Dans la veine de Narcos, cette nouvelle série avait tout pour plaire aux abonnés Netflix : en ligne depuis le 25 janvier, Griselda est déjà à la première place du Top 10. En six épisodes, ce biopic raconte la vie de Griselda Blanco, ou la « Veuve noire », trafiquante de drogue colombienne à l’origine d’un vaste cartel.
La mini-série est inspirée de faits réels — Griselda Blanco ayant existé –, mais prend parfois ses aises avec la réalité, notamment quant à l’apparence physique du personnage, qui était une grande consommatrice de crack, ce qui était visible.
Une part de fiction vient de glisser plus largement dans la description de Griselda, même si cela reste proche de sa vie. « Une grande partie de ce que vous voyez dans la série — beaucoup de personnages, d’événements, d’actions — est absolument réelle, mais ce qui nous intéressait le plus, c’était notre thème et la vérité intérieure de ces personnages », estime le réalisateur Andres Baiz, auprès de Radio Times.
Certains personnages ont été inventés de toute pièce, comme Carla, une employée de Griselda interprétée par Karol G. Mais la plupart des protagonistes sont réellement issus de la vie de la trafiquante — de même que l’enquêtrice June Hawkins, encore en vie et contactée par la production.
Le meurtre de Griselda Blanco n’est pas dans la série Netflix
La mini-série n’intègre en revanche que deux de ses maris : Alberto Bravo et Darío Sepúlveda. Ils ont tous deux été assassinés par Griselda. Mais c’est aussi le cas de son premier mari, Carlos Trujillo, qui est quant à lui absent du biopic. Il joue pourtant un rôle essentiel : il est le père de ses trois premiers enfants. Après leur divorce, ils collaborent ensemble, puis, après un désaccord, elle commandite son meurtre. Raison pour laquelle Griselda est surnommée « Veuve noire ».
Il y a aussi quelques changements — ou interprétations — dans le déroulé des événements. Par exemple, si Marta Ochoa fait une overdose à la fin de la série, ce détail n’est pas si certain dans la réalité. Griselda avait tendance à tuer ses proches lorsqu’elle leur devait de l’argent. Il n’existe pas de preuves formelles qu’elle ait commandité son assassinat, mais c’est une hypothèse considérée comme sérieuse étant donné les circonstances ; là où la série a choisi de ne pas montrer cette possibilité.
Le biopic prend également une importante liberté sur la fin : même si l’acte est évidemment spectaculaire dans une série, Griselda ne s’est pas rendue d’elle-même à la police en les appelant pour indiquer sa position. Et sa condamnation, ensuite, n’était pas de 7 ans mais de 15 ans : elle a été libérée en 2004, après 7 ans pour raisons de santé. Le taux d’homicide à Miami a « chuté de façon spectaculaire » après son emprisonnement, selon l’estimation de l’agent Robert Palombo, qui a participé à son arrestation.
La série zappe surtout la fin de la vie de Griselda : après sa libération, elle s’est mariée une quatrième fois ; et a vécu près de son fils Michael. Quant à sa mort, qui n’est pas montrée dans le biopic, elle a été assassinée en 2012 par deux individus en moto : un procédé qu’elle avait contribué à inventer. L’identité des deux individus n’a jamais été connue.
Pourquoi la mort n’est-elle pas montrée dans la série ? « Nous devions montrer qu’il s’agissait d’une personne qui se souciait de ses enfants », explique le showrunner Eric Newman à Variety. « Pour nous, la véritable perte n’est donc pas sa mort, bien des années plus tard, c’est la perte de ce qu’elle essayait de protéger. Ou qu’elle pensait essayer de protéger. »
Doug Miro, producteur exécutif, insiste quant à lui dans Today sur l’envie d’accentuer surtout une « vérité émotionnelle », plutôt que sur un simple récit biographique. Par ailleurs, et plus basiquement, il fallait faire des choix. C’est ce qu’a souligné Sofía Vergara : « Nous n’avions que six épisodes ! »
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