C’est la série phare de Disney+ en ce moment : présentée comme le nouveau Game of Thrones, la série Shōgun a démarré le 27 février. Un troisième épisode a été mis en ligne ce 5 mars : le trio composé de Yoshii Toranaga, John Blackthorne et Lady Mariko y est acculé.
Toranaga est inspiré du gouverneur Tokugawa Ieyasu, qui a vécu à la même époque. De même, John Blackthorne est issu du marin britannique William Adams. Les personnages ne sont donc pas de pures fictions, même si la réalité historique varie grandement : dans la vraie vie, ces deux hommes ne se sont jamais rencontrés. Mais quid de Lady Mariko ?
Lady Mariko est inspirée de Hosokawa Gracia
Pour le livre dont est adapté la série, l’auteur James Clavell s’est inspiré de Hosokawa Gracia (ou Hosokawa Tama) pour construire Mariko Toda. Les détails sur sa vie restent en partie vagues ou inconnus, mais on sait qu’elle était une femme politique influente du Japon féodal.
Elle est née dans l’aristocratie, en 1563. Et pour cause, son père était un samouraï : Akechi Mitsuhide. On lui donnera bien vite le surnom de « fille du traître », car son père va tuer son propre seigneur. Elle est alors enfermée pendant une grande partie de sa vie, confinée dans la maison familiale par son propre mari — un homme violent qui plus est. Notamment en raison de ses liens avec sa servante et amie Kiyohara Kayo, elle se convertit au christianisme : il s’agit d’un acte politique, car le gouverneur d’alors, Toyotomi Hideyoshi, venait d’émettre une proclamation contre cette religion.
C’est à ce moment-là qu’elle reçoit le nom (chrétien) de Gracia, à la place de Tama. Elle parvient peu à peu à tisser tout un réseau de femmes chrétiennes autour d’elle — une véritable sororité solidaire. Son mari lui demande régulièrement d’abandonner le christianisme : Gracia reste inflexible.
Peu de temps après, Toyotomi Hideyoshi décède. Deux factions s’opposent alors dans le Japon de l’époque. Il y a d’un côté les troupes de Tokugawa Ieyasu (le personnage historique qui a donc inspiré Toranaga), et de l’autre celles de Mitsunari Ishida. Le mari de Hosokawa Gracia prend le parti du clan Ishida. C’est ce qui vaudra à Gracia d’être prise pour cible par Ishida : celui-ci va tenter de la prendre en otage. Mais le vassal de son mari avait pour ordre de tuer toute la maisonnée en cas d’attaque ; Gracia périt alors, tuée par les siens.
Gracia aura vécu 37 ans. Malgré un contexte brutal cherchant à la réprimer, elle était une intellectuelle active — qui a appris plusieurs langues et une nouvelle religion –, qui a su bâtir, en dépit de son confinement, une influence forte. Sa mort aura elle-même des effets politiques et militaires importants. Elle sera d’ailleurs canonisée, deux siècles plus tard.
Elle n’a jamais rencontré William Adams (le véritable John Blackthorne), celui-ci s’étant échoué sur les côtes japonaises en 1600 — année de la mort de Gracia.
« Elle contrôle tout, tout ce qui l’entoure »
La version fictionnelle dans Shogun est portée à l’écran par Anna Sawai. Cette dernière a confié en interview être passionnée tant par son personnage fictif que la figure dont elle est inspirée. « Elle a tellement de facettes », explique-t-elle à DigitalSpy. « Elle est si fragile, mais en même temps, elle contrôle tout, tout ce qui l’entoure. »
Le personnage de Mariko se distingue tout de même énormément de Garcia, dans son histoire et son comportement. Mais il y a des éléments communs qui ont énormément inspiré Anna Sawai dans son interprétation : « Le fait de savoir qu’elle a réellement existé prenait tout son sens pour moi. Même si Mariko est tout ce qu’il y a de plus différent, une fois que j’ai eu cette image claire et nette d’elle, il n’a pas été difficile de l’interpréter », indique l’actrice.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.
Certains liens de cet article sont affiliés. On vous explique tout ici.