Le MCU bat de l’aile, c’est un fait. Après avoir atteint une forme de pinacle de sa popularité avec Endgame, Marvel a de plus en plus de mal à convaincre le public. Sans doute est-ce la faute, en tête de liste, à une overdose de plusieurs films et séries par an. La qualité, aussi, est très variable d’un projet à l’autre. Quantumania, long-métrage particulièrement raté, ne joue pas en la faveur du MCU. Résultat, The Marvels représente le pire démarrage Marvel en France avec à peine plus de 49 000 entrées en France lors du premier jour en salles.
Mais le film mérite-t-il vraiment de faire un tel bide ? Bien qu’on ne puisse légitimement pas saluer une démarche artistique hors du commun — tout y est assez convenu –, le long-métrage n’est pas raté pour autant. Avec ses trois super-héroïnes, interprétées par Brie Larson, Iman Vellani et Teyonah Parris, auxquelles s’ajoute Samuel L. Jackson, The Marvels bénéficie d’un casting largement à la hauteur et dont l’enthousiasme, teinté de second degré, donne au film un ton d’autant plus agréable.
Brie Larson, Iman Vellani et Teyonah Parris : le trio fonctionne
The Marvels n’a rien d’une suite à Captain Marvel. Ni dans le ton, ni dans la narration. Contrairement à l’origin story de Carol Danvers, qui se suffit à elle-même, The Marvels est un pur produit du MCU : il s’inscrit dans une continuité plus large que ses personnages (tout y est multiréférencé en provenance de plusieurs autres films et séries), et il mise sur du grand spectacle. On retrouve donc l’un des défauts des derniers films Marvel : un récit à quête, où l’histoire sert davantage de ciment à la mise en scène qu’à porter un propos, raconter des destins, texturer le vrai monde dans un scénario fictif.
Ce défaut acté, The Marvels n’est en aucun cas raté. Il tire même son épingle du jeu. Déjà parce qu’il se distingue esthétiquement des derniers échecs du MCU : The Marvels est joliment exécuté. Loin des combats lourdauds de Wakanda Forever, et à mille lieues de l’absurdité graphique ad nauseam de Quantumania. Le film de Nia DaCosta, The Marvels, propose des tonalités très colorées et une action particulièrement fluide — les combats, notamment, sont savamment chorégraphiés, ce qui était d’autant plus un défi que les pouvoirs des trois héroïnes sont intriqués (elles échangent leur place dans l’espace à chaque fois qu’elles utilisent leurs pouvoirs).
Le film bénéficie par ailleurs d’une joie communicative, voire d’une certaine douceur. Le personnage de Ms Marvel (ou Iman Vellani dans le rôle de Kamala Khan) est, comme dans la série Miss Marvel, une ado attachante au même titre que notre Spidey adoré. Son attitude de fan à l’égard de Captain Marvel est hilarante et, à quelques reprises, leur relation devient même touchante — on aurait malgré tout aimé que cet aspect soit plus développé. Le trio, auquel s’ajoute Monica Rambeau, forme une petite famille que l’on apprécie suivre.
The Marvels pâtit de l’épuisement provoqué par le MCU, là où le film, en tant que tel, n’est pas mauvais — et même plus appréciable que beaucoup de ses prédécesseurs. En refusant d’être excessivement prétentieux, le long-métrage renoue avec notre plaisir de voir des figures super-héroïques à l’écran et nous fait passer un bon moment.
Malgré tout, il met aussi en exergue la principale difficulté de la production Marvel actuelle : la direction artistique n’a plus grand-chose à raconter, au point de s’éloigner toujours un peu plus du pouvoir métaphorique de la fiction super-héroïque. Résultat, The Marvels repose sur un récit très quelconque, et compte surtout sur le talent de son casting, l’alchimie des personnages, et son spectacle. Quoi qu’il en soit, The Marvels ne mérite pas son bide, et ne mérite pas non plus une surenchère de critiques au vitriol, comme s’il constituait une cible idéale, sur fond de sexisme, pour tous les maux du MCU.
Le verdict
The Marvels
Voir la ficheOn a aimé
- Brie Larson, Iman Vellani, Teyonah Parris, Samuel L. Jackson : un cast parfait
- Rafraîchissant
- L’action est fluide
- La BO est très bonne
- Un film court, ça fait du bien
On a moins aimé
- Le récit n’a pas grand intérêt
- Les relations humaines méritaient plus de développement (Carol/Kamala, Carol/Monica)
- Très « MCU » formaté
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Vous voulez tout savoir sur la mobilité de demain, des voitures électriques aux VAE ? Abonnez-vous dès maintenant à notre newsletter Watt Else !