« Se ferait bananer » est une expression qui signifie « se faire avoir », et elle n’a jamais été aussi appropriée pour le jeu vidéo gratuit intitulé Banana. Disponible sur Steam depuis le mois d’avril, il est en train d’affoler tous les compteurs. À l’heure où nous écrivons ces lignes, il se hisse à la deuxième place des jeux les plus joués, avec plus de 750 000 personnes connectées en même temps (derrière Counter-Strike 2) — selon SteamDB. Avec un pic record à 884 469, il se hisse dans les dix meilleures performances historiques, battant des pointures comme Baldur’s Gate 3.
Pourtant, Banana se résume à un gameplay, si on peut appeler cela un gameplay, ultra-simpliste : quand on lance le jeu, une modeste image montrant une banane apparaît et on clique bêtement dessus pour faire grimper le compteur. C’est donc un « banana clicker », avec un petit twist : toutes les trois heures, on reçoit une banane au look aléatoire dans notre inventaire Steam. Banane, plus ou moins rare, qu’on peut ensuite revendre sur le marché communautaire pour alimenter son portefeuille.
Le jeu Banana est populaire car on peut se faire un peu d’argent
On comprend donc pourquoi Banana est capable d’attirer autant de monde : grâce à lui, il est possible de se faire un peu d’argent. Quand on parcourt le marché de la communauté, on constate qu’il est possible d’acheter différents designs de banane. Certains s’échangent pour quelques centimes, quand d’autres, les plus rares, dépassent les 1 000 €. Le studio Pony en vend lui-même quelques-uns, pour 0,25 €, et s’enrichit grâce aux ventes générées (y compris celles de la communauté).
Banana engendre logiquement un marché spéculatif, assez proche des NFT puisque certains designs sont créés par la communauté. Cette opportunité a d’ailleurs poussé les développeurs à réagir pour ne pas tout autoriser non plus. Dans un communiqué publié le 17 juin, ils ont fait savoir : « Nous vérifions toutes les bananes qui deviennent publiques, et comme tout est allé beaucoup plus vite que prévu et comme nous prenons les choses au sérieux, nous avons trois artistes qui travaillent sur les re-designs. »
Interrogé le 11 juin par Polygon, Hery, l’un des cerveaux derrière Banana, s’est défendu d’une quelconque arnaque. En revanche, il n’a pas caché le principal problème du jeu : il attire les bots, puisqu’il faut laisser Banana tourner pour obtenir des nouvelles bananes (en cliquant occasionnellement). Hery indique à ce sujet : « Malheureusement, nous avons un problème avec les bots. Comme le jeu ne consomme quasiment rien, certains peuvent abuser de milliers de comptes alternatifs pour obtenir plus de butin. » Début juin, au moment où Banana réunissait plus de 140 000 personnes, un tiers seulement était constitué de vrais joueurs. Difficile, dans ces conditions, de ne pas croire qu’il s’agit d’un immense scam.
Pony compte-t-il faire évoluer Banana dans le futur ? C’est l’idée. Parmi les pistes possibles, il y aurait des fonctionnalités supplémentaires (exemple : changer l’apparence de la banane basique qui apparaît dans le jeu), des options pour échanger sa collection voire, carrément, un mini-jeu plus ambitieux.
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