C’est quoi, le jeu de société Eila et l’éclat de la montagne ?
Alors qu’elle vit paisiblement auprès de son arbre, Eila la petite lapine est intriguée par une lumière qui brille fort au sommet de la montagne. Courageuse, elle entreprend de partir en quête de ce mystère. À vous de faire les bons choix pour modifier sa destinée et lui permettre de traverser son périple sans encombre.
Accessible à partir de 12 ans, pour 1 joueur ou plus, avec des parties de 30 à 45 minutes, c’est un jeu narratif, dans lequel on vit une véritable quête au travers de cinq chapitres.
Édité par Iello, Eila et l’éclat de la montagne est un jeu de Jeffrey CCH, illustré par Roxy Dai, et commercialisé au prix de 40,95 € chez Philibert.
Comment y joue-t-on ?
Mise en place
La mise en place est globalement la même, quel que soit le chapitre joué. On commence par placer le grand plateau en face de soi, pour y poser différents paquets de cartes.
Pour faire simple, on en distingue essentiellement deux : celui des événements imminents qui, comme son nom l’indique, sont les cartes que l’on va piocher quoiqu’il arrive, et les événements autres qui surviendront, ou pas, selon nos choix en cours de partie.
Un objectif au centre du plateau indique comment réussir le chapitre, et permet de tenir le compte du temps passé.
Notons pour finir que le jeu propose un chapitre 0, très bien fait, permettant de découvrir les règles en douceur.
Déroulement d’une partie d’Eila et l’éclat de la montagne
Chaque chapitre débute par un prologue sous la forme d’une petite bande dessinée. Puis l’aventure commence. Un tour de jeu consiste simplement à piocher la première carte des événements imminents. Impossible de se tromper, elles sont rangées dans un présentoir placé en face de nous.
Chaque carte propose une situation illustrée, et surtout différents choix en rapport avec celle-ci. Les conséquences sont bien évidemment dépendantes du choix retenu.
Certains choix nous font gagner ou perdre des ressources. Tangibles (de la nourriture, de l’argent, des pierres magiques) ou intangibles (des connaissances, de l’énergie, voire de la peur). D’autres nous apportent de l’aide, sous la forme de cartes de talent, d’objets ou de soutiens, que l’on conserve de chapitre en chapitre.
Par exemple, telle carte nous propose de récolter des carottes. Peu si on le fait à la main, plus si on dispose de l’outil adéquat. Sur telle autre carte, un marchand nous échange de la nourriture contre de l’argent, ou inversement.
Selon le choix retenu, on place la carte soit dans le futur, soit dans le passé. Quand la pioche des événements est vide, notre journée est terminée. On mélange alors les cartes du futur pour former une nouvelle pioche. On ne revoit plus les cartes du passé en revanche. Ainsi, on peut récolter plusieurs fois des carottes pendant le chapitre, mais on ne tombe qu’une fois dans un trou, on n’y retombe pas chaque fois qu’on prend ce chemin… Après la première chute, la carte est placée dans le passé.
Enfin, régulièrement, des choix nous demandent de placer des cartes événements d’un autre paquet à l’avenir. Les conséquences et la suite de l’aventure sont différentes selon qu’on passe par la porte de gauche ou de droite, par exemple.
On suit ainsi les événements, carte après carte, journée après journée. On réussit le scénario si on arrive à remplir l’objectif imposé, et on passe au suivant. On le rate si on arrive au bout de la septième journée ou si on perd tous nos points de vie, et on doit le recommencer.
Nous omettons volontairement tout un tas de détails scénaristiques et narratifs pour surtout ne pas vous gâcher le plaisir de la découverte. C’est aussi pour cette raison que l’article est plutôt avare en illustrations. Vous connaissez ici l’essentiel du fonctionnement.
Pourquoi jouer à Eila et l’éclat de la montagne ?
Malgré ses règles enfantines et ses illustrations mignonnes comme tout, Eila et l’éclat de la montagne n’est pas un jeu spécialement destiné aux enfants. Un adulte prendra beaucoup de plaisir à suivre les aventures de cette petite lapine.
Car, malgré son scénario élémentaire, le jeu propose des choix moraux et quelques situations plus sombres que ce que laisse imaginer la couverture. Le contraste avec la choupitude des dessins est d’autant plus fort.
Le jeu indique un joueur ou plus. Soyons honnêtes, c’est essentiellement un jeu en solitaire. On peut, pourquoi pas, y jouer à deux, comme tous les jeux en solo, en prenant les décisions ensemble. Mais ça s’arrête là. On aurait aimé profiter d’un vrai mode à plusieurs.
L’aventure se vit ainsi comme un livre, une bande dessinée. Ou plutôt un jeu vidéo. Tout, des mécaniques aux illustrations, aurait eu sa place sur un support électronique. Le transposer dans un jeu de société permet en plus d’y ajouter le plaisir tactile de l’objet. D’autant que le matériel est d’excellente facture, avec notamment toutes les ressources usinées en bois (de petites carottes, de petits livres, etc.).
On évoque rarement le prix d’un jeu, sauf vraiment quand il nous paraît exagéré. Là, c’est tout l’inverse ! Le matériel est foisonnant, la qualité au rendez-vous, et la boîte, même si elle est bien grosse, et bien remplie, et tout est bien rangé. Le tout pour un prix très raisonnable, eu égard à tout ce contenu. Bel effort de la part de l’éditeur.
Même s’il s’agit d’un jeu narratif, avec un début et une fin, il est possible d’y jouer plusieurs fois. Ne serait-ce que pour entrevoir toutes les possibilités, prendre toutes les bifurcations scénaristiques, découvrir tous les secrets et toutes les cartes. Le jeu propose aussi deux modes de difficulté, pour corser le challenge.
Alors oui, les règles sont toutes simples. Oui, le scénario ne va pas gagner de prix littéraire. Pourtant, cette petite lapine nous a mis une jolie claque ludique. On a suivi son périple, chapitre après chapitre, impatient de découvrir la suite et d’arriver à la fin. Arrivé au bout, la déception. Pas déçu par le jeu. Il est intelligent, prenant, malin comme tout. Et, magnifiquement mis en valeur par le matériel. Mais, déçu de l’avoir terminé. Déjà. On veut continuer à suivre Eila. On veut d’autres aventures de cette héroïne.
Eila et l’éclat de la montagne, c’est une ravissante aventure, poétique, touchante, dans un magnifique écrin. Un jeu qui fait retomber en enfance. Surtout une des plus belles sorties de cette fin d’année.
En bref
Eila et l’éclat de la montagne
Voir la ficheOn a aimé
- Un système simple, mais malin, efficace et prenant
- De magnifiques illustrations
- Un matériel foisonnant et une boîte bien pleine
- Un jeu évolutif auquel on peut rejouer
On a moins aimé
- Les pions cœur en carton alors que tous les autres sont en bois (vraiment pour chipoter)
- On aurait aimé un vrai mode à plusieurs
- On veut jouer à d’autres aventures d’Eila !
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