Star Wars a un souci. Ce n’est pas tant sa postlogie qui est ici en cause, même si elle n’a pas reçu le meilleur accueil du public. Le sujet n’est pas non plus les retouches de George Lucas sur son œuvre (« Han shot first », parait-il), ni certaines audaces vis-à-vis du lore. Les midi-chloriens, malgré leur statut controversé, ne sont pas davantage en cause.
Le problème actuel de Star Wars est sa fâcheuse propension à ne pas laisser morts les personnages qui sont censés l’être. Un exemple tout récent a eu lieu le 27 mars 2024 sur Disney+. L’épisode 9 de la troisième saison de The Bad Batch a en effet remis en selle Asajj Ventress, un personnage bien connu des fans.
Nous avions déjà traité succinctement la biographie d’Asajj Ventress lorsque son nom a été mentionné dans la série Ahsoka. Pour faire court, il s’agit d’une tueuse provenant de la planète Dathomir. Pendant un temps, elle a mis à profit ses talents au service des forces du mal. Elle a d’ailleurs été l’apprentie du comte Dooku.
C’est dans le roman Dark Disciple, sorti en 2015, que le destin d’Asajj Ventress est censé avoir été scellé : l’intéressée est envoyée en mission pour tenter d’assassiner le comte Dooku. Elle n’y parvient pas et se fait tuer par sa cible. Sa dépouille est ensuite ramenée sur Dathomir, après divers rebondissements. Fin de l’histoire. Mais en 2024, tout change.
Un trailer annonçant la saison 3 de The Bad Batch est diffusé en janvier 2024 et le pot aux roses avait déjà été découvert (Asajj Ventress apparaît). Bien entendu, on ne doute pas que la série d’animation a tout prévu pour que ce retour inattendu considère ce qu’il s’est passé dans Dark Disciple une décennie plus tôt.
Palpatine, Boba Fett, Dark Maul…
Il n’empêche. Les artifices narratifs déployés pour garantir la cohérence du personnage ne doivent pas cacher une tendance de plus en plus visible dans Star Wars : les personnages morts n’ont pas l’air de le rester bien longtemps. Avec le temps, les exemples commencent à être relativement nombreux.
En la matière, le cas le plus symptomatique est le retour de Palpatine, censé être mort depuis l’épisode VI, après sa chute dans un puits, sur l’Étoile de la Mort. Il est revenu par surprise dans l’épisode IX et, depuis, on note un effort de Disney et de Lucasfilm de justifier après coup sa résurrection, parfois avec maladresse (« somehow, Palpatine returned »).
Palpatine et Asajj ne sont pas les seuls qu’on ne cesse de ramener à la vie : on pourrait également mentionner Boba Fett. Le célèbre chasseur de primes était censé avoir disparu dans la gueule du Sarlacc, sur la planète Tatooine, dans l’épisode VI. Et puis The Mandalorian en a décidé autrement. Boba Fett a même eu droit à sa propre série.
Dark Maul est un autre exemple notable : vous aviez souvenir que le disciple de Palpatine se faisait couper en deux par Obi-Wan Kenobi sur Naboo, dans l’épisode I ? C’est oublier ce qui se passe après. Lui aussi a survécu, dans la série The Clone Wars, à la toute fin du film Solo: A Star Wars Story, et, enfin, dans la série Rebels — avant de rendre l’âme, définitivement.
Si on était vraiment sévère, on pourrait également se montrer critique vis-à-vis de l’astuce des fantômes de Force, bien pratique pour remettre à l’écran des personnages morts. En la matière, la liste est fort longue : Yoda, Anakin Skywalker, Qui-Gon Jinn, Leia Organa, Luke Skywalker, Obi-Wan Kenobi. Ils ont beau avoir une forme éthérée, ils sont bien là.
Cela pourrait encore se reproduire à l’avenir, même si rien n’a été acté : on pense à la récente interview donnée par Samuel L. Jackson, l’acteur qui a incarné Mace Windu dans la prélogie. Pour lui, son personnage n’est pas mort. Il n’est donc pas tout à fait impossible de le voir revenir à l’occasion d’une minisérie, d’autant qu’il est très apprécié.
Ces coups de théâtre, même s’ils aboutissent parfois à la mort définitive de certains personnages (comme Palpatine et Maul), sont embêtants. Ils ont tendance à affaiblir l’intensité dramatique de Star Wars. Or c’est quand la saga plonge dans le tragique qu’elle est la meilleure. Rogue One et Andor sont là pour le démontrer.
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