C’est une scène qui fera rejaillir des souvenirs chez celles et ceux qui ont vu Game of Thrones. En ouverture de la saison 2 de House of the Dragon, on revient dans le Grand Nord de Westeros, durant une séquence teintée d’émotion. La musique typique, Winterfell, les armoiries, la maison Stark, l’accent des nordiens… on se croirait revenu dans GoT.
Ce passage n’est évidemment pas totalement gratuit. Il sert aussi l’intrigue de HotD. À ce moment-là, le jeune Jacaerys Velaryon, fils de Rhaenyra, est envoyé en émissaire. La faction des Noirs que sa mère dirige désire s’assurer de l’allégeance du Nord dans la guerre qui se dessine à l’horizon, face aux Verts d’Alicent Hightower.
La suite contient des spoilers.
Une référence à Aegon le Conquérant et Torrhen Stark
Comment voir House of the Dragon ?
La série sur la dynastie Targaryen est une exclusivité HBO. Vous pouvez vous abonner à Canal+ ou Max pour la retrouver.
La séquence met alors en scène ce rappel aux allégeances des uns et des autres. Le seigneur Cregan Stark (joué par Tom Taylor) fait visiter le fameux Mur à Jacaerys Velaryon (Harry Collett). Le premier prévient le second que « l’hiver vient » et qu’il ne lui sera pas possible de lui céder énormément de forces. Il lui faut en effet surveiller ce qu’il y a au-delà du Mur.
Jacaerys tente d’amadouer Cregan, en réécrivant l’histoire de l’unification du continent. Il lui dit que son ancêtre, Aegon Targaryen, dit le Conquérant, a en quelque sorte traité en égal l’aïeul de son interlocuteur, Torrhen Stark. « J’aime me dire qu’il y a un siècle de cela, nos ancêtres ont parlementé ici même. Le Conquérant et le Roi du Nord. »
C’est évidemment une certaine relecture de ce qu’il s’est passé. Certes, Torrhen Stark a « parlementé » avec Aegon, mais c’est surtout par l’entremise de son demi-frère, Brandon Snow, et d’une poignée de mestres. Surtout, ces négociations se sont déroulées sous la forte pression militaire de la maison Targaryen.
À cette époque, Aegon était en effet lancé dans une vaste campagne pour dominer tout Westeros, et unifier les différents royaumes sous une seule et même bannière — la sienne. C’est de cette époque qu’il tire son surnom de Conquérant. Une offensive sur le continent bien aidé par la présence de trois dragons, dont le terrifiant Belarion, la Terreur noire.
Dès lors, Aegon et Torrhen ne se trouvaient pas tout à fait sur un même pied d’égalité. En outre, Tohhren avait eu vent des défaites cuisantes subies par les autres royaumes qui avaient tenté de résister à l’avancée de la maison des Targaryen. Une alliance entre les Lannister et les Jardinier a été balayée ; la forteresse Harrenhal détruite par les flammes.
Torrhen optera pour la reddition. Il fera face à Aegon comme Roi du Nord, s’agenouillera, et se relèvera avec un prestige moindre — seigneur de Winterfell et gouverneur du Nord. Il sauvera sa cité de la destruction, et ses hommes d’un massacre certain, mais il gagnera le surnom peu flatte de roi qui s’est agenouillé. Coup dur pour la fierté des Nordiens.
C’est pour cela que Cregan Stark dit à son invité « vous, au moins, ne m’avez pas menacé avec votre dragon. » Aegon avait utilisé Belarion comme outil politique et militaire. Quand Jacaerys a fait le déplacement, Vermax, son dragon, est resté sage. On note d’ailleurs une certaine gêne de Jacaerys quand Cregan lui rappelle ce point de détail historique.
Pour sauver la face du « grand » Torrhen, Jacaerys a eu une autre ruse dans sa moche. Il juge que Torrhen « aurait préféré mourir que de ployer le genou, sauf s’il pensait le Conquérant capable d’unifier le royaume. » En somme, l’ex-Roi du Nord a eu du flair et a fait passer les intérêts du continent sur le reste. Cela a fait mouche sur Cregan.
Un siècle plus tard, voilà donc l’unité du continent forgée par Aegon et Torrhen en péril à cause de la faction des Verts dans House of the Dragon. « Cette unité est menacée, le royaume va bientôt se déchirer », prévient Jacaerys. Les deux descendants finiront par s’entendre et Cregan mettra à disposition 2 000 hommes. Pas plus, car la menace au-delà du Mur perdure.
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