Imaginez un instant : après plus de cent heures investies, vous terrassez l’ultime boss d’Elden Ring. Le sentiment du devoir accompli est immense, le plaisir incommensurable. Vient alors le défilement des crédits, qui citent une à une toutes les personnes qui ont permis de concrétiser cette aventure vidéoludique. Puis, un ultime écran s’affiche : il vous demande si vous désirez payer 10 ou 20 € en guise de remerciements. Un pourboire, en somme.
L’introduction d’une telle gratification dans certains jeux vidéo, Mike Ybarra, ex-président de Blizzard Entertainment, en rêve. Il a suggéré cette idée dans un tweet publié le 11 avril. « Je sais que la plupart d’entre vous n’aimeront pas cette idée », concède-t-il, en reconnaissant que les jeux sont déjà bien assez chers (ils sont passés à 80 euros avec la PS5 et les Xbox Series). Mais l’intéressé souhaite néanmoins explorer cette piste.
Pour ou contre les pourboires dans les jeux vidéo ?
Son argument : l’émotion plus grande que l’on a retiré par rapport à ce que l’on misait au départ. « Après les avoir terminés, certains jeux nous laissent sans voix devant l’incroyable expérience vécue. Pour une poignée d’entre eux, je me suis parfois dit, ‘J’aurais voulu donner 10 ou 20 $ de plus aux développeurs, car ça valait bien plus que les 70 $ initiaux et ils n’ont pas essayé de me duper en me récompensant à chaque seconde », confie-t-il.
Parmi les jeux qui l’ont marqué, il mentionne Horizon Zero Dawn, God of War, Red Dead Redemption 2, Baldur’s Gate 3 ou encore Elden Ring — que des grosses pointures qui ont fait l’unanimité, ou presque. Ce ne sont aussi que des expériences en solitaire (ou quasiment) dans cette liste. En effet, les jeux en ligne permettent déjà d’injecter facilement de l’argent, de façon régulière (via le maintien de l’abonnement) ou ponctuellement, en achetant un item cosmétique quelconque — comme une tenue dans Fortnite. C’est une sorte de pourboire déguisé.
L’idée de Mike Ybarra a le mérite de laisser chaque joueur et joueuse le soin de décider, en bout de course, s’il faut verser un petit bonus supplémentaire. Le choix est à la discrétion. Ce ne serait en aucun cas une obligation, mais un moyen supplémentaire de remercier les développeurs, si l’aventure a été à la hauteur.
D’une certaine manière, ces « pourboires » existent déjà avec les versions plus onéreuses des jeux (avec les éditions deluxe, collector, etc.), et rien ne vous empêche d’acheter plusieurs fois le même jeu et, pourquoi pas, de le partager avec vos proches. C’est la même chose avec le cinéma. Vous aimez un film ? Vous pouvez aller le voir plusieurs fois.
Néanmoins, la mise en œuvre de cette rétribution nécessite des précisions. En particulier, la destination de l’argent est primordiale : il faut flécher les pourboires correctement, pour qu’ils aillent vraiment dans la poche de celles et ceux qui ont fait le jeu, et non pas dans celle de l’éditeur. Autre inconnue : la culture du pourboire est très ancrée dans la consommation aux États-Unis. Elle l’est moins dans d’autres pays, comme la France.
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