’en est-il de l’univers étendu, déclassé par Disney en 2012 à la suite du rachat de la licence Star Wars ? C’est très globalement la même chose : tout se déroulait dans la galaxie principale et ce qui se trouvait au-delà de cet amas n’était pratiquement jamais évoqué. Il y a toutefois eu une exception notable, avec l’arc narratif du Nouvel Ordre Jedi : l’invasion des Yuuzhan Vongs.
Ces aliens humanoïdes et intelligents sont venus d’une autre galaxie (appelée la galaxie des Yuuzhan Vongs, mais eux viennent de la planète Yuuzhan’tar) en soif de conquête et d’un refuge. Ils sont arrivés 25 ans après la bataille de Yavin, qui conclut l’épisode IV, Un nouvel espoir. En revanche, les héros de Star Wars n’ont pas fait le trajet inverse, en visitant celle des Yuuzhan Vongs.
Cet arc est aujourd’hui hors canon et ne compte plus. Quant aux divers éléments, glissés ici et là, dans le récit officiel sur d’autres galaxies, ils relevaient de l’anecdote et ne remettaient pas fondamentalement en cause la règle que tout se passe dans une seule et même galaxie.
Avec la série Ahsoka, tout change. Les vieilles frontières cosmiques sont en train de sauter.
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