Quand elle marche dans les allées du Convention Center d’Anaheim, le temps se fige pour celles et ceux qui croisent sa route. Comment ne pas être subjugué par le spectacle de Cinderys, cosplayeuse française qui est parvenue à confectionner un costume à l’effigie de Lilith — la méchante de Diablo IV. Sa tenue est tellement impressionnante qu’on croirait qu’elle a été fournie par Blizzard Entertainment. Elle a en réalité nécessité plus de 500 heures de travail, a confié celle qui se prénomme Sonia à Numerama — « et c’est loin d’être le plus gros costume ».
En 2019, au même endroit, la vie de Cinderys a sans doute basculé : elle a remporté le concours de cosplay de la BlizzCon, ce qui lui permet aujourd’hui de décrocher toujours plus de contrats et de bénéficier de sponsors. Car Sonia est cosplayeuse professionnelle, un métier atypique qui lui permet de vivre de son immense passion pour le jeu vidéo. « Même si c’est beaucoup de paperasse, plus qu’on ne pense », confie cette autoentrepreneuse qui travaille en collaboration avec des marques pour participer à des conventions. Elle ajoute : « Je passe peut-être 20 % de mon temps sur les costumes. »
Costume, photomontage, maquillage, paperasse, souffrance : le quotidien d’une cosplayeuse
Cinderys s’occupe de tout, de la conception des costumes aux photomontages, en passant par le maquillage. Il y a beaucoup de plaisir dans ce travail en amont, dans la reconstitution d’un personnage virtuel. Il y a de l’artisanat, même si Sonia avoue qu’il y a aussi des impressions 3D pour certaines pièces ou des achats classiques (comme les chaussures). « Si on peut se faciliter la vie, on ne va pas le faire par soi-même », explique-t-elle en toute franchise. Il n’empêche, Sonia mobilise des techniques dignes d’un costumier professionnel, qu’elle a apprises de manière autodidacte. Un ensemble d’expérimentations, de recherches, mais aussi d’échecs. Elle a quand même passé plus de 950 heures sur son costume préféré, qui n’est pas celui de Lilith (désolé Blizzard Entertainment).
Confectionner le costume est une chose, le porter en est une autre. Sur ce point, Cinderys ne cache pas la souffrance endurée : « Je pense que tous les cosplayeurs sont un peu masochistes avec toute cette souffrance et toutes ces larmes. » Sans oublier toute la préparation, qui peut aller jusqu’à trois heures avec des « rituels d’hydratation », les soins de la peau, le maquillage, la pose des prothèses — et les deux heures qu’il faut pour tout retirer. Une douleur effacée derrière la joie que cette activité procure. On retrouve les mêmes leviers que pour la BlizzCon en elle-même : « J’aime beaucoup la partie sociale. J’aime beaucoup rencontrer des gens et échanger avec eux. On peut parler cosplay. On peut parler jeux vidéo. Et ça crée des liens. »
Être cosplayeuse, c’est aussi incarner un personnage de la manière la plus authentique qui soit. Une satisfaction autant qu’une frustration, puisque Cinderys a dû regarder beaucoup de vidéos de Diablo IV avant le lancement, ce qui lui a gâché la surprise. De là à s’oublier dans son personnage ? « Je ne suis pas toujours dans le roleplay. Certains fans veulent du sérieux, d’autres préfèrent s’amuser. Il y a toujours un aspect jeu. » C’est parfois un travail d’équilibriste, puisque Sonia doit rester Sonia malgré tout.
À la fois artisane et comédienne, Cinderys reste avant tout une grande passionnée : « Je suis une grande fan de jeux vidéo, depuis toujours en fait. J’ai été bercée par tous les univers de Blizzard. J’ai commencé Warcraft III à huit ans. J’ai toujours adoré le travail fait à la main. » Voilà maintenant presque dix ans que cela dure. En tout cas, les arguments sont là pour nous faire aimer le cosplay.
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