Les films conçus pour le cinéma semblent accélérés à la télévision. C’est normal, la fréquence d’images par seconde est différente, en raison des standards télévisuels.

« On vous dérange pas à accélérer Harry Potter ? », interpelle un internaute, sur le réseau social X, le 24 octobre. Ce mardi-là, TF1 diffusait le premier film de la saga Harry Potter — ce sera le cas chaque mardi soir durant l’automne. L’internaute compare le film diffusé sur la première chaîne avec sa version d’origine (sans doute Blu-ray ou en achat par VOD), pour prouver que celui-ci a été « accéléré » à la télévision. Visiblement fan de la saga, il avait la sensation que les scènes étaient légèrement différentes, plus rapides.

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Pourquoi Harry Potter sur TF1 est pas le même qu’à la télé ? 🧐 #harrypotter #numerama #cinema #dormirmoinscon #apprendresurtiktok #debunked

♬ Benjamins Deli – JRitt

Ce n’est pas la première fois que l’on peut lire cette remarque. Chaque année, pendant la période de diffusion de la saga sur TF1, ce type de posts émerge. Bien que le constat soit factuellement vrai, ce n’est pas une erreur de la part de la chaîne. Et cela ne concerne pas que les films Harry Potter, mais l’intégralité des films diffusés à la télé.

La première chaîne diffuse les films de la saga Harry Potter. // Source : TF1/Warner
La première chaîne diffuse les films de la saga Harry Potter. // Source : TF1

Le framerate différent des films au cinéma et à la télé

Pour normaliser la diffusion, la télévision doit respecter des standards très spécifiques que ce soit pour l’audio ou la vidéo. Concernant la fréquence d’image, c’est le standard PAL-SÉCAM qui s’applique. Celui-ci implique une fréquence de 25 images par seconde (25 fps). Quand vous allez au cinéma, en revanche, la fréquence native est de 24 images par seconde (24 fps). C’est le fameux « framerate », ou les « fps » bien connus chez les joueurs et les joueuses de jeux vidéo puisque cette fréquence a un impact sur la lisibilité de l’image à l’écran.

Les fps des films au cinéma sont celles d’origine, issues du tournage. De fait, quand un film passe ensuite à la télévision, il est effectivement « accéléré » : il y a une image de plus par seconde. L’effet peut être perceptible si l’on connaît déjà très bien la version cinématographique — ce qui peut expliquer que cela émerge pour une saga aussi populaire –, car même à l’échelle d’une seule image supplémentaire à la seconde, cela change le rythme du film, qui devient par ailleurs légèrement plus court.

Les Blu-ray échappent à cette règle. Les films y sont bel et bien gravés en 24 images par seconde, à la même fréquence qu’au cinéma. Les DVD, en revanche, sont au format télévisuel, à 25 fps.

Enfin, si ces commentaires n’émergent que pour les films, jamais pour les séries (ni les téléfilms d’ailleurs), c’est normal : ces dernières sont conçues directement pour la télévision.

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