Si on peut comparer La Demoiselle et le Dragon, sur Netflix, avec Game of Thrones, c’est grâce à l’héroïne : Elodie (Millie Bobby Brown) a 5 points communs surprenants avec Daenerys (Emilia Clarke). Les voici.

Millie Bobby Brown et Emilia Clarke n’ont pas que leur origine britannique en commun. La première, star de Stranger Things, et la seconde, interprète de Daenerys dans Game of Thrones, partagent aujourd’hui un autre point commun plutôt original : avoir une relation d’enfer avec les dragons.

Les deux actrices ont ainsi démontré leur alchimie étonnante avec ces créatures ailées, respectivement dans le film La Demoiselle et le Dragon, véritable carton sur Netflix depuis sa sortie, et dans Game of Thrones, évidemment. Voici donc 5 preuves qu’Elodie, l’anti-princesse en détresse de la production Netflix, est bel et bien l’héritière de Daenerys.

Attention, spoilers à venir sur le film La Demoiselle et le Dragon ainsi que sur les 8 saisons de la série Game of Thrones. Si vous ne les avez pas encore vus, nous vous conseillons de passer votre chemin !

Un mariage arrangé…

Elodie, une jeune noble qui passe ses journées à couper du bois à la hache pour aider son peuple appauvri, doit accepter un deal particulièrement profitable à son royaume : des noces de haut rang avec le prince Henry. Accompagnée de sa sœur, Floria, ainsi que de son père et de sa belle-mère, elle voyage donc jusqu’à Aurea, afin de se marier, et ainsi permettre à sa famille de récupérer une immense fortune.

Un prince clairement pas charmant // Source : John Wilson/Netflix
Un prince clairement pas charmant // Source : John Wilson/Netflix

Dans La Demoiselle et le Dragon, Elodie ne choisit donc pas son mari, acceptant uniquement de l’épouser dans le but de sauver les siens d’un destin funeste. Ce qu’elle ne sait pas, en revanche, c’est qu’elle sera bientôt jetée dans une grotte, habitée par un dragon. D’ailleurs, pour la clarté de cet article, et puisqu’il n’a malheureusement pas de nom dans le film, nous le surnommerons désormais affectueusement Dragounette.

Dans Game of Thrones, Daenerys Targaryen connaît une existence plutôt similaire. Son frère, Viserys, organise ainsi son mariage avec Khal Drogo, le chef des Dothrakis. Une relation clairement non-consentie, qui commence même par un viol dans la saison 1, uniquement nouée par intérêt géo-politique, permettant ainsi à Viserys de lever une armée pour récupérer le Trône de Fer.

Mais un mariage qui prend fin dans le feu et le sang

À la fin de La Demoiselle et le Dragon, Elodie n’hésite pas à tuer celle qui représente l’origine de ses malheurs : la reine Isabelle d’Aurea, qui a arrangé le mariage avec son fils, le prince Henry, dans l’unique but de servir Elodie en guise de repas à Dragounette. Mais la souveraine n’avait pas anticipé que la jeune femme formerait une équipe de choc avec Dragounette, qui la brûle sur le champ, laissant sa couronne dorée fondre sur son visage.

La reine d'Aurea et Viserys sont littéralement couverts d'or // Source : Montage Numerama
La reine d’Aurea et Viserys sont littéralement couverts d’or // Source : Montage Numerama

Cela vous rappelle quelque chose ? Dans Game of Thrones, c’est justement Viserys, l’homme à l’origine du mariage arrangé entre sa sœur Daenerys et Khal, qui termine avec la tête littéralement couverte d’or. Alors qu’il menace les deux époux, réclamant une couronne, Khal Drogo lui donne exactement ce qu’il voulait : un couvre-chef doré fondu directement sur son visage, à l’épisode 6 de la saison 1. Une mort importante, qui consacre Daenerys comme l’unique héritière du Trône de Fer.

Dracarys  version Damsel

En parlant d’être tout feu tout flamme, Elodie comme Daenerys sont justement déterminées à se venger de leurs oppresseurs, au sein même de la ville qu’ils ont bâtie. Dans La Demoiselle et le Dragon, Elodie s’allie ainsi à la créature ailée censée la transformer en casse-croûte.

Dans un final brûlant, elle laisse donc la possibilité à la cour d’Isabelle d’Aurea de partir, avant que Dragounette n’arrive et ne crame tout sur son passage, y compris la reine et Henry, le fameux prince pas charmant du tout. 1000 points pour Elodie et Dragounette, 0 pour les tortionnaires.

Coucou Dragounette // Source : Netflix
Coucou Dragounette // Source : Netflix

Dans Game of Thrones, Daenerys se livre à une activité similaire, désormais tristement célèbre : ravager la ville de Port-Réal à dos de Drogon. Dans l’épisode 5 de la saison 8, l’héritière des Targaryen réduit ainsi la ville en cendres, alors même que les cloches avaient sonné, signifiant que le camp adverse avait déposé les armes. Plus cruelle encore que l’action d’Elodie, cette destruction majeure a pour conséquence la mort de milliers de civils, révélant la brutalité sans limites de Daenerys vers la fin de la série.

Et 1, et 2, et 3 dragons

Drogon, Raeghal et Viserion : trois noms à donner la chair de poule, restés gravés dans l’inconscient collectif pour encore très longtemps. Les trois « bébés » de Daenerys sont ainsi décisifs dans l’histoire de Game of Thrones.

Daenerys, Mother of Dragons // Source : HBO
Daenerys, Mother of Dragons // Source : HBO

Coïncidence ou pas, dans La Demoiselle et le Dragon, trois œufs sont également présentés. Il y a plusieurs siècles, Dragounette a en effet donné naissance à trois enfants, tués littéralement dans l’œuf par le premier roi d’Aurea. C’est suite à cet événement que la créature fantastique a jeté une malédiction sur le royaume : sacrifier régulièrement 3 jeunes filles de sang royal en guise de rétribution, faute de quoi Dragounette transformerait le peuple en brochettes vivantes.

Des demoiselles clairement pas en détresse ?

Avec leur parcours non conventionnel et leur envie de renverser les codes imposés à leur genre, Elodie comme Daenerys sont à l’opposé de la fameuse demoiselle en détresse présentée dans les contes de fées. La première n’a ainsi besoin de personne pour s’opposer à Dragounette, et même devenir son alliée, tandis que la seconde a d’abord été vendue comme une créature sans défense lors d’un mariage d’intérêt, avant de devenir la mère des dragons suprême.

Deux queens prennent la même pose // Source : Montage Numerama
Deux queens prennent la même pose // Source : Montage Numerama

Mais pour accéder à ce statut d’héroïne badass, l’une comme l’autre ont dû affronter des tortures, des souffrances, ainsi que la perte d’êtres chers, avant de pouvoir prendre leur revanche sur la vie (et sur les hommes aussi). Un chemin sinistre, qui n’est pas sans rappeler celui utilisé dans les rape and revenge, un genre cinématographique dans lequel des femmes subissent des violences sexuelles, souvent graphiques, avant de punir leurs agresseurs.

Ces narrations, souvent voyeuristes et sexistes, sont enfin remixées à la sauce féministe depuis quelques années grâce à des films comme Promising Young Woman. Malheureusement, La Demoiselle et le Dragon ne semble pas prendre cette voie, préférant montrer Millie Bobby Brown hurlant pendant plus d’une heure, subissant plusieurs supplices et se dénudant un peu plus au passage, évidemment.

Une héroïne toujours plus dénudée, évidemment // Source : Netflix
Une héroïne toujours plus dénudée, évidemment // Source : Netflix

Sur ce point, on pense également au torture porn, un autre genre du cinéma d’horreur qui consiste justement à brutaliser des individus pour un divertissement, comme dans Saw par exemple. Alors certes, Elodie combat vaillamment à l’épée et parvient à déjouer les épreuves qui se trouvent sur son chemin, notamment grâce au pouvoir de la sororité et des jeunes femmes qui ont brutalement été sacrifiées avant elle.

Mais cela ne suffit pas à mettre en avant une héroïne réellement puissante, comme l’avait d’ailleurs prouvé Game of Thrones, qui utilisait déjà la souffrance comme un levier scénaristique nauséabond pour ses personnages féminins (comme pour Sansa). Avec La Demoiselle et le Dragon, Netflix manque une occasion de rectifier enfin le tir, en 2024. Dommage.

Source : Montage Numerama

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