Apple va-t-il enfin être pris au sérieux sur le marché du jeu vidéo ? Ces dernières années, la firme de Cupertino a donné l’impression de tâtonner, quand ses principaux rivaux ont affûté leurs armes (Microsoft et Amazon) ou, au moins, ont essayé avec des ambitions réelles (Google avec Stadia). Mais on a peut-être trouvé ce qui manquait à Apple pour être crédible : une puce suffisamment puissante pour offrir des performances confortables et impressionnantes. Une puce nommée M3, et déjà déclinée en trois versions (M3, M3 Pro et M3 Max).
Pendant son keynote diffusé le 30 octobre et présentant son nouveau processeur maison, Apple a beaucoup insisté sur la partie graphique. On sent une vraie envie de se forger une réputation dans le domaine du gaming, quelques semaines après avoir mis en exergue la puissance des iPhone 15 Pro, capables de faire tourner des jeux gourmands. Et Apple a désormais des arguments pour faire de ses Mac des plateformes de jeux vidéo recommandables. Après avoir joué à Lies of P et à Stray pendant quelques minutes sur des Mac M3, on a envie d’y croire. Enfin.
Lies of P est vraiment très beau sur un Mac M3
Lies of P est un jeu vidéo intéressant à tester dans le cadre d’une prise en main rapide permettant de prendre la température. C’est une expérience articulée autour d’un gameplay exigeant, qui ne saurait pardonner des problèmes techniques. Sur un Mac M3, on est tout de suite impressionné par la fluidité avec laquelle tourne Lies of P. Le confort visuel est là, sachant qu’on bénéficie en prime d’une latence imperceptible. Quand on appuie sur une touche de la manette, l’action est retranscrite immédiatement à l’écran. Les ingénieurs d’Apple ont pensé à développer un mode Jeu, qui s’active automatiquement et permet d’obtenir les meilleures performances. Résultat : on a pu battre le premier boss de Lies of P sans aucun souci, une preuve que le jeu tourne correctement et qu’on a su immédiatement retrouver nos réflexes de joueur comme si de rien n’était. En 2023, on peut donc jouer sur un Mac sans avoir à rougir, alors qu’on reste encore sceptique sur iPhone.
On apprécie aussi la qualité d’affichage, qui doit autant aux écrans Retina des Mac qu’à la finesse des graphismes. On n’a pas le souvenir que Lies of P était aussi beau sur PlayStation 5, un constat qui peut s’expliquer par un meilleur rendu des éclairages. À ce sujet, on rappelle que les puces M3 sont capables de gérer le ray tracing (un argument qu’Apple adore mettre en avant). Sur PS5, comme sur Xbox Series X, la technologie basée sur des rayons lumineux plus réalistes a du mal à convaincre (sauf exception, comme Marvel’s Spider-Man 2). Sur un Mac M3, elle crée un gap certain. Les éclairages sont saisissants et nourrissent un rendu impressionnant. En essayant Stray sur un iMac pourvu d’une puce M3 (la plus modeste du trio), on a été subjugué par certains reflets des néons dans les flaques au sol. On a aussi vu tourner le jeu d’horreur Layers of Fear, où les rares sources de lumière contrastent à merveille avec l’ambiance sombre.
Tous ces petits détails visuels démontrent la capacité des processeurs d’Apple à être à l’aise dans le domaine du gaming, alors que les Mac ont longtemps été moqués pour leur déficit en la matière. Pour la stratégie de la marque, c’est un changement de taille : il offre un atout de plus à des ordinateurs pensés et conçus comme des machines à tout faire.
Bien sûr, le positionnement renforcé d’Apple sur le marché des jeux vidéo ne pourra être validé qu’avec une politique éditoriale au diapason. Concevoir des machines surpuissantes est une chose, bâtir un catalogue conséquent en est une autre. Pour la multinationale, il sera crucial de convaincre les éditeurs afin qu’ils rendent leurs jeux disponibles sur l’App Store. Capcom, avec Resident Evil Village et Resident Evil 4, semble convaincu. Hideo Kojima y croit aussi avec Death’s Stranding. Neowizz veut offrir plus d’exposition à Lies of P. Et Baldur’s Gate 3 — probable jeu de l’année — est déjà sur Mac. Si tout le monde joue le jeu, alors l’avenir s’annonce radieux.
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