Pour combattre l’addiction aux jeux vidéo en ligne, faut-il une loi imposant un couvre-feu ? En Corée du Sud, c’est la piste actuellement suivie par le gouvernement. Inquiète de voir sa jeunesse s’adonner plus que de raison aux jeux en ligne massivement multijoueur, la Corée du Sud est en train de préparer une nouvelle législation imposant un couvre-feu aux plus jeunes.
« De nombreux jeunes jouent toute la nuit et ont des difficultés à l’école et dans leur vie quotidienne au cours de la journée. Nous croyons que la loi est nécessaire pour préserver leur santé et leur sommeil » a expliqué Jo Rin, en charge du projet de loi, très critique envers les jeux en ligne. « Une fois dedans, il est extrêmement dur d’en sortir, surtout si vous êtes un jeune enfant« .
Le projet de loi sous sa forme actuelle impose un couvre-feu nocturne de six heures à partir de minuit. La mesure ne concernera que les jeunes âgés de moins de seize ans, qui devront attendre au minimum six heures du matin pour pouvoir se reconnecter.
L’idée du couvre-feu n’est pas nouvelle en Corée du Sud. Au mois d’avril, le Korea Herald évoquait déjà cette mesure. D’abord destinée à quatre titres, elle a été progressivement étendue à dix-neuf jeux vidéo représentant près de 80 % du marché des jeux vidéo en ligne. D’après le gouvernement sud-coréen, deux millions de personnes sont considérées comme dépendantes au net ou aux jeux en ligne.
Nation ultra-connectée et dont les débits Internet atteignent des sommets, la Corée du Sud ne verra certainement pas les premiers effets de la loi avant l’an prochain. En effet, le texte doit encore être voté par les parlementaires et les éditeurs de jeux vidéo doivent encore mettre au point des dispositifs permettant de contrôler la durée passée en ligne (par jour ou par semaine) et l’heure de connexion.
Si le texte de loi part d’un bon sentiment, il ne s’attaque pas aux causes qui poussent de nombreux jeunes à s’adonner aux jeux vidéo en ligne. Comme l’a rappelé le site Aujourd’hui la Corée à l’occasion de l’examen national pour entrer à l’université, « plusieurs sondages révèlent qu’entre 40 et 50 % des lycéens envisagent le suicide » et « les enfants coréens sont les moins heureux parmi les enfants des pays de l’OCDE« .
Une situation qui va en empirant, puisque nos confrères rappellent une autre étude qui montre une progression de 50 % du taux de suicide chez les adolescents sud-coréens. Cette pression constante du système éducatif est peut-être l’une des causes incitant de nombreux jeunes à s’échapper dans les mondes virtuels.
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