Aller chercher l’audience là où elle se trouve. Voilà l’ambition qui se niche dans l’annonce, courant décembre, de TF1+, un nouveau service de streaming piloté par la première chaîne de télévision de France. Le géant audiovisuel n’ignore pas l’érosion continue de son audience depuis plusieurs années, en raison de la télévision numérique terrestre (TNT), mais aussi d’Internet.
Historiquement, TF1 a une présence en ligne de longue date. L’arrivée de TF1+ entend toutefois marquer un changement de dimension pour le groupe, avec le souci de repasser à l’offensive face à la concurrence. De là à dire que TF1+ serait le futur de TF1 ? Il est sans doute un peu trop tôt pour le dire. En tout cas, le 8 janvier 2024 marque les débuts de la plateforme.
Les portes étant désormais ouvertes, Numerama a exploré le site (dont son catalogue de séries) pour faire un tour d’horizon des lieux. Première observation : la peinture sur les murs est encore très fraiche, puisqu’il connaît encore de petits dysfonctionnements. Des bugs et des ratés bien pardonnables pour un jour de lancement, qui s’évanouiront sûrement petit à petit.
Dans la matinée, il était impossible de s’inscrire. Le site renvoyait des erreurs lors du remplissage du formulaire. Quand on y parvenait, c’était alors le bouton de validation qui déraillait. Des problèmes réglés plus tard, mais d’autres soucis ont été relevés dans l’après-midi, comme un souci de lecture en plein écran avec le navigateur Chrome.
Notez qu’avec le compte unique TF1+, on peut se connecter sur TFOUMAX et TF1 Info avec les mêmes identifiants. Le compte est indispensable pour accéder aux vidéos. Prenez également garde aux éventuelles extensions de navigateur. Ceux-ci peuvent occasionner des problèmes de fonctionnement — on pense en particulier aux scripts et modules qui bloquent la publicité.
TF1 ne réinvente pas la roue du streaming
Au-delà de ces désagréments ponctuels, TF1+ apparaît surtout comme un site qui embrasse pleinement les codes des plateformes de streaming. On retrouve, sur la page d’accueil, un encart de grande taille dans lequel est placé un carrousel qui met en lumière les « gros » contenus actuels, ainsi que le direct de TF1 — avec un visuel qui change selon la programmation du moment.
Lors de notre visite peu après 13 heures, on a ainsi eu droit à un focus sur le journal télévisé, suivi par une sélection de quelques films et séries : la trilogie du Hobbit, HPI (Haut potentiel intellectuel), Spider-Man Homecoming ainsi que Encore plus belle, issu de Plus belle la vie. Chaque œuvre est livrée avec une séquence animée qui fait office d’extrait, une pratique courante en SVOD.
Autre particularité que TF1 a reprise de ses concurrents : les sélections éditorialisées, en plus des rubriques très classiques (films, séries, docs, info, jeunesse, sport). On a une sélection « héroïnes inspirantes », une autre « anti-déprime », ou bien « good vibes », « casting++ », « entre filles ». Ces suggestions se déclinent selon la section que vous visitez (films, séries, etc.).
Pour l’interface, TF1 n’a pas réinventé la roue. Si vous avez l’habitude de vous promener sur des plateformes comme Netflix ou Disney+, vous ne serez pas perdus. L’agencement général est semblable à ce qui se fait ailleurs. C’est basique et classique, mais c’est fonctionnel. Plutôt un atout, pour toucher à la fois le public rompu à la SVOD, mais aussi le public de TF1.
Deux contrariétés, cela dit : les replays et les intégrales sont mélangés sans distinction. Ainsi, quand on clique sur un contenu, on ignore si l’on aura accès à certains épisodes d’une saison ou à toute la série. Par ailleurs, en matière de choix étrange : la sélection des nouveautés, par exemple du côté des séries, est mise au milieu d’autres sélections, plutôt que tout en haut.
Des vidéos TF1+ aux réglages basiques
Du côté de la vidéo, on a pu constater que la plateforme n’a pas eu de difficulté à lancer rapidement n’importe quelle vidéo qu’on lui a demandée. Quasi aucun temps d’attente (nous avons un accès à Internet par fibre optique). Seule bizarrerie : on a eu droit à l’audiodescription en piste sonore par défaut, pour la première vidéo. Un tour dans les options a permis de régler ça.
Les options, d’ailleurs, sont élémentaires : vous pouvez choisir entre le français et la langue originale (si vous regardez un contenu produit à l’étranger), mais également l’audiodescription pour les personnes aveugles ou malvoyantes. Du côté des sous-titres : il y a en français et pour les sourds et malentendants. On peut aussi ne pas les activer si l’on n’en a pas besoin.
La plateforme permet aussi d’avancer ou de reculer de dix secondes (une fonction qui est largement répandue en streaming), mais aussi de jouer sur la vitesse de lecture (ralentir ou accélérer). On peut ajuster le volume, passer en plein écran, se rendre à différents moments de la vidéo (sauf dans le cas du direct, où l’on ne peut évidemment pas dépasser la diffusion en cours).
Autour de la vidéo, on trouve une description qui donne des indications (le genre, la durée, la date de sortie, un résumé). Ici, pas de « X-Ray » à la Prime Video, qui permet de savoir qui se trouve à l’écran au moment où l’on appuie sur le bouton pause. Un point satisfaisant néanmoins : on peut mettre des vidéos dans une liste de favoris pour les visionner plus tard.
Le meilleur est réservé au premium de TF1+
Et c’est tout ! Si vous voulez plus d’options, il faudra alors passer par « TF1++ », qui est en fait l’offre premium de TF1+. Facturée 5,99 euros par mois, sans engagement, c’est là que se concentre le cœur de l’offre du jeune service, avec des avantages de natures variées : que ce soit sur la disponibilité des contenus, les options de lecture ou encore l’expérience d’utilisation.
Par exemple, le forfait vous libère de la publicité et vous permet de voir des émissions quotidiennes en avant-première. Sont également pris en charge tous les écrans (téléviseurs, mobiles, ordinateurs), ainsi que la possibilité de caster l’image des programmes ailleurs. C’est aussi avec cette offre que sont livrées des saisons inédites en intégralité et la remise à zéro d’un direct.
Des options utiles pour certaines, d’autres un peu plus artificielles, qui semblent être surtout là pour donner l’illusion d’un bouquet bien garni de bonus. Reste une décision sans doute navrante : celle de réserver la Full HD (1080p) à celles et ceux qui paient TF1+ Premium, laissant les autres avec une qualité SD. En 2024, à l’heure où la bataille se fait plutôt sur la 4K, c’est avoir un train de retard.
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