L’extension d’Elden Ring, baptisée Shadow of the Erdtree, nous emmène dans une région qui brille par son architecture. Les développeurs misent sur des décors tous plus denses et vertigineux les uns que les autres. Les boss, eux, sont moins inspirés. Notre avis.

Je n’ai pas terminé Shadow of the Erdtree, le premier — et seul — DLC d’Elden Ring. Et je n’ai pas honte de l’assumer. Mon aventure s’est achevée à quelques encablures du générique de fin, un ultime boss infâme, d’aucuns diraient déséquilibré, me barrant la route. Mais cet échec, qui deviendra peut-être un jour une victoire, ne conditionne pas le reste de l’aventure, une fois encore fantastique. Pendant les 10 à 15 heures passées dans le Royaume des ombres, je n’ai absolument pas boudé mon plaisir.

Mais Elden Ring: Shadow of the Erdtree marquera moins les esprits par son casting de boss (défi moins lissé que dans le jeu de base, avec des adversaires tantôt inoffensifs, tantôt trop puissants), que par l’incroyable architecture de ses niveaux. FromSoftware a imaginé cette extension comme une véritable lettre d’amour, voire potentiellement une lettre d’adieu si Elden Ring ne connaît jamais de suite (peu probable avec 25 millions d’exemplaires vendus). Les développeurs y ont mis tout leur savoir-faire pour concevoir une succession de labyrinthes qui en mettent plein la vue, les uns après les autres.

Les environnements du DLC d’Elden Ring sont époustouflants

Faut-il Elden Ring pour y jouer ?

Shadow of the Erdtree était un DLC, il nécessite d’être propriétaire d’une copie d’Elden Ring.

Shadow of the Erdtree se déroule dans une région inédite, baptisée le Royaume des ombres. On y accède depuis le Palais de Mohgwyn, ce qui implique d’avoir battu Mohg — mais aussi Radahn (nul besoin de finir le jeu, donc). Ces conditions mettent sur le carreau nombre de joueuses et de joueurs. Mais on peut comprendre pourquoi quand on arpente ces nouveaux territoires inconnus. Car c’est peu dire que le Royaume des ombres s’appuie sur des décors incroyables. Ils le sont autant dans la proposition artistique (sombre, mais sublime) que par la manière dont ils sont pensés et construits. Aux yeux de FromSoftware, ils se méritent.

Quand on croit que Shadow of the Erdtree a donné le meilleur de lui-même, il en remet une couche

D’une taille moins modeste que ce que prétendait FromSoftware, le Royaume des ombres mise sur une densité assez affolante pour satisfaire notre soif d’exploration. Des étendues assez vides, propices à la balade reposante (entre guillemets) côtoient des bastions offrant une verticalité étonnante et des petits donjons plus familiers (geôles, mines, catacombes…). Elden Ring: Shadow of the Erdtree surprend sans cesse, que ce soit par ses panoramas vertigineux (on ne dira rien) que par ses inlassables passages dérobés. On s’y perd plus que dans Elden Ring, alors que tout est pourtant plus étriqué.

Elden Ring: Shadow of the Erdtree // Source : Capture PS5
Elden Ring: Shadow of the Erdtree mise sur la verticalité pour densifier ses environnements // Source : Capture PS5

La maîtrise, architecturale comme artistique, dont témoigne FromSoftware en deviendrait presque écœurant pour les autres. On avait osé écrire que tout deviendrait fade après avoir joué à Elden Ring. Ce sentiment prédomine toujours, plus de deux ans après. Car aucun autre studio ne semble capable de proposer un tel dédale, nourri par une cohérence et truffé de pièges. On reste toujours bouche bée, en n’étant jamais vraiment prêt pour le tableau d’après. Quand on croit que Shadow of the Erdtree a donné le meilleur de lui-même, il en remet une couche, souvent en jouant sur les hauteurs. On avait déjà entrevu ces talents de FromSoftware dans Bloodborne. Ils prennent place ici dans un monde ouvert, repoussant un peu plus encore l’exigence.

Elden Ring: Shadow of the Erdtree // Source : Capture PS5
Artistiquement, Elden Ring: Shadow of the Erdtree est époustouflant // Source : Capture PS5

On retrouve dès lors cet appel incessant à la découverte. On pourra tomber sur des nouveaux pouvoirs, des nouvelles armes, des nouveaux ennemis, des nouvelles armures… soit des occasions, pour les plus passionnés, de tester des builds inédits et d’expérimenter, encore et encore. D’autres se contenteront de chevaucher leur monture spectrale, en quête d’un endroit dissimulé, éventuellement entrevu sur la carte. Shadow of the Erdtree s’appuie finalement sur les mêmes leviers qu’Elden Ring. Il se permet de les décupler, sur certains points, avec si peu de places à la redite (il y en a un peu).

En prime, Shadow of the Erdtree a tant à offrir. Il s’étend sur une surface bien plus grande qu’on pourrait le croire et se nourrit de zones secrètes à l’accès parfois très opaque. Comme dans Elden Ring, l’observation et le passage au peigne fin sont dignement récompensés au sein du Royaume des ombres. L’exploration aura rarement été aussi encouragée. Elle s’impose comme une évidence, même si elle pourrait en perdre plus d’un. On pense à ce château composé de multiples étages, dont on peine à voir le bout du tunnel, mais dont l’agencement s’avère en réalité d’une logique implacable.

Un tel travail sur l’architecture préfigure des heures et des heures de gameplay. Vendu 40 €, Shadow of the Erdtree ne volera absolument personne et il s’avère bien plus généreux que nombre de jeux complets.

Elden Ring: Shadow of the Erdtree // Source : Capture PS5
Elden Ring: Shadow of the Erdtree s’appuie sur un casting de boss moins mémorables // Source : Capture PS5

Très inspirés dans l’élaboration du Royaume des ombres, les développeurs l’ont été assurément un peu moins dans le design des boss. On ne parle pas ici de leur apparence, mais bien de l’opposition qu’ils représentent. FromSoftware promettait un défi global digne de Malenia. On dira qu’il a plutôt l’allure de montagnes russes, avec des pics abrutissants (avec des patterns moins lisibles pour certains) et des promenades de santé.

Ma transparence me pousse quand même à indiquer que j’ai joué à Shadow of the Erdtree depuis une session « Nouvelle Partie Plus », ce qui signifie une difficulté accrue. Le studio japonais aurait pu songer à une option permettant de lancer une partie normale, à partir du moment où on a terminé le jeu de base. Elden Ring a rarement tendu la main. C’est encore pire pour Shadow of the Erdtree. Pourtant, cet univers nous accueille dans une étreinte d’une intensité enivrante.

Le verdict

Elden Ring: Shadow of the Erdtree // Source : Bandai Namco
10/10

Elden Ring: Shadow of the Erdtree

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Shadow of the Erdtree s’impose comme une évidence. FromSoftware a pris son temps pour imaginer la première — et seule — extension d’Elden Ring, et la proposition dépasse les attentes. Portée par une direction artistique sans cesse surprenante, la nouvelle région s’appuie sur une architecture presque unique dans le paysage vidéoludique. Le DLC est un empilement de labyrinthes tous plus impressionnants les uns que les autres.

Ces environnements très travaillés encouragent une exploration approfondie, matérialisant une course aux secrets et aux passages dérobés, entre des ennemis qui veulent notre mort. Elden Ring: Shadow of Erdtree magnifie le sentiment de liberté et la quête de découverte nés dans le jeu de base. Dommage, simplement, que le casting de boss n’ait pas bénéficié d’autant de soin.

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