Overwatch est enfin sorti ce 25 mai. Après des heures sur la bêta, nous avons passé la soirée d’hier sur les serveurs de Blizzard pour redécouvrir ce titre radical pour le studio : nouvelle licence, nouveau gameplay, nouveaux challenges… nouveaux plaisirs ?

Il n’y a pas à dire : on attendait le dernier venu de Blizzard de pied ferme. Car il suffit de remonter un peu dans le temps pour voir à quel point Overwatch est un titre marquant pour le studio : avant lui, Blizzard n’avait pas grandement dévié de ses 3 licences à succès que sont Warcraft, Starcraft et Diablo. Hearthstone prend place dans l’univers de Warcraft et Heroes of The Storm est une sorte d’univers parallèle où tous les héros des licences (et quelques vieilles figures des débuts) se retrouvent pour se taper dessus.

Overwatch, c’est la première vraie nouveauté radicale de Blizzard depuis 20 ans. Pas seulement un nouveau jeu, mais aussi un nouveau type de jeu (le FPS en équipe) et un nouvel univers, peuplé de héros qui ne ressemblent à rien de ce qu’on a pu voir jusqu’ici. Les plus sceptiques y voyaient un Team Fortress 2 pour les nuls, comme Heroes of The Storm est un Moba technique mais simplifié, mais après une soirée passée sur le jeu, c’est déjà clair pour nous : Overwatch est plus que cela.

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Prise en main

La première surprise, c’est le téléchargement du jeu. Alors qu’on était déjà en train de faire de la place sur notre SSD, habitués aux titres qui font plus de 30 Go, on voit qu’il ne faudra qu’une quinzaine de minutes pour télécharger les 7 Go du titre. Premier soulagement.

Une fois dans les menus, on se rend compte très vite que Blizzard a tout fait pour rendre le jeu le plus accessible possible. Overwatch peut se résumer à trois onglets : jouer, personnaliser, configurer. Le premier nous propose de lancer une partie, le second donne accès à notre inventaire de goodies et autres modèles gagnés en jouant, le troisième est un panneau de configuration classique sur PC.

Overwatch peut se résumer à trois onglets : jouer, personnaliser, configurer

Cela peut paraître déroutant pour qui a l’habitude d’utiliser un server browser complexe, et d’ajuster 100 paramètres avant de rejoindre une partie (choix de la carte, ping, localisation du serveur, règles spéciales, nombre de joueurs etc.), mais il n’y a que deux clics depuis le menu principal pour commencer à jouer. Tant mieux : pas de temps à perdre.

Le système de match-making réunit deux équipes de 6 joueurs et les place en défense ou en attaque. C’est ici que l’on peut choisir le personnage que l’on va jouer : le système de composition d’équipe, intelligent, indique ce qu’il manque dans l’équipe pour qu’elle soit équilibrée. Et il faut reconnaître que ces conseils fonctionnent car rares sont les fois où les joueurs ne les écoutent pas.

Après ces 30 secondes de configuration et un poil trop de warmup, place au jeu.

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Du lisse au kiff

J’ai commencé par jouer avec McCree, le cowboy de service qui utilise un 6 coups très puissant aussi bien à moyenne distance qu’à courte distance. Je me souviens que j’aimais bien le jouer dans la bêta : l’occasion de voir ce que les derniers ajustements ont fait du personnage. Quelques minutes en jeu le temps de reprendre mes sensations et je suis lancé : c’est bien, le flingue est toujours fumant et permet d’enchaîner les kills.

Tout l’intérêt du personnage est de bien savoir rester mobile avec la roulade, l’un des deux sorts, tout en faisant des pauses pour tirer. Bien maîtrisé, c’est un carnage dans l’équipe adverse. Son coup ultime, western style, permet de faire une visée automatique sur des personnages dans le champ de vision. Il m’aura fallu deux ou trois essais avant de prendre le coup de main et comprendre quand taper quelle touche, les explications fournies par le menu étant loin d’être claires.

Histoire de tester un peu les personnages que je n’avais pas pu jouer lors de la première bêta, je suis passé rapidement sur Genji, le combattant armé de shurikens et d’un sabre. Déroutant les premières minutes, cet assassin s’avère particulièrement jouissif en jeu, lancé à toute vitesse dans la mêlée avec ses shurikens, évaporé avec son coup spécial et protégé des tirs vers l’avant en stoppant les projectiles depuis son sabre. Son ultime lui fait sortir son sabre et passer au corps-à-corps. Difficile à maîtriser surtout dans la mêlée : je suis mort plus que je n’ai tué.

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D.Va, la pro gameuse coréenne est increvable avec sa mort en deux étapes : il faut tuer son exosquelette puis la tuer elle avant qu’elle puisse l’invoquer à nouveau. Elle est redoutable en défense et rendra dingue la plupart des assassins habitués à faire des one shot. Cela dit, sa lenteur a tendance à me gêner, je suis donc vite passé voir Mei, la scientifique spécialiste du froid. Je vous avoue que j’ai été complètement désemparé par ce personnage qui semble être uniquement défensif. Après être mort de multiples fois sans réussir à servir les intérêts de mon équipe, j’ai vite abandonné.

Bastion, le robot amoureux des oiseaux qui se transforme en tourelle a reçu une mise à jour salvatrice : son bouclier est parti et il n’est donc plus cet infâme campeur invincible. Du coup, Blizzard lui a donné un peu de plus de mobilité et de vitesse dans ses transformations, ce qui en fait un personnage tactique puissant, plus difficile à jouer qu’il n’y paraît. Enfin, quand les adversaires commencent à être bons.

Car le système de match-making, qui s’appuie sur votre niveau en jeu, va naturellement vous faire jouer avec des archi-débutants lors des premières parties. À vrai dire, j’ai eu très peur la première heure en sentant poindre un début d’ennui, enchaînant les victoires et pourfendant mes adversaires comme un joueur Coréen en vacances en Europe. Tous les personnages que je maîtrisais semblaient surpuissants. Et puis, le niveau montant, le challenge est arrivé — et avec lui, le potentiel du jeu.

Ce n’est plus l’heure des gâteaux

En progressant dans les niveaux et en affrontant des ennemis de plus en plus coriaces, je me suis bien vite aperçu que mon heure de gloire était passée et qu’il allait falloir un petit peu plus qu’une maîtrise sommaire des personnages pour continuer à rivaliser. C’est là que le jeu prend toute sa profondeur, aussi bien pour le joueur en tant qu’individu qui veut du frag que pour le jeu en équipe.

Car plus les adversaires connaissent les mécaniques des personnages, mieux ils savent les contrer. Un Hanzo, l’archer mobile aussi puissant que fragile que j’affectionne particulièrement ne résistera pas à un assaut frontal d’un autre personnage. Il va falloir ruser, se planquer, rester en retrait, faire équipe avec des joueurs de corps à corps, bref, utiliser tous les atouts de vos équipiers pour pouvoir utiliser les vôtres.

J’ai par exemple contribué grandement à faire perdre mon équipe en étant dans la mêlée pour lâcher le tir ultime d’Hanzo, deux dragons qui vont en ligne droite et détruisent tout sur leur passage, qui se sont déclenchés derrières les ennemis. Si j’avais été en retrait pendant que les autres fonçaient dans le tas, ce coup ultime aurait pu sans aucun mal détruire toute l’équipe adverse qui était regroupée pour prendre le contrôle du point.

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Cette situation résume assez bien toute la dualité d’Overwatch : si vous ne jouez pas en équipe et avec l’équipe, vous pourrez, à vous seul, lui faire perdre le match. Tout comme un bon teamplay peut vous permettre, également, de renverser une partie par une action solitaire. Cette alchimie est plus difficile à mettre en place qu’on pourrait le croire et repose sur une bonne compréhension des cartes et des héros — en plus du skill pur qu’il faut pour remporter une victoire.

Résultat, quand on réussit à bloquer un train à 3 mètres de l’arrivée ou qu’on prend un point alors que l’équipe ennemie était à 2 % de la victoire, on ressent à la fois l’importance de son propre jeu et l’importance de l’harmonie presque organique que l’équipe doit avoir. Quand ces deux caractéristiques sont absentes, c’est la défaite assurée. Quand elles sont présentes, on sent à la fois le plaisir de gagner avec les autres et la joie personnelle d’avoir vraiment eu un impact sur la partie. Quel que soit le personnage joué.

Ce qui est remarquable avec Overwatch, c’est que cette harmonie entre les joueurs se crée plutôt naturellement. Si vous êtes habitués aux jeux en équipe, vous connaissez la frustration de jouer avec des joueurs qui n’ont rien compris, qui n’ont que des personnages d’attaque en défense, qui ne vous soignent pas au bon moment, faisant briller leur médiocrité dans le miroir de leur gloire individuelle. Ici, même en jouant avec des joueurs au hasard, Blizzard a tellement bien fait les choses et rendus tous les rôles funs à jouer qu’à peu près tout le monde joue le jeu. En presque trois heures de jeu, jamais je n’ai rencontré quelqu’un de suffisamment mauvais ou anti-jeu pour détruire toute la dynamique de l’équipe.

Blizzard a réussi l’exploit de rendre le jeu en ligne entre inconnus civilisé et respectueux

En fait, en mêlant une prise en main efficace, des conseils bien placés et des personnages tous aussi agréables à jouer les uns que les autres, Blizzard a réussi l’exploit de rendre le jeu en ligne entre inconnus civilisé et respectueux. Le tout, sans sacrifier ni le challenge, ni le teamplay, ni le skill. Ni le fun.

Et en voyant Diablo 3 aujourd’hui et ce qu’il était à sa sortie, nous ne nous faisons pas trop de souci sur la capacité de Blizzard à innover pour tenir en haleine les joueurs de tous les niveaux sur la durée, gros problèmes actuel de la concurrence.

De mon côté, j’ai hâte d’y retourner.

Overwatch est disponible pour une cinquantaine d’euros sur PC, PS4 et Xbox One.

Le verdict

Overwatch // Source : Blizzard Entertainment
8/10

Overwatch

Pari réussi pour Blizzard qui a pondu une nouvelle licence en modernisant plusieurs concepts, du Moba au FPS en équipe, tout en ajoutant un savoir-faire maison qui fait d'Overwatch un jeu à la fois agréable à jouer le temps d'une partie de 5 minutes qu'à grinder pendant plusieurs heures. 

L'équilibre entre le jeu perso et le jeu en équipe est extrêmement bien trouvé et tous les personnages sont suffisamment agréables à jouer pour que la plupart des équipes, mêmes composées d'inconnus, soient harmonieuses. Nous avons hâte de voir comment Overwatch va se renouveler sur la durée, notamment du côté de la compétition.

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