C’est quoi, le jeu de société Maps of Misterra ?
Misterra, une île totalement inconnue, vient d’être découverte. Les esprits scientifiques les plus entreprenants montent des expéditions pour cartographier cette nouvelle terre. Saurez-vous rester fidèle à la réalité du terrain ou serez-vous plutôt enclin à aller dans le sens des hypothèses de votre commanditaire ?
Accessible à partir de 10 ans, pour 1 à 4 joueurs et des parties d’environ 45 minutes, c’est un jeu de placement de tuiles et de majorité qui demande une petite gymnastique mentale pour bien l’appréhender. Et c’est aussi ce qui fait son originalité.
Édité par Sit Down, Maps of Misterra est un jeu de Mathieu Bossu, Thomas Cariate et Timothée Decroix, illustré par Stanislas Puech, et commercialisé au prix de 33,95 € chez Philibert.
Comment y joue-t-on ?
L’île venant d’être découverte, le plateau central qui la représente, découpé en cases, est quasiment vierge en début de partie. C’est à vous, les cartographes, de déterminer les terrains qui la recouvrent au cours de vos expéditions.
À cet effet, chaque joueur dispose d’un plateau parchemin, reprenant la même configuration que le plateau central, et d’un pion à sa couleur qui parcourt l’île.
À son tour, on effectue trois actions. On commence par déplacer son personnage d’une case, si on le souhaite, pour avancer dans l’exploration des lieux. En début de partie, tout le monde arrive obligatoirement sur l’île par le même côté, la plage.
On choisit ensuite une carte croquis parmi les cinq proposées. Ces croquis représentent deux types de terrain (steppe, jungle, lagune ou montagne), un peu comme des dominos.
Puis, on place ce croquis sur notre parchemin personnel, selon où se trouve notre pion. En parallèle, on place des tuiles du même type sur le plateau central, sur l’île.
Ces tuiles ont deux faces : d’un côté, le terrain « normal » (jungle, montagne, etc.), et de l’autre le même terrain, mais avec de la brume.
En effet, la première fois qu’un joueur cartographie une case, ce n’est qu’une hypothèse. Il faut que la même case soit cartographiée une seconde fois, avec le même type de terrain, par n’importe qui, pour que la zone soit confirmée. On retourne alors la tuile du côté brumeux sur son côté normal.
Une même zone peut ainsi passer d’un type de terrain à un autre, plusieurs fois dans la partie, tant qu’il n’y a pas eu de confirmation.
On ne choisit pas les croquis au hasard. En début de partie, chaque joueur reçoit deux cartes d’objectifs. Elles représentent ce que votre commanditaire aimerait trouver sur l’île. À vous de vous débrouiller pour que la « réalité » de l’île reflète au mieux les désidératas de votre mission, pour marquer un maximum de points en fin de partie. Évidemment, les objectifs des uns sont généralement en opposition avec ceux des autres.
Les joueurs jouent ainsi à tour de rôle, jusqu’à ce que l’île soit complètement cartographiée. On marque alors des points selon nos objectifs, mais également si notre parchemin correspond à la réalité de l’île : plus on a de cases en commun, plus on marque de points.
S’ajoutent à cela quelques règles supplémentaires, notamment des pouvoirs selon le type de terrain sur lequel se trouve votre personnage. La montagne vous permet de voir plus loin, et donc de cartographier le terrain d’une case de plus. La forêt dense vous empêche de cartographier. Etc.
Pourquoi jouer à Maps of Misterra ?
Saluons pour commencer la qualité d’édition du jeu. Les illustrations sont très belles, le matériel de très bonne facture. Tuiles, plateaux, pions aux formes diverses. Seul petit couac : un léger problème dans la disposition des cales dans la boîte, qui empêche d’optimiser le rangement du matériel. Mais c’est un détail.
La forme ne fait pas un jeu. Qu’en est-il du fond ?
De ce point de vue, Maps of Misterra est une excellente surprise. Malgré des règles finalement très simples (je déplace mon pion, puis je pose un croquis et les tuiles correspondantes sur les plateaux), le gameplay est plus profond et subtil qu’on ne pourrait imaginer de prime abord.
Car tout l’intérêt et l’originalité du jeu reposent sur ce petit twist, à la fois thématique et mécanique, de la double validation nécessaire pour confirmer la typologie d’un terrain. C’est vraiment malin et bigrement intelligent.
En revanche, le fait qu’il faille jouer sur deux plateaux à la fois (le sien et l’île centrale), demande une petite gymnastique mentale qui peut en rebuter certains. Si vous avez du mal avec la représentation dans l’espace, passez votre tour, vous risquez de vous faire des nœuds au cerveau.
Il n’y a pas d’interaction directe dans le jeu, vous ne pouvez pas influer sur le plateau d’un autre joueur. Mais les choix des uns sur l’île centrale ont un impact significatif sur les résultats des autres. C’est d’autant plus vrai que le nombre de joueurs augmente.
Inévitablement, c’est à deux que la partie est la plus tactique. À quatre, le déroulement est nettement plus imprévisible, tant la configuration de l’île a pu changer quand revient votre tour de jeu. C’est finalement la configuration à trois joueurs que nous préférons et que nous recommandons, qui offre le meilleur compromis entre tactique et chaos.
Outre son très chouette matériel, Maps of Misterra propose un gameplay original et malin, qui plus est totalement dans le thème. C’est une sorte de gros casse-tête d’optimisation, où le choix des autres a de gros impacts sur les vôtres. On vous recommande fortement de l’essayer, sauf si vraiment vous avez des difficultés de représentation dans l’espace.
En bref
Maps of Misterra
Voir la ficheOn a aimé
- Une mécanique vraiment originale, intelligente, et très thématique
- La réalité du terrain vs les envies des commanditaires
- La double validation pour confirmer un terrain
- Le matériel au top
On a moins aimé
- Demande une certaine gymnastique cérébrale qui peut dérouter
- Pas mal de manipulations sur les plateaux, parfois un peu délicates
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Vous voulez tout savoir sur la mobilité de demain, des voitures électriques aux VAE ? Abonnez-vous dès maintenant à notre newsletter Watt Else !
Certains liens de cet article sont affiliés. On vous explique tout ici.