Quand on regarde des vidéos et images de Palworld, le phénomène commercial du moment, il est difficile de ne pas y voir une copie à peine déguisée de Pokémon.
C’est donc à se demander pourquoi Pokémon Company n’a pas déjà saisi la justice pour faire valoir sa propriété intellectuelle, qui peut être protégée à trois niveaux (les brevets, les marques et le copyright). Palworld ne date pas d’hier. Or, on peut supposer que la Pokémon Company aurait déjà pris des dispositions, si elle pensait pouvoir gagner.
Dans une vidéo publiée le 19 janvier, la chaîne YouTube Video Game Story Time (153 000 abonnés) développe les raisons qui, d’après le vidéaste, limite les marges de manœuvre de la Pokémon Company pour vraiment attaquer Palworld.
Avant d’aborder le design, il est important de rappeler que Pokémon Company n’est pas propriétaire du concept articulé autour de la capture de monstres à collectionner, et Palworld est davantage une expérience de survie. Il existe bien d’autres jeux vidéo qui se servent de cet élément de gameplay. Sur ce point, Pokémon Company ne peut rien dire. Sur la partie design, c’est un peu plus complexe.
Palworld bientôt inquiété par la justice ?
Dans ce thread très fourni sur X (ex-Twitter), l’internaute Cecilia Fae s’est amusée à regarder les 111 créatures disponibles dans Palworld. Elle met en avant de fortes similitudes avec Pokémon. Dans certains cas, c’est presque confondant.
Le copyright protège contre la copie pure et dure, mais, sur les imitations, il peut exister des exceptions qui offrent des possibilités de reprise ou de réinterprétation. Ce type d’aménagement existe aussi en droit français — dans l’article L122-5 du Code de la propriété intellectuelle, sont autorisés la parodie, le pastiche et la caricature.
Les développeurs de Palworld peuvent se ranger derrière la satire violente et le droit à la parodie. C’est ce que met en avant Video Game Story Time en rappelant que Palworld peut être vu comme un mème : « L’approche unique de [le studio] Pocketpair rend le jeu légalement distinct de Pokémon ». Si le seul critère de ressemblance suffisait, alors il y aurait bien trop d’affaires judiciaires.
Il convient en outre de préciser que les Pokémon sont ouvertement inspirés d’animaux et que des parties de leur design, comme les yeux et la bouche, sont simplistes et, par extension, simples à reproduire.
Dans l’image comparative qui circule sur le web et visible ci-dessous, on voit des Pokémon à côté de créatures issues d’une autre licence japonaise, Dragon Quest. Les ressemblances sautent aux yeux. Qui plus est, Pokémon Company n’a jamais empêché Digimon d’exister, et vice-versa.
L’avocat Richard Hoeg a pris la parole pour expliquer que « tout le monde peut attaquer n’importe qui pour n’importe quelle raison. Je ne peux donc pas vous dire ce que Nintendo va faire ou ne pas faire pour Palworld », tout en fournissant une vive nuance sur les chances de remporter un procès sur ces bases.
« Je peux vous dire qu’il sera difficile de gagner pour une violation qui ne serait pas une copie exacte du design. Ce jeu mélange Minecraft, Zelda et Monster Hunter, contrairement à tout ce que Pokémon a proposé, il n’y a rien à gagner là. Le design de certains Pals a des éléments en commun avec celui des Pokémon, mais, même si certains sont vraiment trop proches à mes yeux, ce serait un cas très difficile à remporter. »
Et d’ajouter : « Nintendo [qui possède une partie de The Pokémon Company] serait plutôt bien inspiré de voir quels éléments pourraient être intégrés à ses jeux ». Enfin, dernier élément à considérer : Palworld ne s’est pas « inspiré » que de Pokémon. On retrouve un peu de Zelda et même des environnements qui reprennent Elden Ring, en témoignent ces captures d’écran comparatives.
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