Elle était attendue avec appréhension par les fans de l’animé, l’adaptation Avatar : le dernier maître de l’air est sur Netflix depuis jeudi 22 février 2024. Elle est finalement très réussie. Mais cette série en prises de vue réelles est aussi l’occasion, pour beaucoup, de succomber à leur curiosité — celles et ceux qui n’avaient jamais eu l’occasion de regarder l’œuvre originelle.
Peut-on se lancer dans l’adaptation directement, sans avoir les codes de cet univers ? Le premier épisode s’assure que c’est le cas.
L’épisode 1 d’Avatar : le dernier maître de l’air pose bien les bases
La saison 1 de l’animé s’étend sur 21 épisodes, quand celle de la série Netflix n’a droit qu’à 8 épisodes. L’adaptation se veut donc plus didactique au fil de son récit, en termes de construction, ce qui est un atout fondamental pour les néophytes. À ce titre, l’épisode 1 ajoute toute une séquence introductive, qui n’était pas présente dans l’animé, afin de présenter, durant un petit quart d’heure, les enjeux politiques d’Avatar. Très rapidement, on comprend la place de chaque personnage et leurs spécificités. Aucun risque d’être laissé sur le rivage en matière de compréhension et d’accès — même si la série s’adresse à un public légèrement plus âgé que l’animé (il semble difficile de la regarder avec des moins de 13 ans).
La série Netflix parvient donc à montrer les ressorts de l’univers d’Avatar à quiconque n’y connaîtrait rien du tout à l’œuvre originelle, en plus de bénéficier d’une patte esthétique sublime qui nous fait rapidement chavirer dans ce monde magique. Le casting est, qui plus est, très attachant (point bonus pour le duo frère-sœur).
Il faut toutefois prévenir : l’adaptation semble moins apte à déclencher un véritable coup de cœur, a fortiori car elle est moins lumineuse. Huit épisodes obligent, il y a moins de thèmes, moins de construction émotionnelle. Celles et ceux qui n’ont jamais vu l’animé auront un sentiment de précipitation dans le récit de cette adaptation. Les événements semblent s’enchaîner très vite, et les relations se construire bien soudainement. Pour les fans de l’animé, ce rush narratif sera moins choquant, puisque cela ressemblera simplement à une « synthèse » agréable de ce qu’ils connaissent déjà. Pour les autres, l’odyssée manquera probablement un peu d’âme et aura plus de mal à bouleverser.
Un choix a par ailleurs suscité une controverse chez les fans : la production de la série live-action a supprimé le caractère sexiste initial de Sokka. La façon dont celui-ci évolue en s’éloignant de son sexisme, et en grandissant ainsi, est une part importante du personnage aux yeux des amoureux et des amoureuses de l’animé. Par exemple, l’épisode 1 est forcé de couper une scène marquante, où sa sœur Katara dénonçait son frère — après 3 minutes seulement — comme étant « sexiste », ce qui posait un préalable non-négligeable dans le sous-texte politique de la série animée.
Quoi qu’il en soit, adapter un animé aussi fortement aimé, tant par les fans que la critique, était un défi. Cette adaptation Netflix parvient en grande partie à réussir son pari : la série, tout à fait qualitative, peut être appréciée par les fans, pour revivre différemment un récit qui les a marqués ; autant qu’être une belle découverte pour les néophytes. Mais pour ces derniers, cela pourrait aussi être l’occasion de lancer l’animé, aussi sur Netflix.
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