En 2024, le gouvernement français lancera une taxe streaming. Les entreprises du secteur, comme Spotify, Deezer ou Apple Music, devront verser 1,2 % de leurs chiffres d’affaires à l’État, en plus des autres taxes déjà en vigueur. L’objectif du gouvernement est de forcer le streaming à financer le Centre national de la musique, pour réinjecter ses revenus dans l’industrie.
Cette taxe streaming énerve énormément les services de streaming, qui luttent depuis des mois pour la faire tomber à l’eau. Spotify est le plus virulent, puisque le géant suédois menace de couper ses investissements en France si la taxe entre en vigueur. Spotify se justifie par le fait qu’il verse déjà 70 % de ses revenus aux ayants droits, en plus des 20 % de TVA. Cette nouvelle taxe serait impossible à assumer sans hausse des prix. Problème : ses rivaux Apple, Amazon et Google peuvent facilement absorber cette différence et lui offrir une concurrence déloyale.
Spotify joue la carte de la grève du financement pour faire pression
Dernier épisode en date, deux tweets publiés par Antoine Monin, le patron de Spotify France, le 20 décembre. Après avoir déclaré sur France Info que Spotify pourrait être contraint de prendre du recul sur le marché français, Antoine Monin passe à l’action. Il annonce que Spotify ne financera pas les Francofolies de la Rochelle et le Printemps de Bourges en 2024. Pourquoi ? Sans doute pour faire pression sur le gouvernement, qui a plus à perdre si Spotify délaisse la France que si Spotify lui verse 1,2 % de son chiffre d’affaires. C’est en tout cas son pari.
Dans un mail envoyé à Numerama, Spotify France indique que la décision a déjà été prise et n’est pas une menace. Une première version de cet article suggérait que cet article servait de pression sur les autorités.
Spotify a-t-il raison d’entrer en « grève » ? Depuis la dernière prise de parole du patron de Spotify France, le ministère de la Culture a détaillé son projet, expliquant qu’il comptait exonérer de taxe « les plateformes ayant un chiffre d’affaires de moins de 20 millions d’euros ». De quoi remettre en question l’argument d’une loi qui pénaliserait les petits au profit des plus grands, même s’il est vrai qu’Apple, qui vend aussi des smartphones et des ordinateurs, a des sources de revenus plus diverses que Spotify. Quoiqu’il en soit, une nouvelle hausse des prix en France est possible en 2024, après plusieurs hausses en 2023.
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