L’annonce a fait un tollé : le 12 septembre, Unity Technologies, l’entreprise qui se cache derrière le moteur graphique Unity, a officialisé la mise en place d’une taxe indexée sur l’installation des jeux vidéo utilisant ses technologies. Plusieurs studios et développeurs indépendants ont pris la parole pour dénoncer des conséquences économiques qui pourraient être désastreuses pour eux. La levée de boucliers est telle qu’Unity Technologies est aujourd’hui dans l’obligation de rétropédaler.
Dans un tweet publié le 17 septembre, l’entreprise a publié un court communiqué dans lequel elle fait comprendre que la taxe va être retravaillée. « Nous avons entendu. Nous nous excusons pour la confusion et la colère que la nouvelle politique de taxe annoncée mardi a provoquées. Nous vous écoutons, après avoir parlé à nos équipes, à la communauté, aux clients et aux partenaires, et nous allons procéder à des changements. Nous vous tiendrons au courant, dans les jours à venir. Merci pour vos retours honnêtes et critiques », peut-on lire. On verra si Unity Technologies parviendra à se remettre de ce fiasco, puisque la confiance est rompue aux yeux de beaucoup.
La taxe honteuse du moteur Unity disparaît avant d’être appliquée
L’idée de base d’Unity Technologies était de récolter quelques centimes à chaque installation d’un jeu basé sur son moteur, et de le faire sur chaque installation (même quand un joueur désinstalle puis réinstalle). L’entreprise avait adouci un peu les règles, en optant pour un impôt uniquement sur la toute première installation sur un appareil. Mais le mal était déjà fait. Les acteurs du monde du jeu vidéo ont partagé leur mécontentement de différentes manières.
« Achetez Cult of the Lamb aujourd’hui, car nous allons le supprimer le 1er janvier [date de l’entrée en vigueur de la mesure] », avait par exemple annoncé Massive Monster. LunaApps a carrément appelé à ne plus acheter son jeu Convenient. Sans aller aussi loin, Aggro Crab, qui travaille actuellement sur Another Crab’s Treasure, avait alerté sur un point : « Another Crab’s Treasure pourra être installé gratuitement pour les 25 millions d’abonnés au Xbox Game Pass. Si une fraction de ces gens télécharge notre jeu, Unity pourra prendre une taxe qui grignotera nos revenus et menacera la viabilité de notre activité. » Unity Technologies avait alors indiqué que ce serait à Microsoft de payer pour les installations via le Xbox Game Pass.
D’autres studios ont fait comprendre qu’ils allaient migrer sur un autre moteur graphique, comme l’Unreal Engine 5, conçu par Epic Games. La multinationale n’a d’ailleurs pas manqué l’occasion de profiter de la situation pour communiquer : « Apprenez à développer sur Unreal Engine 5 si vous venez d’Unity », peut-on lire le 15 septembre.
Plus grave, Unity Technologies a reçu des menaces de mort, selon les informations de Bloomberg publiées le 14 septembre. L’entreprise les a prises au sérieux et a temporairement fermé ses bureaux à Austin et à San Francisco. La police a indiqué que l’auteur de cette menace était un employé passé par les réseaux sociaux pour s’en prendre à l’entreprise dans un timing qui laisse peu de place aux doutes.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.