Nobody Wants to Die est un jeu vidéo d’enquête assez brillant qui nous plonge dans une ville de New York flippante, où l’immortalité est devenue un pilier de la société. Il rappelle Blade Runner. Voici notre test sans spoiler.

Nous sommes à New York, en 2329. La métropole s’étend dorénavant sur une verticalité vertigineuse. Les habitants souffrant de vertiges n’oseraient pas regarder en bas, sinon pour voir des dizaines de voitures vintage, mais volantes, qui se croisent sans se percuter. L’atmosphère y est pesante, simplement animée par les quelques néons qui crachent de la lumière et/ou de la publicité. On se croirait plongé dans une adaptation de Blade Runner. Mais non : on vient juste de lancer Nobody Wants to Die — premier jeu du studio No Critical Games.

Nobody Wants to Die étale un univers dystopique assez flippant, où l’immortalité a été rendue possible par les progrès technologiques (transfert de la conscience vers un autre corps). Toute la société s’est donc articulée autour de cette aubaine, avec une économie repensée, des lois à suivre en conséquence (une assurance coûteuse dès 21 ans) et des puissants qui n’hésitent pas à en profiter. Dans ce contexte peu accueillant, le détective James Kara, miraculé, doit mener une mystérieuse enquête, avec comme unique soutien un agent de liaison prénommé Sara.

Nobody Wants to Die est une enquête prenante

Nobody Wants to Die sait comment soigner sa présentation. Les développeurs misent sur le flamboyant moteur Unreal Engine 5, et il leur donne entièrement raison. Leur proposition artistique est sublimée par des graphismes prodigieux (même en mode performance), qui matérialisent à la perfection l’idée que l’on se ferait d’une ville futuriste où personne n’aurait envie de mettre les pieds.

Ce New York est atypique, avec un penchant néo-rétro et des vues à couper le souffle. Bien sûr, Nobody Wants to Die profite de ses environnements étriqués qui économisent des ressources. Cependant, il faut souligner le soin apporté aux décors, avec de jolis effets et des particules saisissantes. La simple envie de s’arrêter pour être spectateur peut survenir, d’autant que la musique est entraînante grâce à ses envolées orchestrales.

Des graphismes prodigieux

Il pouvait difficilement en être autrement dans une expérience où l’action est volontairement mise en retrait, au profit de l’observation et de la contemplation. En parfait enquêteur de 2329, James Kara est équipé d’une palanquée d’outils l’aidant dans sa démarche. À commencer par un équipement qui lui permet de reconstituer des meurtres passés en temps réel, pour mieux dénicher les indices.

L’idée est alors de remonter ou d’avancer dans le temps jusqu’au bon moment pour deviner ce qu’il s’est passé (c’est parfois sanglant). Cette mécanique, grisante, est vite addictive. Il est simplement dommage de constater que Nobody Wants to Die se révèle trop dirigiste dans sa démarche, en nous disant quel objet utiliser en fonction de la situation.

Nobody Wants to Die // Source : Capture PS5
Vous avez le vertige ? // Source : Capture PS5

Dès lors, la structure de Nobody Wants to Die multiplie les scènes de crime, entrecoupées de séquences où il faut associer les preuves, ou encore de discussions bien menées. Comme il est aisé de le deviner, le jeu maximise l’effort narratif pour donner de l’épaisseur à son casting. Malmené par la vie, James Kara apparaît comme un homme désabusé, pris d’hallucinations et ayant un sérieux penchant pour l’alcool.

Sara, sa précieuse alliée, étale aussi ses propres motivations, ce qui autorise un récit avec plusieurs embranchements (et des dialogues multiples). La durée de vie assez compacte (environ cinq heures) enfonce le clou : ni trop long, ni trop court, Nobody Wants to Die maîtrise plutôt bien son sujet et ses thématiques, certes vues et revues.

Nobody Wants to Die // Source : Capture PS5
Non, ce n’est pas un jeu Fallout. // Source : Capture PS5

Certains reprocheront peut-être au jeu son manque de personnalité. Effectivement, il pioche dans énormément de références. On a déjà cité Blade Runner, mais elle est loin d’être la seule (le héros adore répéter des phrases entendues dans des films, au grand dam de sa partenaire excédée).

L’introduction, qui permet de bien contextualiser, est une copie à peine déguisée de Fallout, trahie par ce format dessin animé qui suinte l’autodérision. Mais, globalement, Nobody Wants to Die trouve sa place en tant que polar de science-fiction, fenêtre d’une ville de New York qui ferait presque regretter la folie touristique actuelle de Time Square. On s’y sent petit, dans tous les cas.

Le verdict

Avec ses graphismes flamboyants, permis par l’Unreal Engine 5, Nobody Wants to Die a fière allure. Pour le premier jeu de son histoire, le studio Critical Hit Games mise sur l’immersion et la narration. Et c’est vraiment réussi : Nobody Wants to Die nous plonge dans une ville crédible et flippante. Elle est au service d’un polar bien référencé, qui fait un peu penser à Blade Runner.

Nobody Wants to Die n’a pas un gameplay très ambitieux (on est un peu trop guidé et l’action est en retrait). Mais on lui pardonne facilement, tant le reste est maîtrisé. Pendant environ 5 heures, on se cramponne à son piège, effrayé par cette vision d’un monde où l’immortalité est devenue une bien sombre et triste réalité.

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