Netflix, Prime Video, Disney+, Hulu, Apple TV+, Paramount+, Max… Il y a beaucoup trop de services de streaming et les gens n’en peuvent plus.
Alors que l’émergence de Netflix avait contribué à rendre le piratage obsolète il y a une dizaine d’années, l’arrivée en masse de ses concurrents a rendu la consommation de films et de séries plus coûteuse que jamais. Cela a ressuscité le téléchargement illégal et incité les plus ambitieux à la création de leur propre service grâce à un serveur Plex domestique. Le marché de la SVOD est en pleine crise d’adolescence et s’interroge sur la direction qu’il doit prendre.
Le 8 novembre 2023, à l’occasion de la présentation de ses résultats financiers pour le quatrième trimestre 2023, Disney est le premier grand groupe à avoir fait un pas vers une consolidation. Son CEO Bob Iger propose de fusionner Disney+ et Hulu, un service de replay très populaire aux États-Unis (une sorte de Salto avec du contenu original), dans une seule application.
Disney+ et Hulu, une fusion inévitable
« Déployer une application unique au niveau national, en mettant à la disposition des abonnés de l’offre groupée un vaste contenu de divertissement général via Disney+ », voilà comment Bob Iger définit le nouveau Disney+, qui entrera en bêta en décembre. Une simplification pour les utilisateurs, mais aussi du bon sens pour ses équipes, alors que Bob Iger tente de réduire les frais depuis son retour à la tête de Disney. « Nous nous attendons à ce que la fusion Hulu et Disney+ se traduise par un engagement accru, de plus grandes opportunités publicitaires, une diminution du taux de désabonnement et une réduction des coûts d’acquisition des clients », annonce-t-il confiant.
En France, les contenus originaux Hulu sont proposés sous la marque Star, déjà intégrée à Disney+. L’entreprise a différentes stratégies en fonction des marchés, mais aucune ne s’est vraiment imposée.
Aux États-Unis, Disney propose notamment de s’abonner seulement à Disney+, seulement à Hulu ou au deux (il existe même des abonnements avec ESPN, sa chaîne sportive). Le fait de forcer les utilisateurs à passer d’une application à une autre, en considérant que Disney+ et Hulu sont deux entités différentes, a toujours été mal perçu. Si Disney veut devenir un géant du streaming, ne devrait-il pas tout mettre dans une seule méga-application, y compris des matchs en direct ? C’est spécifiquement l’approche d’Apple ou Amazon, qui veulent intégrer les services des autres dans leurs propres applications, mais tous ses concurrents n’ont pas totalement confiance.
Toutefois, l’annonce de Bob Iger ne semble pas entériner la mort de la marque Hulu, qui devrait être dans le futur Disney+ ce que Star est chez nous. À terme, si Disney veut vraiment devenir le numéro 1 du streaming, il lui faudra sans doute envisager de renoncer à la marque Hulu.
2024 sera-t-elle l’année des collaborations ?
Pourquoi donner autant d’importance à une annonce qui ne concerne que les États-Unis ? Parce qu’elle est peut-être révélatrice de la tendance à venir, comme beaucoup d’analystes le prédisent depuis plusieurs mois.
Dans une interview à Numerama, Brian Comiskey, qui est en charge du suivi des évolutions technologiques pour le CES de Las Vegas, nous alertait en octobre sur la consolidation urgente du monde du streaming. Certaines applications doivent fusionner pour survivre, tandis que des accords pourraient prochainement être annoncés. 2024 s’annonce cruciale.
En la matière, la France est plutôt pionnière. Les packs « Ciné/Séries » de Canal+, avec Netflix, Disney+, Apple TV+ et Paramount+ intégrés, n’ont pas d’équivalent dans le monde. En 2024, il ne serait pas étonnant de voir certains acteurs annoncer des accords semblables à échelle mondiale. L’idée serait de voir du contenu Disney+ débarquer dans Apple TV+, et réciproquement. Un abonné à un seul service aurait ainsi accès à plus de contenus sans avoir à multiplier les abonnements. La balle est désormais dans le camp des grands groupes, qui doivent trouver des accords commerciaux qui arrangent tout le monde.
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