C’est quoi, le jeu de plateau El Grande ?
Édité par Hans im Glück, El Grande est un jeu de Wolfgang Kramer et Richard Ulrich, illustré par Stefan Sonnberger, est commercialisé au prix de 40,95 € chez Philibert.
L’Espagne du XVe siècle est morcelée, et différentes factions se disputent ses territoires. Vous êtes un Grande (à lire avec l’accent), un noble influent, et vous tentez de toutes les unir sous votre bannière. Saurez-vous conquérir suffisamment de régions pour vous hisser au rang d’El Grande ?
Accessible à partir de 12 ans, pour 2 à 5 joueurs, et des parties d’environ 90 minutes, c’est un jeu de majorité et de placement, doté de règles simples, mais aux enjeux profonds.
En bref
El Grande
Voir la ficheOn a aimé
- Des règles très simples
- Des situations tendues
- Beaucoup d’interactions
- Fabriqué en Allemagne, sans plastique
On a moins aimé
- Rien, c’est un chef-d’œuvre !
Comment y joue-t-on ?
Mise en place
La mise en place est simple et rapide.
Le plateau de jeu, représentant différentes régions d’Espagne (Galicia, Castilla, etc.), et la grande tour, le castillo, sont placés au centre de la table. Le gros pion royal est placé au hasard dans l’une des régions.
Chaque joueur reçoit les 13 cartes et 7 pions caballeros à sa couleur (les pions restants sont mis de côté, dans une réserve commune).
Enfin, on mélange séparément cinq tas de cartes, et la partie peut déjà commencer.
À noter que la boîte contient trois petits modules additionnels, qu’on peut ajouter ou non à sa guise.
Règles d’El Grande
Une partie d’El Grande se déroule en exactement 9 manches.
Au début de chacune d’elles, on détermine l’ordre du tour en jouant, l’un après l’autre, une de nos cartes numérotées de 1 à 13.
La plus haute valeur est prioritaire, puis la deuxième, et ainsi de suite. Mais ce n’est pas tout, chaque carte indique également combien de pions, de caballeros, vous ajoutez à votre réserve personnelle depuis la réserve commune.
C’est important, car, comme nous le verrons plus loin, vous ne pouvez placer des pions sur le plateau que s’ils viennent de votre réserve personnelle. Et vous n’en avez que 7 en début de partie.
Et ce nombre est inversement proportionnel à la valeur de la carte : le 13, qui vous assure de jouer en premier, ne vous accorde aucun nouveau caballero, alors que le 1, la plus petite valeur, vous en ajoute 6. Le choix est cornélien.
Dans l’ordre ainsi déterminé, les joueurs choisissent une des cinq cartes proposées à chaque manche. Ces dernières permettent de placer entre 1 et 5 de nos caballeros dans des régions adjacentes au roi, et d’effectuer une action bien particulière (déplacer des caballeros, les nôtres ou les autres, déplacer le roi, etc.). On peut aussi placer nos pions dans la tour, mais il est interdit de vérifier son contenu.
Et dans quel but ? Pour marquer des points, à intervalles réguliers, à la troisième, sixième et neuvième manche. Pour chaque région, les joueurs ayant la plus grande présence marquent des points de victoire. Mais avant cela, on dévoile le contenu du castillo, et chacun choisit secrètement dans quelle région il souhaite ajouter les pions qu’il contenait. De quoi chambouler chaque décompte…
La partie s’arrête après la neuvième manche, et le plus grand score l’emporte.
Pourquoi jouer à El Grande ?
El Grande n’est pas un jeu tout récent. Et ce n’est pas peu de le dire : sorti en 1995, la même année que Catan, c’est, à date, le deuxième jeu le plus ancien de notre sélection.
Comme son homologue, il a marqué les esprits de l’époque. Vainqueur du Spiel des Jahres en 1996 (la plus haute distinction ludique au monde), il est le fruit de l’imagination de deux coauteurs très en vogue à cette période. Dont Wolfgang Kramer, le plus primé des auteurs du prestigieux prix allemand, avec cinq victoires à son actif. C’est notamment lui qui, le premier, a pensé à mettre une piste de score autour du plateau (piste qui porte son nom dans son pays natal).
Mais le jeu a-t-il conservé de sa superbe pour mériter une nouvelle édition, après tant d’années ? Oui ! Mille fois oui !
El Grande est un jeu à l’ancienne, faisant partie des grands classiques des jeux de société contemporains, de ceux qui l’ont fait basculer dans une nouvelle ère. Certaines gloires d’antan ont perdu de leur panache, avec des mécaniques dépassées, ronflantes, et un rythme trop lent. Pas El Grande.
Le jeu est toujours aussi prenant, aussi fluide, aussi intelligent. Il ne propose pas une multitude d’actions possibles, de ressources à gérer ou de manières de marquer des points. Il va à l’essentiel, et c’est largement suffisant.
Ce qu’on pense du jeu El Grande
Évolution des mentalités et des habitudes, ce qui était, à sa sortie, plutôt considéré comme un jeu pour joueurs initiés, voire experts, peut, de nos jours, sans trop de difficultés se placer en jeu familial, tant les règles sont simples.
Les implications de chaque choix, de chaque action, restent néanmoins profondes et pas moins déterminantes. Vaut-il mieux que je joue rapidement dans le tour, ou plutôt en dernier ? Dans quelles régions faut-il que je me batte pour être majoritaire ? Combien dois-je jeter de pions dans la tour, et dans quelle région les placer ensuite ?
La tension monte à mesure que l’on approche d’une des trois manches qui se terminent par un décompte de points. Elle est palpable autour de la table. Tantôt, personne ne parle, tout le monde met au point son plan d’action, sa stratégie. Tantôt, ça négocie, puis ça couine quand un adversaire nous vole une majorité d’un seul pion.
Cerise sur le gâteau, le jeu ne contient aucun plastique (sauf le cellophane entourant la boîte), que du bois et du carton. Même les petits sachets de rangement sont remplacés par des petites boîtes cartonnées. Le tout fabriqué en Allemagne, pas à l’autre bout du monde. Ça ne change rien à la qualité du jeu, mais nous saluons l’effort de l’éditeur.
Comme le suggère son nom, El Grande est un grand jeu. Une pépite ludique. Un chef-d’œuvre. Son principe simple et malin ne souffre aucunement des années passées. Des rééditions de cette trempe sont les bienvenues, tout autant pour les joueurs plus anciens que pour les nouveaux venus. Il tient la dragée haute aux jeux plus récents, et est bien supérieur à la plupart des centaines de nouveaux jeux qui arrivent chaque année en boutique.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.
Certains liens de cet article sont affiliés. On vous explique tout ici.