Adieu FIFA, place à EA Sports FC. Ce changement de nom, annoncé depuis longtemps, est la conséquence du non-renouvellement du contrat entre EA et la FIFA (l’instance qui régit le foot). Pourquoi ? C’est simple : l’argent. La FIFA réclame plus pour ses droits et EA Sports considère que son jeu n’a pas besoin d’elle pour rencontrer le succès. Le développeur a donc décidé de prendre son indépendance, en se mettant la FIFA à dos (elle veut lancer un jeu concurrent). FC 24 (pour Football Club), qui ne s’appelle pas FIFA 24, perd donc quelques droits (la Coupe du monde par exemple), mais conserve tout le reste. Les accords avec l’UEFA ou les ligues nationales (Ligue 1, Liga, Premier League) ont bien été renouvelés. (En revanche, dites adieu au partenariat avec Ted Lasso, que nous avions apprécié l’année dernière).
Ce changement de nom a-t-il des conséquences sur le jeu de simulation de football d’EA ? Pas vraiment. FC 24 reste un FIFA, même s’il n’en porte pas le nom (et personne n’a envie de proposer à ses amis « une petite partie de FC »). Toujours est-il que, 30 ans après le premier FIFA (1993, oui !), EA Sports a enfin l’occasion de rafraîchir sa formule, à qui l’on reproche souvent de ne pas faire d’efforts pour se renouveler. Spoiler alert : il n’a pas du tout sauté sur l’occasion.
Points forts
- Toujours le meilleur jeu de foot
- La mixité dans le mode FUT
- La nouvelle interface est cool…
Points faibles
- … mais le nouveau design est juste du maquillage
- On paye toujours le prix fort pour presque la même chose
- Certaines options sont très complexes
- Aucune nouveauté n’est vraiment marquante
FC 24 est un FIFA 23 déguisé
Au premier démarrage de FC 24 (nous y avons joué sur PS5), tout laissait pourtant penser qu’EA Sports avait enfin conçu un jeu différent. Si l’on sait depuis longtemps que le moteur de jeu est le même (avec quelques changements au niveau des cinématiques, des ralentis, etc.), la présence d’un menu qui prend la forme d’une liste avec du texte, sans icônes, est inédite. FC 24 laisse derrière lui tout l’héritage de FIFA, qui a toujours proposé des menus sous la forme de blocs rectangulaires. C’est déstabilisant au début, mais ça ressemble à une nouveauté, donc on l’accepte volontiers !
Et les matches alors ? Là encore, tout est dans l’esthétique. Le jeu est globalement le même, avec très peu de différences visibles dans le gameplay, mais les bannières qui affichent le score ou le nom d’un buteur sont beaucoup plus belles. Le jeu exploite aussi (parfois) la réalité augmentée pour afficher des informations sur le terrain, à la manière de la Liga ou de la Premier League. Dommage qu’il ne le fasse pas plus régulièrement.
Malgré tout, quelque chose semble clocher avec ces nouveaux menus. En effet, dès qu’on clique quelque part, on remarque un retour à l’ancienne interface (particulièrement dans tout ce qui relève des réglages). C’est comme si FC 24 portait un déguisement, sans aucun changement dans le reste de son code.
La réalité est sans doute là : EA Sports a maquillé FIFA 23 pour en faire un nouveau jeu, avec un nouveau nom, mais c’est la même chose. Même certaines nouveautés, comme l’arrivée de Laure Bouleau, ancienne joueuse et journaliste de Canal+, au poste de « reporter studio », sont sous-exploitées. On ne l’entend pas parler dans la plupart des modes, tandis que les commentaires assurés par Omar de Fonseca et Benjamin Da Silva, comme l’année dernière, n’ont rien de vraiment neuf.
EA Sports a-t-il profité de sa nouvelle identité pour enfin se renouveler ? La réponse est non. FC 24 reste le meilleur jeu de simulation de football du marché, comme l’était FIFA 23 avant lui. De nouveaux menus et de nouveaux bruits (quand on clique quelque part par exemple) ne sont pas assez significatifs pour que l’illusion perdure.
Il y a quand même des nouveautés (mais elles sont souvent dérisoires)
En plus de ce relooking, FC 24 introduit plusieurs petites nouveautés. Parmi elles, il y a les « Playstyles », il y en a 34 au total. Il s’agit de « styles de jeu », des sortes de « super-pouvoirs » que l’on peut attribuer à certains joueurs, pour améliorer certaines de leurs capacités. FIFA n’a jamais été aussi proche du jeu d’arcade, après avoir introduit les super frappes l’an passé. D’ailleurs, personne n’a jugé utile d’expliquer cette nouveauté lors du premier lancement (il n’y a d’ailleurs pas de match inaugural, on passe directement aux menus). Les vignettes sont présentes en mode « coup d’envoi », alors que personne ne prendra vraiment le temps de les configurer pour une partie rapide. C’est assez étonnant, puisque l’on peut facilement imaginer que 90 % des utilisateurs de FC 24 n’y toucheront jamais.
Mode de jeu le plus populaire (et le plus lucratif), FUT s’enrichit aussi de quelques nouveautés, qui le rendent encore plus complexe. Son nom évolue d’ailleurs, il s’appelle parfois UT, parfois Football Ultimate Team (au lieu de FIFA Ultimate Team).
Le principal changement est l’ajout des cartes des joueuses féminines… ce qui a suscité une vague d’indignation de la part de certains fans de la licence. Ce n’est pas étonnant, quand on sait qu’ils sont une minorité à avoir essayé les matches féminins dans le passé. Mélanger les hommes et les femmes dans une équipe est mal reçu par certains, même si EA Sports s’est arrangé pour qu’il n’y ait pas de différences de niveaux. De notre côté, on ne peut que saluer ce changement, alors que FIFA a trop souvent séparé les hommes des femmes.
Le mode carrière s’améliore aussi légèrement, avec un système d’investissement pour les joueurs, qui peuvent utiliser leurs fortunes pour faire des bonnes actions, acheter des voitures ou décider de tweeter la vidéo de leur dernier but. Le reste est sensiblement similaire, avec les « Playstyles » en principale nouveauté. Ici, elles ont du sens, même si elles complexifient le jeu. On note aussi l’arrivée du ballon d’or en fin de saison, qui ne révolutionne pas énormément l’expérience (même si on espère l’avoir !)
Pour les amateurs du mode « Saisons » (en ligne), il n’y a aucune évolution cette année. C’est dommage. Il n’y a pas non plus de retour d’un mode histoire, alors qu’on aurait adoré continuer la carrière d’Alex Hunter. Enfin, ce message s’adresse aux supporters du PSG : l’équipe de Luis Enrique est moins forte cette année. En même temps, sans Neymar, Messi, Ramos et Verratti, la note globale en a pris un coup… Une nouvelle preuve que le vrai football, ce n’est pas FIFA. Ni FC.
Le verdict
On a aimé
- Toujours le meilleur jeu de foot
- La mixité dans le mode FUT
- La nouvelle interface est cool…
On a moins aimé
- … mais le nouveau design est juste du maquillage
- On paye toujours le prix fort pour presque la même chose
- Certaines options sont très complexes
- Aucune nouveauté n’est vraiment marquante
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