Après The Last of Us en 2023, c’est l’adaptation événement en 2024 : Fallout vient d’être ajoutée au catalogue Amazon Prime Video. Les huit épisodes sont en ligne depuis le 10 avril. La série est tirée des jeux vidéo éponymes, une saga commencée en 1997 dans un genre à cheval entre le post-apo, l’atompunk et l’uchronie.
Produite par Jonathan Nolan et Lisa Joy (Westworld, Person of Interest, The Peripheral), l’adaptation de Fallout en reprend les codes : un monde dévasté par la guerre nucléaire et une humanité contrainte de vivre dans des bunkers, sous peine, à la surface, d’être confrontée à des monstres et autres joyeusetés d’une Amérique ravagée. Les codes sont donc là. Mais à quel point la série adapte-t-elle les jeux ?
« Votre version de Fallout peut être très différente de la mienne »
L’héroïne interprétée par Ella Purnell, Lucy, doit quitter l’un de ces bunkers (l’Abri 33) pour s’aventurer à la surface et retrouver son père (Kyle MacLachlan). Et puis il y a aussi Norm, le frère de Lucy (Moisés Arias). Ces personnages et leurs histoires personnelles, partent quasiment d’une page blanche. Ils n’existent pas dans les — nombreux — jeux vidéo de la franchise.
Ce choix des créateurs de la série, Graham Wagner and Geneva Robertson-Dworet, est expliqué en interview par Jonathan Nolan, le producteur : « (…) Certains jeux vidéo sont comme des films avec des parties jouables. Ils sont sur des rails. Ce n’est pas le cas de ces jeux [Fallout]. (…) Votre version de Fallout 3 peut être très différente de la mienne. Vous pouvez y jouer en tant que méchant, gentil, ou quelque part entre les deux, vous pouvez rejoindre une faction différente. »
La saga Fallout repose essentiellement sur de l’action RPG — du jeu de rôle. Les différents opus ont un contexte narratif qui permet d’être impliqué dans une histoire, mais ce qu’il se passe au fil du jeu dépend de vous : il faut créer son personnage, rejoindre une faction spécifique, développer des compétences, des attributs. C’est bien différent de The Last of Us, qui raconte une histoire au sein de laquelle il faut survivre en passant chaque niveau.
Pour Nolan, il n’y avait donc pas moyen d’adapter l’histoire de l’un des jeux « sans invalider votre version du jeu ou valider excessivement la mienne ». Résultat, « pour nous, une histoire originale était le meilleur moyen d’honorer l’ambiance et l’univers des jeux ».
La mythologie Fallout adaptée à la perfection
Malgré tout, l’adaptation sur Prime Video adapte toute la « mythologie » de la saga. Par exemple, on retrouve l’entreprise Vault-Tec, qui a construit les abris antiatomiques (avec le fameux logo Vault Boy, où un garçon lève le pouce en l’air avec un air réjoui : l’iconographie est exactement la même dans la série). On retrouve aussi la Confrérie de l’acier (Brotherhood of Steel) et leurs équipements. Les événements historiques, ou plutôt uchroniques, de la série sont les mêmes que dans le jeu. Tout se situe dans l’exact même univers.
Sans compter le nombre (colossal) de clins d’œil. Cela commence dès le début, quand Lucy se présente : elle dresse alors ses compétences, ses capacités, comme si elle était un personnage de RPG. Difficile pour les fans de ne pas penser au système « S.P.E.C.I.A.L. », dans le jeu, qui permet de personnaliser le personnage (force, endurance, intelligente, agilité, chance…).
Le fameux moment d’« éblouissement » quand l’on sort du bunker, présent dans chaque jeu Fallout, est aussi intégré dans la série comme un instant spectaculaire.
Les boîtes médicinales, quand Lucy a besoin de se soigner, sont placées sur les murs comme dans le jeu. De même pour les créatures mutantes : la série montre un Yao guai, comme dans Fallout 3.
Les créateurs de la série semblent avoir trouvé l’astuce pour adapter un jeu vidéo dont on ne peut pas vraiment s’appuyer sur l’histoire pour créer une œuvre sérielle à part entière. Et avec succès, tant la critique et le public sont dithyrambiques.
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