Développé par un studio qui se veut héritier de FromSoftware (les Dark Souls, Elden Ring), Flintlock: The Siege of Dawn a des idées à défendre. Il prône l’accessibilité mais loupe le design de ses boss, trop déséquilibrés. Notre test.

Depuis ses débuts, le studio A44 s’est improvisé héritier du genre popularisé par la trilogie Dark Souls — et magnifié par le chef-d’œuvre Elden Ring. Avec sa direction artistique épurée, Ashen avait su tirer son épingle du jeu. Il est maintenant temps de transformer l’essai pour A44, qui, il faut le rappeler, n’a pas les moyens de FromSoftware pour nourrir ses ambitions. Pour Flintlock: The Siege of Dawn, il entend faire la différence sur l’accessibilité, en promettant une aventure moins punitive que ses aïeux.

Flintlock: The Siege of Dawn a de belles idées de gameplay à défendre. Néanmoins, il est vite rattrapé par ses démons. Si l’idée de rendre plus facile un jeu inspiré des Dark Souls est louable, encore faut-il que l’équilibre soit au rendez-vous. Ce n’est pas le cas dans Flintlock: The Siege of Dawn, qui est globalement une promenade de santé, sauf lors de certains affrontements particuliers. Ils risquent de surprendre, dans le mauvais sens du terme, celles et ceux qui pensaient s’amuser dans un souls-lite — et non pas un souls-like.

Il y a des bonnes idées dans Flintlock: The Siege of Dawn

Disponibilité

Flintlock: The Siege of Dawn est disponible depuis le 18 juillet sur PS5, Xbox Series S, Xbox Series X et PC. On le trouve aussi dans le Xbox Game Pass.

Dans Flintlock: The Siege of Dawn, on incarne Nor Vanek, soldate engagée dans un conflit contre des Dieux belliqueux, dans une esthétique atypique. On se croirait en pleine Guerre de sécession, mais au sein de laquelle l’un des camps prendrait la forme d’une immense armée de morts-vivants. La guerre a d’ailleurs pris une tournure dramatique quand la Porte des Abysses a été ouverte. Pour Nor Vanek, il n’y a plus qu’une seule issue possible : tuer les Dieux qui menacent l’Humanité. Elle pourra compter sur le soutien inespéré d’un renard baptisé Enki, qui en veut à ses homologues.

Une approche relativement dynamique des combats

Taper, parer, tirer : voilà pour les bases du gameplay de Flintlock: The Siege of Dawn, qui opte pour une approche relativement dynamique des combats. Les sensations sont un peu molles, tant on a du mal à ressentir l’impact de ses coups. On perçoit même un peu d’imprécision dans les mouvements, avec une part d’aléatoire qui ternit le feeling général. Malgré tout, on soulignera quelques mécaniques intéressantes. Ainsi, tirer au moment opportun permet d’annuler une attaque puissante adverse, avec une fenêtre assez permissive (ce n’est pas vraiment une parade).

Flintlock: The Siege of Dawn // Source : Kepler Interactive
Flintlock: The Siege of Dawn a une DA étrange // Source : Kepler Interactive

Flintlock: The Siege of Dawn se distingue aussi par sa gestion des points d’expérience. S’il reprend à son compte la nécessité de retourner à son cadavre pour récupérer les points perdus quand on meurt, il ajoute une notion de casino à l’équation. Pendant les combats, vous verrez un multiplicateur apparaître à l’écran en fonction de vos prouesses. Il reviendra à zéro si vous vous faites toucher, l’idée étant de mettre en banque quand cela vous paraît le mieux — au risque de perdre le bonus si on tarde trop. Ce système récompense surtout les plus doués, mais se révèle bien pensé pour pimenter des rixes assez simples.

Flintlock: The Siege of Dawn // Source : Kepler Interactive
L’héroïne adore se défendre avec des gros flingues // Source : Kepler Interactive

Enki, le renard mignon et bavard, n’est pas là pour faire de la figuration. Il est capable d’appliquer des attaques d’affliction (exemple : poison) ou encore d’activer de puissantes aptitudes en fonction de ce que vous avez débloqué dans l’arbre de compétences. Flintlock: The Siege of Dawn laisse assez de liberté pour se spécialiser, tant dans l’équipement que les talents de Nor Vanek.

On pourra même ramasser des ressources (difficiles à percevoir dans les environnements pourtant assez étroits), afin d’améliorer ses différentes pièces d’arsenal. Ce dernier se veut assez varié, même si certains outils se révèlent assez inutiles dans la boucle de gameplay (le fusil longue portée, lent à recharger et à utiliser, ou encore les grenades). Parfois, on sent que A44 a voulu trop en mettre, à l’image de ces insupportables ralentis quand une balle vient se loger dans la tête d’un ennemi (façon killcam).

Flintlock: The Siege of Dawn // Source : Kepler Interactive
Le renard est mignon // Source : Kepler Interactive

Flintlock: The Siege of Dawn est malheureusement plombé par quelques défauts qu’on pourrait qualifier de jeunesse. Techniquement, le jeu n’est pas brillant, même avec le mode performance enclenché (on y a joué sur PlayStation 5). Visuellement, on n’est jamais ébahi non plus, sachant que rien n’est fait pour mettre en avant ses rares inspirations artistiques (les boss sont balancés sans réel effort narratif, il y a du mauvais goût un peu partout).

Mais c’est surtout l’équilibre douteux qui finit par agacer. La majorité du temps, Flintlock: The Siege of Dawn est accessible, comme le souhaite A44. Puis, l’espace de quelques affrontements épicés, il devient ce Dark Souls maladroit au gameplay insuffisamment peaufiné pour assumer un défi plus corsé. Avec plus de maîtrise, il aurait constitué une alternative intéressante. Sans, il est médiocre, au mieux.

Le verdict

Flintlock: The Siege of Dawn // Source : Kepler Interactive
6/10

Flintlock: The Siege of Dawn

Voir la fiche

Pour son deuxième jeu, le studio A44 continue d’arpenter le genre popularisé par la trilogie Dark Souls. Avec un twist tout de même, puisque Flintlock: The Siege of Dawn préfère incarner un souls-lite plutôt qu’un souls-like. La nuance change un peu tout dans l’accessibilité, avec une expérience globalement bien plus simple.

Néanmoins, en dépit de quelques idées intéressantes, Flintlock: The Siege of Dawn pêche en raison de soucis autant liés à la finition qu’à l’équilibre général. Ils sont matérialisés par des boss frustrants ou encore un manque de sensations fortes. La proposition n’est pas inintéressante en soi, mais elle aurait simplement mérité plus de soin et de peaufinage.

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