Lors de sa keynote du 1er septembre, Steve Jobs a introduit Ping, un réseau social centré sur la musique. Mais contrairement aux autres acteurs du web social, Ping évolue dans un environnement fermé où l’unique finalité est d’inciter les membres à consommer de la musique grâce aux activités et aux recommandations des contacts.

Jusqu’à présent, les réseaux sociaux n’étaient pas considérés comme essentiels pour soutenir le développement de l’écosystème d’Apple. La présence de la firme de Cupertino dans le web social était donc particulièrement discrète, pour ne pas dire quasiment inexistante. Seules quelques options de diffusion de morceaux de musique depuis iTunes (« partager sur Facebook » ou « partager sur Twitter ») étaient disponibles.

Le désintérêt d’Apple dans le réseautage social tranchait nettement avec la vision de ses deux principaux concurrents. En 2007, Microsoft achetait 1,6 % des actions de Facebook pour 240 millions de dollars. En conséquence, le réseau social de Mark Zuckerberg fut alors valorisé à 15 milliards de dollars. En ce qui concerne Google, l’entreprise a tenté à plusieurs reprises de s’installer durablement dans le web social. Malgré le manque de réussite dans ce domaine, la firme de Mountain View essaie à nouveau de s’y imposer comme un acteur incontournable.

Mais lors lors de sa traditionnelle conférence de presse de la rentrée, Apple a infléchi sa position en dévoilant Ping. Présenté comme la « rencontre Facebook, Twitter et iTunes« , Ping est un réseau social destiné à la musique. Mais contrairement aux autres acteurs du web social, Ping s’inscrit dans une stratégie bien différente. L’outil communautaire conçu par Apple ne sera pas accessible sur le web.

En effet, Ping est uniquement accessible à travers les applications Apple, et non pas avec un simple navigateur web. En effet, pour accéder à ce réseau social, l’utilisateur devra se servir du logiciel iTunes (un compte est obligatoire pour accéder à Ping) ou de l’application pour les appareils mobiles comme l’iPhone, l’iPad ou l’iPod Touch. Comme pour l’iTunes Store ou l’App Store, Apple souhaite animer un environnement fermé où les utilisateurs sont avant tout invités à consommer.

Car l’idée derrière Ping est de promouvoir le « business social ». En mettant en relation les internautes entre eux, Apple veut également mettre en relation leurs achats, avec l’espoir que la consommation entraine la consommation. Si un utilisateur aime un album, ses contacts pourront le voir et être incité l’acheter sur l’iTunes Store. Par ailleurs, Ping ne propose – pour l’heure – aucun pont avec d’autres réseaux sociaux très populaires, comme Facebook ou Twitter : la constitution d’une liste d’amis est rendue moins évidente avec Ping.

Le principe du commerce social n’est pas nouveau. En 2007, Facebook a essayé de mettre un système équivalent avec le programme Beacon. Celui-ci devait permettre aux annonceurs d’exploiter certaines données de votre profil Facebook pour y diffuser une publicité ciblée. Ainsi, la notification d’achat d’un bien depuis un site web partenaire aurait pu se retrouver dans le flux d’actualité Facebook des contacts du membre.

Lors de sa keynote, Steve Jobs a aligné des chiffres tous plus impressionnants les uns que les autres. Plus de 11 milliards de titres vendus, 450 millions d’épisodes de séries TV achetés et surtout près de 160 millions de clients enregistrés avec leur carte de crédit. Reste à savoir si ces 160 millions de consommateurs potentiels seront enclins à consommer davantage grâce à Ping.

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