En 1995, Disney n’avait pas encore transformé Star Wars en une immense machine à cash. En 1995, il n’y avait même qu’une seule trilogie qu’on dévorait en boucle, fasciné par l’univers imaginé par George Lucas. Pas de double sabre laser, pas de Baby Yoda, pas de films dérivés ou de séries TV… Juste une bonne base sur laquelle de nombreuses personnes ont pu bâtir leur imaginaire. À l’époque, déjà, Star Wars était déjà immense dans la pop culture, et LucasArts s’efforçait de faire fructifier sa licence. C’est ainsi qu’est sorti le jeu vidéo Star Wars: Dark Forces.
Une adaptation lambda ? Certainement pas. Star Wars: Dark Forces est le tout premier jeu de tir à la première personne (FPS) aux couleurs de La Guerre des étoiles, qui se voulait en héritier de Wolfenstein 3D et Doom, les pionniers du genre. À des années-lumière d’une copie bancale jouant que sur la notoriété de sa marque, Dark Forces s’est permis d’apporter sa pierre à un édifice alors en construction. Non content d’ajouter de la narration (des missions introduites par des briefings complets, mâtinées de quelques cinématiques), le jeu a ajouté une notion de profondeur à la visée, ainsi que l’axe Y (vertical). Une révolution qui méritait bien une remasterisation.
Star Wars: Dark Forces est un sacré bout d’histoire
Vous avez le choix graphique
Vous pouvez facilement repasser au rendu d’origine pour un vrai trip nostalgique… ou mieux ressentir le travail abattu pour la remise à niveau.
Pour redonner ses lettres de noblesse à un titre qui fêtera donc ses 30 ans en 2025, LucasArts s’est tourné vers Nightdive Studios — spécialiste des remises au goût du jour. Soucieux d’offrir le meilleur écrin possible à un titre emblématique, les développeurs n’ont pas oublié de faire appel au créateur du projet The Force Engine (TFE) — une rétro conception du moteur graphique de l’époque pour proposer une cure de jouvence. « Ils m’ont approché pour les aider comme conseiller technique sur le projet, ce qui inclut l’échange d’informations et le partage de certains bouts de code du TFE », confiait-il le 22 août 2023.
On est donc loin de la remasterisation opportuniste, ce qui peut justifier un prix assez élevé (un peu moins de 30 €). En tout cas, le résultat vaut le détour : Nightdive Studios a abattu un travail colossal pour apporter un souffle de modernité à Dark Forces (ce n’est pas qu’un simple filtre de netteté), tout en préservant son identité. À cela s’ajoutent des fonctions actuelles, comme des bruitages qui peuvent sortir de la manette DualSense sur PlayStation 5. C’est propre et fluide, et seuls certains bugs de collision viennent assombrir le tableau. Qu’à cela ne tienne, revivre des souvenirs d’enfance dans ces conditions a de quoi provoquer un petit quelque chose, surtout quand on parle de Star Wars.
Dans ce jeu, on incarne un mercenaire transfuge de l’Empire, Kyle Katarn, qui est désormais mobilisé pour remplir les basses besognes de la Rébellion. La première mission nous invite à voler les plans de l’Étoile Noire puis, très vite, le scénario s’articule autour d’une investigation sur un nouveau corps de soldats (les Dark Troopers, qu’on retrouvera notamment dans la série The Mandalorian). Il y a quatorze chapitres en tout, avec des objectifs qui vont du sabotage à l’exfiltration de cibles désignées, en passant par de l’infiltration pure et simple.
Attention, jouer à Star Wars: Dark Forces Remaster revient à accepter de se plonger dans une expérience régressive. Attendez-vous à vous perdre pendant de longues minutes dans des niveaux à l’architecture labyrinthique, en quête d’un petit interrupteur ou d’un passage étroit. C’était le mood de l’époque et l’exploration rime parfois avec frustration, quand la solution est tarabiscotée. Cela permet quand même de prolonger une durée de vie qui ne serait pas bien épaisse en ligne droite. Si vous êtes perdu, vous aurez tout le loisir de consulter l’un des nombreux guides écrits pour le jeu original.
Quand on ne se balade pas dans les couloirs des installations de l’Empire, on dézingue du stormtrooper, en veux-tu en voilà. Mais pas que. Fidélité oblige aux films, les troupes de l’Empire ne savent pas beaucoup mieux viser dans le jeu vidéo. C’est plutôt leur nombre, et le gameplay qui ajoute l’axe vertical, qui peut poser souci en cas de vigilance défaillante (sans compter qu’ils ont tendance à tendre des pièges en se cachant dans des endroits exigus).
Notez que Star Wars: Dark Forces Remaster recycle le principe des vies : vous en avez un nombre limité pour terminer un niveau, sans quoi il faudra le recommencer depuis le début. Elles ne seront jamais de trop pour passer certaines phases de plateforme peu évidentes ou survivre aux mines qui jonchent le sol. Dernier point intéressant : Dark Forces s’appuie sur un arsenal assez remarquable dans sa variété, pour un titre paru en 1995.
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