Cela faisait déjà quelques mois que Counter-Strike 2 était jouable en bêta fermée, mais c’est réellement le mercredi 27 septembre qu’il est devenu disponible pour tous, via une simple mise à jour de CounterStrike: Global Offensive. Le jeu vient officiellement remplacer son grand frère sur Steam et dans les compétitions à venir. Ne nous demandez pas pourquoi il s’appelle Counter-Strike 2 d’ailleurs, le premier date de 1999 et ils ont tous eu un nom différent depuis. Quoi qu’il en soit, cette mise à jour a l’avantage de porter tout le contenu du jeu, y compris les réglages et les skins vert fluo qui coûtent un SMIC, automatiquement vers la nouvelle version.
Quand on le lance pour la première fois, le changement qui saute aux yeux est d’abord visuel : comme Dota 2 et Half-Life Alyx, CounterStrike 2 tourne sur la dernière version du moteur Source 2, qui permet de rafraîchir les environnements avec un nouveau système d’éclairages, un moteur son flambant neuf et des ajustements visuels sur la quasi-totalité des cartes du jeu. Inferno, Dust_2, Overpass ou encore Nuke, qu’on pense pourtant connaître sur le bout des doigts après tant d’années, arborent un look plus moderne sans que leur architecture ait changé d’un iota. Les habitués auront toujours leurs repères et viseront au bon endroit sans même s’en rendre compte, parce que la mémoire musculaire fait le gros du travail d’adaptation.
Points forts
- Toujours aussi solide mécaniquement
- Redécouvrir le jeu avec un moteur flambant neuf
- Le mode Premier, la meilleure façon de jouer à Counter-Strike
Points faibles
- Des soucis d’équilibrage et d’économie
- Global Offensive qui disparaît complètement, c’est dommage
- Ça peut être fatiguant d’y jouer seul, ramenez vos amis
Une seconde jeunesse pour CS
Vous imaginez bien qu’après avoir passé vingt-cinq ans à squatter le même jeu de tir, les joueurs de Counter-Strike sont un peu tatillons quand on parle de prise en main. Si la technique a quand même bien évolué depuis le premier épisode, le reste n’a que très peu bougé pour poser des fondations solides qui font le succès du jeu en tournoi. La question pour Valve, c’est donc de savoir quels leviers utiliser pour rafraîchir un FPS vieux comme le monde. Comment réussir à faire du neuf avec du vieux, pour donner cette impression de nouveauté ?
Sans toucher aux fondements du gameplay, Valve a d’abord légèrement modifié le comportement de certaines armes, puis a repensé la façon dont on utilise l’équipement pendant les matches. Par exemple, l’un des ajouts majeurs permis par Source 2 tient dans la propagation dynamique des grenades fumigènes. Maintenant, la fumée occupe l’espace de façon réaliste, va se cogner contre les murs et s’infiltrer dans les conduits. Et surtout, elle se déplace en temps réel. On peut utiliser le souffle d’une explosion pour dégager la fumée et tirer au travers pour voir ce qu’il y a de l’autre côté. Ça semble être anecdotique comme nouveauté, mais ça change naturellement la manière dont on utilise les grenades. Ça bouscule un peu notre façon de jouer.
On trouve dans CS2 tout un tas d’ajouts comme celui-ci, discrets mais qui ont leur importance. Et parfois, même la plus insignifiante des modifications visuelles peut avoir un impact sur le jeu. Ce nouveau système d’éclairage par exemple, il est très doué pour les ombres. Il crée de superbes ombres dynamiques qui s’adaptent à la source de lumière et aux mouvements du joueur, quitte à parfois s’étendre sur plusieurs mètres. Et, depuis la sortie du jeu, plusieurs créateurs de contenu ont noté que les ombres peuvent octroyer un avantage en prévenant de l’arrivée d’un joueur dont la silhouette se dessine au loin. C’est devenu un sujet de discussion dans la communauté, et il y a même des gens qui estiment que cette évolution déséquilibre le jeu.
Dit comme ça, on pourrait croire que les joueurs de Counter-Strike sont de vieux aigris qui passent leur temps à débattre de la longueur des ombres ou encore de la vitesse de déplacement. Ce n’est pas tout à fait vrai. Il leur arrive aussi d’être contents, notamment en voyant leur jeu préféré avoir enfin des menus qui viennent du XXIème siècle. C’est fluide, agréable à naviguer et entre les rounds, il y a même des petites animations de victoire pour faire le beau après un désamorçage réussi. Non seulement c’est un relooking attendu de longue date, mais écrivons-le clairement : il n’a jamais été aussi agréable de suivre un match de Counter-Strike.
Tous ces nouveaux menus permettent de lire plus simplement les informations, comme le nombre de dégâts infligés ou les événements d’un round. On peut même revendre une arme achetée par erreur, ce qui est une petite révolution dans la vie des acheteurs compulsifs. C’est très bien que Valve rende la compétition plus accessible, parce que les développeurs ont aussi ajouté un nouveau mode classé au jeu. Le mode Premier, disponible en payant une quinzaine d’euros pour la meilleure expérience possible de mode compétitif. On doit voter pour choisir ou bannir les cartes que l’on souhaite, on peut demander des pauses tactiques en jeu et dans les grandes lignes, on va suivre les mêmes règles que les joueurs professionnels en tournoi.
Même la durée des parties a été ajustée, passant de 16 à 13 rounds gagnants. On sent immédiatement que les parties sont plus rapides, et on ne passe plus de longues minutes à attendre que tous les joueurs se connectent pour démarrer. Enchaîner les matches devient aussitôt moins fastidieux, si bien qu’on a aucun mal à tomber tête la première dans la course au rang. Chaque victoire fera augmenter notre « note Counter-Strike », affichée dans les classements du jeu et comparable à un système ELO classique. Cette note peut monter jusqu’à 30 000, divisés en tranches de 1000. À chaque nouveau millier dépassé, on passe dans la ligue supérieure et on rencontrera des joueurs mieux notés. C’est encore un peu la jungle depuis le lancement, mais ce nouveau classement devrait se stabiliser d’ici à quelques semaines quand tout le monde aura été correctement classé.
Et puis, de toute façon, ce mode-là est réservé aux gens qui sont prêts à payer pour jouer dans des conditions optimales. Counter-Strike 2 reste gratuit dans tous ses autres modes, permettant aux nouveaux joueurs de se faire la main avant de s’attaquer au plat de résistance.
Attention, même si le lancement de Counter-Strike 2 se déroule pour le moment sans trop d’accrocs, cela ne veut pas dire qu’il est irréprochable. Il n’en est même qu’à ses débuts, ce qui sous-entend un certain nombre de problèmes, notamment dans l’équilibrage des armes. Par ailleurs, l’économie des rounds n’a pas été révisée alors que les parties sont plus courtes. Tout ça, on l’espère, sera réglé dans les prochains mois.
C’était la même chose à la sortie de Global Offensive : les cocktails Molotov cassaient complètement l’équilibre du jeu, le feeling des armes n’avait rien à voir avec ce qu’il est aujourd’hui et beaucoup de joueurs pensaient que le jeu ne serait jamais prêt pour la compétition. Et pourtant, nous voilà dix ans plus tard, avec un Counter-Strike plus populaire que jamais en tournoi et des records de fréquentation qui continuent à être battus.
Alors oui, c’est triste de voir Counter-Strike: Global-Offensive quitter notre bibliothèque Steam de façon permanente, surtout aussi brutalement. Mais il faut voir ça comme un nouveau départ pour la licence, qui pose des bases très solides lui assurant encore de belles années de vie. Et même si ça peut être intimidant de débarquer dans un si gros morceau du genre FPS, c’est peut-être aussi le meilleur moment pour se lancer.
Le verdict
Counter-Strike 2
Voir la ficheOn a aimé
- Toujours aussi solide mécaniquement
- Redécouvrir le jeu avec un moteur flambant neuf
- Le mode Premier, la meilleure façon de jouer à Counter-Strike
On a moins aimé
- Des soucis d’équilibrage et d’économie
- Global Offensive qui disparaît complètement, c’est dommage
- Ça peut être fatiguant d’y jouer seul, ramenez vos amis
C’est fondamentalement le même jeu qu’auparavant, tellement proche dans sa prise en main qu’on a l’impression de toujours jouer à Global Offensive. Mais Counter-Strike 2 c’est aussi une nouvelle page qui s’écrit dans l’histoire de la licence : celle d’un jeu de tir plus moderne, plus accueillant et plus dynamique que jamais, qu’on a hâte de voir évoluer dans les années à venir.
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