« L’Eau. La Terre. Le Feu. L’Air. Il y a très longtemps, ces quatre peuples vivaient en harmonie. Mais un jour, la Nation du Feu décida de passer à l’attaque. Seul l’Avatar, maître de ces quatre éléments, pouvait mettre fin à la guerre. Mais juste au moment où on avait besoin de lui, il disparut… » Si vous avez grandi au début des années 2000, il y a de très grandes chances pour que ce générique d’introduction ait bercé vos meilleures siestes ou vos grasses matinées en pyjama devant la télé.
Et pour tout vous avouer, c’est justement mon cas. Devenue adulte, j’ai pu redécouvrir la pépite animée que constitue Avatar, le dernier maître de l’air, avec un plaisir toujours intact. L’histoire d’Aang, cet élu qui doit apprendre à maîtriser les quatre éléments pour devenir l’Avatar, ne perd rien de sa saveur, malgré les années passées depuis ses débuts, en 2005. Mature dans ses thématiques et même parfois philosophique, cette production américaine de Michael Dante DiMartino et Bryan Konietzko est restée une œuvre incontournable de l’animation récente pour des millions de fans à travers le monde.
One Piece, la bonne étoile
Alors autant dire que lorsque la rumeur a circulé d’une nouvelle adaptation en prises de vues réelles par Netflix, près de 15 ans après le film désastreux de M. Night Shyamalan (Sixième Sens), la peur m’a saisie. Et si ce monument de la pop culture était une nouvelle fois abîmé, ne laissant pas entrevoir toute la profondeur de cette œuvre autour des quatre éléments et d’une guerre dévastatrice ?
Et puis, Netflix a montré patte blanche en délivrant une version réussie et complètement inattendue de l’adaptation du manga One Piece. Et fort heureusement, Avatar, le dernier maître de l’air confirme cette tendance positive : cette nouvelle version est une franche réussite.
Le crash test du premier épisode
S’adressant à la fois à un public novice, comme aux fans de la première heure, cette transposition en live action démontre un profond respect pour l’œuvre originale. Pourtant, rien n’était gagné, puisque les créateurs de la version animée, Michael Dante DiMartino et Bryan Konietzko ont rapidement quitté le navire pour « différences créatives », en dénonçant un environnement de travail toxique. Si l’on ne peut ignorer ces conditions de productions problématiques, force est de constater qu’Avatar parvient à nous éblouir, en restant grandement fidèle à l’originale.
Petit bémol tout de même : avant de découvrir les véritables qualités de la série, il faut d’abord endurer un premier épisode plutôt longuet, qui pose les bases nécessaires, mais dont les jeux d’acteurs laissent malheureusement à désirer. On craignait ainsi le pire en assistant aux réactions parfois exagérées, proches d’une mauvaise série pour enfants. Et on ne parle même pas des ralentis utilisés toutes les deux secondes ou encore des effets spéciaux parfois douteux…
Des acteurs nés pour incarner leurs alter-egos animés
Mais une fois cette longue introduction passée, visionner les 7 épisodes suivants d’Avatar, le dernier maître de l’air est un véritable plaisir. En tant que fan, on retrouve avec joie des détails comme le « Yip yip » lancé régulièrement par Aang à Appa, son bison volant, ou encore les mésaventures hilarantes du vendeur de choux, dommage collatéral régulier de la narration principale.
Mais surtout, l’adaptation se distingue par un excellent choix de casting. Certes, il n’est pas évident de diriger des enfants à l’écran, et si Gordon Cormier a le physique parfait pour incarner Aang, son jeu d’acteur manque malheureusement de justesse. On regrette d’ailleurs de ne pas retrouver toute la fantaisie qui habite le héros, aux tendances enfantines et joueuses.
Mais en dehors de ces quelques faux pas, on ressort de cette première saison avec la sensation que les comédiens et comédiennes sont tout simplement nés pour leurs rôles. Ian Ousley et Dallas Liu, qui incarnent respectivement Sokka, l’un des alliés d’Aang, et Zuko, son antagoniste, sont notamment bluffants. On a enfin l’impression de voir ces personnages que l’on a tant aimé prendre vie sous nos yeux, en chair et os. C’est souvent l’un des défis majeurs des adaptations en prises de vues réelles, mais sur ce point, Avatar s’en sort haut la main.
Aang, plus fort que Game of Thrones ou The Last of Us
Le choix de casting est ainsi à l’image de la série toute entière : vraiment fidèle à l’esprit du Avatar que l’on connaissait si bien. La production Netflix est toutefois destinée à un public plus adolescent ou adulte, là où le dessin-animé était accessible à partir de 8-10 ans. On aborde alors de façon plus sombre et plus frontale les conséquences de la guerre avec la Nation du feu, qui détruit tout sur son passage et impose un régime oppressif. Cela autorise également certains chapitres à adopter un ton parfois plus terrifiant.
Il faut dire que Netflix a tout intérêt à élargir son public, puisque la plateforme de SVOD a misé (très) gros sur ce remake : 15 millions de dollars ont ainsi été investis dans chacun des 8 épisodes de cette première saison. À titre indicatif, c’est autant que le budget de la saison 8 de Game of Thrones, et davantage que celui donné à The Last of Us.
Avec ces moyens pharamineux, Avatar soigne donc évidemment ses costumes, ses créatures et ses décors, somptueux. La série se paie même le retour des musiques originales, qui lui donnent le souffle épique nécessaire, et nous réjouissent au passage. Le tout culmine dans une bataille finale impressionnante, sublimée par des couleurs inhabituelles, en cohésion avec la narration. Cette fois, c’est certain : avec Netflix, Avatar est bel et bien devenu le premier maître de l’adaptation.
Le verdict
Avatar, le dernier maître de l’air (2024)
Voir la ficheOn a aimé
- Appa, Azula et Suki ❤️
- Iroh et son thé au jasmin ❤️
- Tout le casting
- Les costumes et décors
- La bataille finale, parfaite
On a moins aimé
- Certains effets spéciaux moches
- La direction d’acteurs, pas toujours justes
- Aang manque de légèreté
- Stop aux ralentis
Soyons honnêtes : on partait défaitistes avant même de lancer les premiers épisodes, et pourtant, Netflix nous a donné une leçon avec cette version en prises de vues réelles d’Avatar, le dernier maître de l’air. Fidèle au dessin-animé original, qui a marqué toute une génération de fans au début des années 2000, la série est une réussite visuelle et narrative.
Accessible dès l’adolescence, pour un public déjà connaisseur ou non, cette saga fantastique autour d’Aang, l’Avatar qui doit maîtriser les quatre éléments pour rétablir la paix, promet d’être un carton sur Netflix. Ça nous apprendra à juger avant même de voir le résultat, même s’il nous faut tout de même passer un message important : il faut arrêter d’user et abuser des ralentis dans toutes les scènes d’action, c’est un désastre. Merci.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Marre des réseaux sociaux ? Rejoignez-nous sur WhatsApp !