« Les morts parlent » : cette phrase doit encore hanter les nuits de nombreux fans de Star Wars. Elle ouvre le neuvième film canonique de la saga, intitulé L’Ascension de Skywalker, et sert à nous faire avaler l’une des plus grosses pilules de la troisième trilogie : le retour de l’Empereur Palpatine en principal antagoniste, rôle qu’il occupait déjà dans la prélogie et la trilogie originale.
Passée la surprise initiale du retour de l’acteur incarnant Palpatine dans Star Wars, qui avait reçu un bon accueil lors de la convention ayant précédé la sortie du film au cinéma, ce revirement scénaristique a fini par troubler le public, y compris chez les plus fervents fans de la saga cinématographique.
Ce changement brusque dans la direction narrative, qui a fait revenir Ian McDiarmid sans crier gare, a effectivement été perçu comme une tentative de raccommoder tant bien que mal les deux précédents épisodes (VII et VIII). En effet, l’avis général est que ces deux films manquent de liant et que l’intrigue est dénuée d’une vraie continuité.
Dès lors, la troisième trilogie semblant ne pas avoir de direction générale, il a été donné l’impression que le studio a convoqué une ancienne figure du passé pour essayer de tout faire tenir. Quitte à livrer des explications un peu capillotractées — et c’est un euphémisme — pour justifier rétroactivement le retour de l’Empereur.
Bien évidemment, des personnes sont prêtes à défendre ce choix de J.J. Abrams, le cinéaste qui a piloté l’épisode IX. C’est justement le cas d’Ian McDiarmid. Pour l’objectivité, on repassera. Il a en tout cas tenu à partager son point de vue dans les colonnes du média Empire, à l’occasion d’une interview parue le 13 février pour les 25 ans de La Menace fantôme.
À ses yeux, l’Empereur est tout simplement un ennemi hyper puissant, avec plus d’un tour dans son sac.
Message aux acteurs de Star Wars 9 : arrêtez de défendre Star Wars 9
« Beaucoup de personnes ont trouvé ça ridicule. Bien sûr, il est mort à la fin du Retour du Jedi ! Et, franchement, je pense que George [Lucas] a cru qu’il m’avait tué. Mais J.J. [Abrams] a pensé que c’était une bonne idée — je n’allais pas soutenir le contraire », indique Ian McDiarmid.
Pour lui, c’était l’occasion de rendosser le costume et, par la même occasion, de prendre un cachet au passage. Pourquoi aurait-il cherché à dissuader J.J. Abrams ? Pour la partie business, le retour de Palpatine s’entend. Il reste cependant un autre volet crucial : celui du récit.
Et sur ce point, les arguments d’Ian McDiarmid sont bien plus discutables : « J’ai toujours pensé que Palpatine avait un plan B, et probablement un plan C, D, E et F. Et il était un expert du clonage, donc… » L’intéressé serait-il en train de faire un petit clin d’œil à Disney pour tenter d’avoir, lui aussi, sa série sur la plateforme Disney+ ? Samuel L. Jackson l’a récemment fait avec beaucoup plus de transparence pour Mace Windu (qui meurt en affrontant Palpatine, d’ailleurs).
Ian McDiarmid tient à rappeler à quel point Palpatine n’a aucun équivalent en tant que méchant, toutes sagas confondues : « Il représente le mal absolu, et c’est très satisfaisant comme arc. Je suis heureux d’avoir été capable de faire ça — et les autres vilains du cinéma doivent maintenant rivaliser avec lui. » On ne peut pas lui donner tort sur ce point : oui, Palpatine est un personnage aux pouvoirs immenses. Ce n’est pas le souci.
Le problème tient dans son absence totale des opus 7 et 8 avant de se retrouver de nouveau au centre du récit dans le 9 (en le reliant dans le même mouvement à Rey, l’héroïne, censée n’être personne à l’origine). La série The Mandalorian a vainement tenté de dégonfler la polémique, via un épisode qui revient sur un intérêt soudain de l’Empire pour le clonage.
Ce n’est pas la première fois qu’un membre de la distribution de Star Wars, épisode IX : L’Ascension de Skywalker cherche à défendre les errements scénaristiques du film sorti en 2019. Daisy Ridley, l’actrice qui incarne Rey et qui aura bientôt droit à son propre long métrage, avait tenté de justifier sa filiation invraisemblable à Palpatine, rappelle Écran Large dans un article paru en janvier 2023.
Sinon à rouvrir une plaie que les fans essaient de guérir, on se demande ce que cherchent à faire le casting à tenter de remettre une pièce dans la machine en tentant de défendre une intrigue qui n’a pas su convaincre le public.
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