Une petite partie de cadavre exquis ? Peetch est une plateforme numérique s’inspirant du célèbre jeu mis au point par les Surréalistes.

Votre enfance a peut-être été bercée par des cadavres exquis, ce petit jeu ne nécessitant qu’une seule feuille de papier et un stylo et qui garantit de bonnes tranches de rigolade. Ce jeu a été mis au point par les Surréalistes, mouvement artistique fondé par André Breton en 1924, qui comptait parmi ces rangs Max Ernst, Magritte, Aragon, Eluard, Desnos ou encore Georges Bataille pour ne citer qu’eux.

Tous se sont adonnés au plaisir de créer des petites histoires collectives. Les décennies se sont succédé, le jeu a résisté et a ravi des dizaines de générations d’enfants post-surréalisme. Chaque joueur écrit, à tour de rôle, une partie d’une phrase sans avoir connaissance de ce que le joueur précédent a noté. Le premier texte obtenu par les poètes surréalistes fut le suivant : « Le cadavre exquis boira le vin nouveau ».

Laissant de côté le XXe siècle et le côté savoureux et archaïque du papier et du stylo, le XXIe siècle et l’ère numérique réinventent le cadavre exquis cher à Breton. Peetch est né.

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Le cadavre exquis selon Peetch

C’est Élisa, une co-fondatrice de l’application qui nous a répondu. Les quatre fondateurs de cette startup se sont rencontrés lors d’un évènement Startup weekend. Ils souhaitaient créer une application passe-temps qui pourrait être utilisée dans la salle d’attente du médecin par exemple.

Au départ, l’équipe développe juste une simple plateforme sans modèle économique derrière et c’est lorsqu’un enseignant prend connaissance de l’existence de Peetch que l’idée d’en faire un vrai business prend forme : celui-ci était fortement intéressé pour s’en servir pour sa classe de CM1.

L’école à l’ère du numérique

Elisa avoue que Peetch est désormais victime de son succès. Après une campagne de communication autour du concept, il y aurait désormais une cinquantaine d’écoles qui utiliseraient l’application développée par les Tourangeaux.

Car les écoles se servent de plus en plus des outils numérique mais aussi des réseaux sociaux. La traditionnelle dictée commence à migrer sur les réseaux sociaux : depuis quelques années les écoliers se servent de Twitter comme support, par exemple pour des concours de dictées entre classes, appelée la Twictée, et où les enfants prennent la main sur le compte Twitter de la classe et corrigent leurs concurrents.

Néanmois, les réseaux sociaux auraient encore quelques efforts à faire pour s’adresser aux plus jeunes. Elisa, la co-fondatrice de Peetch nous faite part des problèmes rencontrés sur le réseau social à l’oiseau bleu  : « Les enfants sont parfois confrontés à des hashtags inadaptés, parfois repris par des groupes terroristes : il faudrait que les réseaux sociaux puissent s’adapter au jeune public ».

L’equipe de Peetch a donc décidé de contacter les professeurs se servant de la Twictée et leur a présenté le principe de Peetch. Le succès a été immédiat : « Chaque jour, nous avions des messages sur Twitter ou simplement par mail, de professeurs qui souhaitaient se servir de Peetch dans leur classe », nous raconte Elisa.

L’avenir pour Peetch

Les fondateurs de Peetch ont créé leur entreprise en février dernier et ils enchaînent les succès. Ils ont gagné un concours avec l’incubateur de startup, Paris&co, grâce auquel Peetch pourrait s’exporter à Montréal.

L’international, oui, mais pas seulement : Peetch a déjà eu plusieurs rendez-vous au Ministère de l’Éducation Nationale. Le Ministère souhaiterait soutenir le projet mais attend le retour des professeurs qui expérimentent déjà le cadavre exquis numérique. Elisa pense que d’ici le mois de septembre, ils auront plus de visibilité sur un hypothétique avenir commun avec la fonction publique.

Pour le moment Peetch n’est pas disponible au grand public : l’accès est réservé aux enseignants qui en ont fait la demande. Si vous souhaitez tenter l’aventure, c’est par ici.

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