Cette semaine le Copyright Madness revient sur l’arrivée d’un robocopyright sur Facebook, l’avenir juridique de la chanson We Shall Overcome, les difficultés de créer un évènement sur Star Wars ou encore les soucis d’un brasseur avec une université américaine. Bonne lecture, et à la semaine prochaine !
Copyright Madness
Robocopyright. Facebook vient d’annoncer la mise en place de son propre robocopyright pour sa plateforme, répondant au doux nom de Rights Manager. Avec ce dispositif, Facebook envoie un signal fort aux titulaires de droits et cherche à les rassurer en annonçant qu’il va enfin pouvoir lutter efficacement contre les actes de contrefaçon. La démarche de Facebook n’est pas si surprenante. En revanche, on peut être quasiment sûr de rencontrer des abus. À l’instar de ContentID de YouTube, le robocopyright de Zuckie risque bien de retirer des vidéos simplement parce qu’une musique passe en fond sonore ou de considérer qu’une musique libre ne peut être réutilisée sans autorisation… on n’a pas fini d’en parler !
L’empire contre-attaque. Spécialisée dans l’événementiel, la société Newsmindspace a fait parler d’elle en organisant des batailles simultanées de sabre laser dans différentes villes américaines. Évidemment, il a fallu que les avocats de LucasFilm mettent leur nez là-dedans. La cohorte de juristes reprochait à la société d’utiliser frauduleusement les mots « sabres laser », « Force » et d’autres termes évoquant l’univers de la saga. Pour éviter un procès, Newsmindspace a décidé de rebaptiser son événement en abandonnant les références explicites. À la place des sabres laser, elle utilisait « épée lumineuse ». Mais cela a encore été considéré comme trop proche. Les organisateurs ont été contraints d’utiliser le mot « Catblades » (WTF !) pour être sûr qu’il n’y ait aucun doute. Y a pas à dire, LucasFilm sait y faire avec ses fans.
Second round. Vous vous souvenez peut-être que le copyright que revendiquait la Warner sur la chanson Happy Birthday a été annulé en début d’année par la justice américaine, la rendant ainsi au domaine public. Le cabinet d’avocats qui a obtenu cette victoire a décidé de ne pas s’arrêter là et de déposer une nouvelle plainte à propos de la chanson We Shall Overcome, très connue aux USA. Un copyright a été déposé sur ce morceau dans les années 60, mais des indices montrent qu’elle existait déjà à la fin du XIXème siècle. Souhaitons bonne chance à ces justiciers du domaine public dans leur lutte contre le copyfraud !
Trademark Madness
Gueule de bois. Les délires du droit des marques prennent souvent leur source dans une incroyable mauvaise fois. On a appris qu’un Américain résidant dans le Kentucky et distillant lui-même ses spiritueux est en conflit avec l’université et plus particulièrement avec le club de sport du campus universitaire. En effet, la faculté refuse que le brasseur utilise le mot Kentucky pour sa marque Kentucky Mist Moonshine. Elle considère tout simplement être propriétaire de la marque. Et elle a tout à fait raison, le contrebandier fabrique de l’alcool, l’université organise des matchs de basketball : la plainte est évidente ! Elle ne devrait pas s’arrêter en si bon chemin et s’attaquer à la chaîne Kentucky Fried Chicken !
Madness Papers. À chaque grand événement rencontrant un fort écho médiatique, on trouve un petit malin qui saute sur l’occasion pour enregistrer une marque. Après Boston Strong, Je suis Charlie et consorts, c’est au tour de Panama Papers d’être déposé. C’est un Allemand qui a eu cette brillante idée, seulement quatre jours après les révélations. Le déposant est convaincu qu’il faut faire un film dessus et c’est pourquoi il a décidé de déposer cette marque. Mais sa sincérité paraît douteuse, car il explique que depuis des années, il a l’ambition de créer un réseau social révolutionnaire, mais n’a jamais eu de financement pour développer son projet. On se demande s’il ne cherche pas à financer son projet avec ce trademark madness !
Patent Madness
Random. Un Américain du nom d’Alexander Reben a construit un site hilarant pour se moquer du système des brevets aux USA et de ses nombreuses dérives. Appelé All prior art, ce site génère aléatoirement par le biais d’algorithmes des descriptifs d’inventions, en affichant l’intention de produire « toutes les inventions possibles ». La plupart sont assez loufoques. Mais leur publication bloque ensuite le dépôt de brevet en coupant l’herbe sous le pied des trolls. Un joli pied de nez à la stupidité de ce système qui marche sur la tête…
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