Microsoft a lancé un sondage pour savoir si les joueurs disposant de jeux dématérialisés accepteraient de les revendre pour un dixième du prix d’achat.

Acheter un titre AAA, ça peut coûter cher, très cher. Les plus gros blockbusters vidéoludiques peuvent être vendus jusqu’à 70 € au moment de leur sortie. Aussi, les joueurs économes, aux revenus modestes ou à l’affût d’une bonne affaire ont développé des parades : ils achètent les titres à l’étranger, attendent les soldes ou patientent quelques temps pour acheter le titre d’occasion.

En effet, une fois le jeu terminé, le disque physique peut toujours être vendu à un ami, dans un magasin spécialisé ou sur Internet. Souvent, il est possible de récupérer une trentaine d’euros sur un titre récent. Cependant, la même chose ne s’applique pas de manière aussi évidente aux jeux dématérialisés, qui sont liés au compte du joueur.

Sauf à ce que le système soit organisé par la plateforme d’achat (Apple ou Amazon ont déposé des brevets dans ce sens, tandis que Steam permet uniquement de prêter virtuellement un jeu à un ami), il est impossible de se séparer d’un titre pour le céder à un tiers. En 2012, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait jugé qu’il était illégal d’interdire par contrat la revente d’une licence de logiciel, mais il n’est pas certain que cette jurisprudence s’applique aux jeux vidéo, et surtout elle n’oblige en rien à organiser le système d’achats/reventes de façon ouverte.

Dans les faits, les jeux achetés dans les magasins en ligne de Sony ou de Microsoft n’ont donc aucune valeur pécuniaire résiduelle, alors-même que la revente aide l’achat. Il en va des jeux vidéo comme du marché automobile, où le neuf est nourri par l’occasion.

« Si le magasin de jeux dématérialisés pour la console que vous possedez offrez aux clients l'option de « revendre » leurs jeux dématérialisés au magasin pour 10 % du prix d'achat en bon d'achat, seriez-vous intéressez ? »

« Si le magasin en ligne de la console que vous possédez offrait aux clients l’option de « revendre » leurs jeux dématérialisés au magasin, contre 10 % du prix d’origine en bon d’achat, seriez-vous intéressés ? »

Mais cela pourrait bientôt changer. C’est en tout cas ce que suggère la dernière enquête que Microsoft a envoyé à certains clients. Partagée par un utilisateur de Reddit, celle-ci demande aux utilisateurs s’ils seraient prêts à revendre leurs titres dématérialisés pour 10 % du prix d’achat. Ainsi, The Division acheté à 70 €, donnerait droit à 7 € à la revente. C’est maigre.

Microsoft est gagnant

S’agissant d’une enquête, rien ne prouve que Microsoft soit déterminé à instaurer une telle pratique. Mais cela montre tout de même que la firme de Redmond est prête à l’envisager. Peut-être pour calmer des colères. En 2012, une rumeur avait voulu que Microsoft empêche techniquement la revente de jeux d’occasion sur Xbox.

Toutefois, pour une majorité des commentaires, le pourcentage annoncé par Microsoft est simplement insuffisant et arbitraire. Et même si 10 % c’est « toujours mieux que rien », force est de constater que le chiffre semble tout droit sorti d’un chapeau. Il semble légitime qu’un joueur s’attende à revendre un titre récent plus cher qu’un jeu vieux de trois ans, soit au moins à la moitié ou au tiers de son prix d’achat.

L’absence de distinction entre les anciens et les nouveaux titres fait que, en l’état, la revente des titres dématérialisés ne pourra satisfaire que les personnes disposant des jeux très anciens dans leur collection. Comme c’est parfois le cas avec les boutiques qui rachètent des disques de jeux d’occasion, la revente proposée par Microsoft ne donnerait pas droit à un versement en espèces, mais à un bon d’achat uniquement valable sur le Store Xbox, histoire de parquer les transactions dans son écosystème.

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