Selon l’ESA et l’IIPA, près de 10 millions de jeux vidéo ont été piratés en décembre 2009. Un score élevé, mais qui ne donne pas une lecture complète de la situation du piratage dans le secteur du jeu vidéo. En effet, l’étude ne s’est intéressée qu’à quelques logiciels de P2P, mettant complètement de côté le téléchargement direct via des plates-formes comme RapidShare ou MegaUpload.

On aurait pu croire que c’est aux Etats-Unis et au Japon, véritables bastions du jeu vidéo, que le piratage vidéoludique est le plus prolifique. En réalité, c’est en Europe que l’on retrouve le top 3 des pays où le téléchargement illicite de jeux sur les réseaux P2P est le plus actif. Du moins, si l’on en croit un étude menée par l’Entertainment Software Association (ESA) et l’International Intellectual Property Alliance (IIPA). Selon les conclusions du rapport, près de 10 millions de jeux vidéo ont été échangé illégalement en décembre 2009.

L’enquête, qui s’est appuyée sur un suivi de 200 titres disponibles sur le marché, s’est concentrée sur quatre réseaux peer-to-peer différents : BitTorrent, eDonkey, Gnutella et Ares. Résultat des courses, l’Italie est largement en tête, puisqu’elle représente 20,3 % du volume total des téléchargements. Nous retrouvons ensuite l’Espagne, avec 12,5 %, suivi de la France en troisième position (7,5 %).

Le premier pays non-européen est le Brésil (6 %), qui arrive en quatrième position. Plus étonnant, la Chine n’est « que » cinquième, avec 5,7 %. L’Empire du Milieu, qui est souvent présenté comme un pays où le piratage est un sport national, est donc très loin dans ce classement. Toutefois, soulignons que les organismes qui ont mené cette étude ne se sont intéressées qu’à un nombre limités de logiciels P2P.

Et c’est justement là que le bât blesse. Non pas pour contester la réalité du piratage, mais pour critiquer les conclusions d’un tel document. En effet, en se focalisant uniquement sur le peer-to-peer, l’ESA et l’IIPA sont complètement passés à côté du téléchargement direct, en plein essor, à travers des sites comme RapidShare ou MegaUpload. Or, ces hébergeurs regorgent de fichiers ISO découpées en archives et qui n’attendent qu’à être récupérées.

On aurait également aimé avoir plus d’informations sur l’impact du piratage selon les différentes plates-formes. Car si les jeux vidéo sur PC sont régulièrement piratées, la situation est peut-être sensiblement différente du côté des consoles. Et toutes ne sont certainement pas logées à la même enseigne. Sans ces informations, difficile de faire un dresser un bilan convenable du piratage dans le monde vidéoludique.

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