Les chaînes de télévision françaises ne sont décidément pas disposées à laisser émerger des services interactifs tiers. D’après une information de La Tribune, une « charte de bonne conduite » cherche à dissuader les fabricants de téléviseurs d’intégrer de pareilles solutions.

L’émergence de nouvelles plates-formes de télévision comme Google TV ou Yahoo! Connected ne suscite pas uniquement l’hostilité des grands réseaux américains. Elle agace également les chaînes de télévision françaises, qui ne sont pas non plus ravies de voir apparaître des services interactifs capables de superposer des contenus sur des programmes télévisés.

D’après La Tribune, plusieurs chaînes françaises soutiennent le principe d’une « charte de bonne conduite » visant à dissuader les fabricants de téléviseurs d’intégrer des services qui viendraient concurrencer d’une façon ou d’une autre leurs propres programmes. En d’autres termes, l’interactivité promise par Google TV ou Yahoo! Connected n’est pas la bienvenue.

« Le flux de TF1 ne peut cohabiter avec des applications tierces. D’abord pour des contraintes réglementaires. Mais aussi pour des raisons économiques. Si l’on achète un match de foot à plusieurs millions d’euros, nous ne voyons pas pourquoi un tiers pourrait profiter de notre audience pour générer des revenus sans notre accord » a argumenté Jean-François Mulliez, le directeur délégué d’eTF1.

Hormis TF1, d’autres chaînes télévisées s’inscrivent dans cette démarche exclusive. La Tribune cite notamment M6, Canal+, France Télévisions, BFM TV ou encore Direct 8. À la place des services interactifs tiers, seules les solutions éditées par les chaînes télévisées seraient tolérées. L’article de La Tribune vient ainsi confirmer les informations publiées en mai dernier par la lettre professionnelle Satellifax.

« Lors de l’affichage du programme d’une chaîne, les surimpressions, incrustations ou apparitions de services, contenus éditoriaux, publicitaires, raccourcis, sollicitations publicitaires ou d’achats ne peuvent être contrôlés que par le seul éditeur de la chaîne concernée » écrivait Satellifax. Une mesure qui doit se faire indépendamment de la volonté du téléspectateur avait précisé ensuite la lettre professionnelle.

Sans surprise, une telle charte signe la volonté des chaînes de télévision de conserver la mainmise des canaux de diffusion à leur seul bénéfice. Au risque de brider l’innovation d’une part et de gâcher l’expérience audiovisuelle des téléspectateurs d’autre part.

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