Une troisième série pour Doctor Who : la « nouvelle » saison 1 a été officiellement lancée ce samedi 11 mai, avec deux épisodes diffusés sur Disney+. Si cette nouvelle mouture célèbre l’arrivée de Ncuti Gatwa et Millie Gibson, elle signe aussi le retour d’une figure connue de Doctor Who derrière la caméra : Russel T. Davies.
C’est à lui qu’on devait déjà le retour de Doctor Who, en 2005. À l’époque, la série était en pause depuis 1989, ponctuée seulement par un téléfilm en 1996. Le succès fut rapidement au rendez-vous, ce qui a permis à la série de perdurer dans le temps jusqu’à aujourd’hui. Les deux « mini reboots » ont quelques points communs, et pas juste un changement de ton. Une scène, en particulier, répond à une autre, diffusée à l’époque.
Doctor Who 2005 rencontre Doctor Who 2024
Lorsque la nouvelle série était introduite par le Christmas Special de décembre 2023, nombre de fans avaient remarqué un point commun avec le premier épisode de 2005 : la présence du prénom de la compagne de voyage dans le titre de l’épisode. En 2005, l’épisode 1 s’appelait Rose. En 2023, l’épisode spécial de lancement s’appelait The Church on Ruby Road. Mais il y a dorénavant bien plus que cela comme parallèle. Un plan de l’épisode 1 (Space Babies) diffusé samedi rappellera des souvenirs émouvants aux fans.
En arrivant dans le centre de contrôle du vaisseau spatial, Ruby fait face à une baie vitrée géante avec vue sur une planète. Dans l’épisode 2 (La fin du monde) de la saison 1, en 2005, la scène est esthétiquement la même — avec le même choc sur le visage de Rose comme de Ruby, d’ailleurs. À la différence que la première regarde la Terre, et la seconde regarde une autre planète. Le dialogue est, lui aussi, de la même nature : sur la survie de l’espèce humaine. Les deux séquences se prolongent toutefois, car celle de 2024 se situe dans une chronologie plus lointaine.
Saison 1, épisode 2 (2005). Le 9e Docteur dit à Rose : « Vous n’essayez jamais d’imaginer l’impossible : que vous pourriez survivre. »
Saison 1, épisode 1 (2024). Ruby dit d’elle-même au 15e Docteur : « On a réussi. La race humaine, on a survécu. On a finalement atteint les étoiles. »
Il s’agit donc quasiment de la même séquence, avec une différence de taille : en 2005, le Docteur et Rose assistent à la fin du monde. On apprend alors que l’humanité a survécu dans les étoiles, malgré la destruction naturelle de la Terre par le Soleil dans 4 milliards d’années. Dans la scène de 2024, on fait un pas en avant, dans le temps et dans les étoiles, justement en regardant une nouvelle planète. Comme pour prolonger ce que le Docteur disait à Rose. On ressent la volonté du showrunner à teinter sa nouvelle approche d’une positivité accrue.
On retrouve aussi la tendance de Russel T. Davies au foreshadowing, un concept narratif visant à préparer graduellement le terrain vers une révélation, en éparpillant des éléments. Dans la saison 1 de 2005, on retrouvait de petites références croissantes à « Bad Wolf » au fil des aventures, jusqu’à la fin de saison entièrement consacrée à cela. Le 15e Docteur de Ncuti Gatwa se retrouve également face à une menace inconnue, citée par différents personnages, sans que personne, même lui, ne sache de qui il s’agit. Le foreshadowing se fait seulement moins discret — moins d’épisodes et l’ère du streaming obligent.
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