Le monde du manga est en deuil : Akira Toriyama, créateur de Dragon Ball, l’une des licences les plus populaires au monde, est décédé à l’âge de 68 ans. Il laisse derrière lui un héritage immense.

L’univers du manga risque de mettre plusieurs semaines à s’en remettre. Dans un communiqué publié le 8 mars sur le site officiel Dragon Ball, on apprend qu’Akira Toriyama, son créateur, est mort à l’âge de 68 ans. La cause de son décès, survenu le 1er mars, provient d’un hématome sous-dural (accumulation de sang dans le cerveau, généralement après un choc).

« Il était encore en plein processus créatif, avec beaucoup d’enthousiasme. Il avait encore tant à accomplir », peut-on lire. L’entreprise Capsule Corporation Tokyo tient à saluer sa carrière qui a duré plus de 45 ans. Elle ignore encore si un hommage spécifique sera organisé. En attendant, elle fait savoir aux fans de Dragon Ball de ne rien envoyer à la famille. De son vivant, Akira Toriyama a toujours voulu conserver sa tranquillité.

Dragon Ball Super Végéta
Végéta, l’un des personnages centraux de la série. // Source : Dragon Ball Super

Les fans pleurent la disparition du papa de Dragon Ball

Les fans du monde entier sont bien évidemment en deuil. Dragon Ball a biberonné nombre d’enfants qui sont aujourd’hui devenus des adultes. Certains continuent même de vibrer au rythme des coups des Super Saiyan — ces guerriers surpuissants. C’est une nouvelle perte immense pour l’univers du manga, après Jirō Taniguchi (Quartier lointain), en 2017, et Kentarō Miura (Berserk) en 2021.

« Se lever et apprendre le décès soudain d’Akira Toriyama à l’âge de 68 ans. La déprime, j’ai envie de me recoucher, vraiment. Merci de m’avoir fait rire, vibrer et de m’avoir autant passionné avec Dragon Ball et surtout Dr Slump. Merci à tout jamais ! », confie Maxime Chao, rédacteur en chef du site Jeuxactu. « Toute notre génération pleure ce matin… Toute cette génération d’enfants qui ont rêvé grâce à Akira Toriyama », corrobore Carole Quintaine, créatrice de contenus.

« C’est mon enfance qui s’envole », me soufflera même Julien Lausson, mon collègue qui fut fidèle tous les matins au Club Dorothée (comme moi). Akira Toriyama laisse derrière lui une licence majuscule qui continuera de perdurer après sa disparition : Dragon Ball continue de faire le bonheur de millions de passionnés avec des jeux vidéo, des séries, des films, des figurines, des cartes à collectionner…

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Le combat contre Radditz, qui a marqué la transition entre Dragon Ball et Dragon Ball Z. // Source : Dragon Ball

Au-delà de Dragon Ball, l’autre grande œuvre de l’auteur a été Docteur Slump, une série en 18 tomes qui raconte les péripéties humoristiques d’une androïde, Aralé. Après DBZ, Il a aussi scénarisé et dessiné plusieurs mangas en un seul tome (Cowa, Kajika, Neko Majin). Des explorations variées, mais au succès plus confidentiel.

S’il a été très lié au monde du manga, Akira Toriyama a également mis un pied dans le monde du jeu vidéo en tant que chara designer — c’est-à-dire la personne chargée de choisir le look et l’apparence des personnages. Dans ce domaine, il a essentiellement travaillé sur les licences Dragon Quest et Chrono Trigger, sur Super Nintendo.

Père de Dragon Ball, Akira Toriyama était aussi considéré comme le père du shonen où, à tout le monde, l’un de ses plus éminents représentants. Dans ce genre du manga, le héros est souvent doté de capacités extraordinaires et promis à un destin incroyable. Il est amené à se dépasser, seul ou avec ses amis, face à l’adversité. Son Goku, est l’archétype même du héros qui suit cette trame narrative (nekketsu).

Preuve d’ailleurs de l’impact du mangaka sur sa discipline, plusieurs autres très grands noms du milieu ont rendu hommage à celui qui a été leur maître spirituel.

Auteur de Naruto qui a forcément été influencé par l’œuvre de Toriyama, Masashi Kishimoto a rendu hommage au mangaka (via Team Manga) : « Pour moi, il était le dieu du salut et le dieu du manga. Lorsque nous nous sommes rencontrés pour la première fois, j’étais tellement nerveux que je ne pouvais pas dire un mot (…). Je ressens un sentiment de perte encore plus grand qu’à la fin de Dragon Ball… Je ne sais toujours pas comment gérer ce trou dans mon cœur. Maintenant, je ne peux même plus lire mon Dragon Ball préféré. » Eiichirō Oda, à l’origine de One Piece, est sur la même longueur d’onde (toujours via Team Manga) : « C’est trop tôt. Le vide est trop grand. La tristesse m’envahit quand je pense que je ne le reverrai plus jamais (…). Que le ciel soit le monde joyeux qu’il a imaginé. »

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